Contre-Regards

par Michel SANTO

Ce serait crâne un gouvernement qui abdiquerait son hypocrisie !…

 

 

 

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Dans mes notes, ceci piqué dans  » Entre chien et loup  » d’André Blanchard, le grand solitaire de Vesoul :   » Ce serait beau, ce serait crâne aussi, un gouvernement qui abdiquerait l’hypocrisie, celle dont la cause, voire la nécessité, est de masquer l’impuissance à remédier à la crise économique. Ce gouvernement s’adresserait au pays, un beau matin, comme suit : – En désespoir de cause, nous miserons dorénavant sur le cancer, sur le sida, sur l’alcool au volant, sur les crimes et autres attentats terroristes, etc., afin de résorber le chômage : c’est la voie de la sagesse. Que la nature fasse son œuvre où l’homme fait faillite.  » Et cette première remarque, plus légère, de Robert Mallet dans son   » Apostilles ou l’inutile et le futile «   ( édition originale tirée en 2500 exemplaires dont je possède le numéro 1336 trouvé chez mon soldeur habituel . Bonne pioche ! ) :  » On peut toujours être plus grand qu’on est : il suffit comme la danseuse de faire des pointes  » Qui me fait irrésistiblement penser à tant de ceux qui nous gouvernent . Sans m’épargner pour autant…

 

Nathalie Kosciusko-Morizet serait-elle xénophobe et raciste ?

 

 

 

 

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Nathalie Kosciusko-Morizet, a durci le ton de sa campagne, l’ancrant un peu plus à droite, après avoir déclaré mercredi 18 septembre : « J’ai l’impression que les Roms harcèlent beaucoup les Parisiens. », regrette  » le Monde « . Qu’une dame politique, polytechnicienne, bien née et aux propos habituellement aussi lisses que le sont ses  » dormeuses  » et colliers de perles, se lâche ainsi dans une tirade aussi  » provocatrice  »   serait donc, aux yeux du commis à cet article, une grossière faute de goût au mieux, une scandaleuse faute politique, au pire. Quelque chose entre une Marie Souillon et une Marine Le Pen ! Déjà les antiracistes professionnels sont à la manoeuvre :  » Ces discours xénophobes participent petit à petit à une libération de la parole raciste et à des passages à l’acte dont Nathalie Kosciusko-Morizet comme d’autres de ses collègues seront tenus pour responsables « ;  des gibets populaires et médiatiques sont dressés, et , sur nos ondes et télés, des procureurs professionnels de la bonne conscience morale mobilisés… Qu’eut-il fallu dire pour échapper à cette chasse à courre ?   » Jeunes filles issues de campements de gens du voyage originaires de Roumanie ou de Bulgarie… ». Madame Cresson, une autre dame, mais socialiste, la seule qui fut premier ministre de surcroît, certes éphémère, elle , n’y va pas par quatre chemins et demande instamment à son ami Manuel Vals de débarrasser son parc d’un campement sauvage de même nature. Serait-elle atteinte elle aussi par le virus xénophobe ? et faudrait-il lui demander de retirer sa plainte au motif qu’elle viserait une population dans son ensemble au risque de etc, etc… Faut-il être aveugle au point de ne pas voir qu’à ne pas dire et nommer le réel social et politique, et ostraciser ceux qui l’osent, ce grossier et brutal réel ( comment pourrait-il être autrement ? ) finit toujours par vous revenir en boomerang  sous des formes les plus brutales…comme l’exprime si bien une extrême droite en pleine ascension…

Les affranchis font les poches des français !

 

 

 

 

 

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Ah cette « Une » de Libération ! Quelle cruauté ! Par un phénomène étrange d’association certainement voulu par sa rédaction, j’ai immédiatement pensé, je ne dois pas être le seul, au film de Scorcese :  » les Affranchis « .  On ne me fera pas croire en effet que la mise en image, le verbe récidiver et les allitérations internes  du statut ( les apprentis ) qui leur est donné avec celui des gangsters ( les affranchis )  d’un des metteurs en scène les plus vénérés par cette même rédaction et ses lecteurs relèvent du plus grand des hasards. La référence est explicite, et elle leur fait mal, très mal… eux qui furent très nombreux à voter pour ce Président. J’imagine aussi la tête de Claude Sérillon, le conseiller communication du Président devant son café croissant. Mettez vous à sa place, et vous dégainez le téléphone et tirez à vue sur ces iconoclastes torpilleurs passés dans le camp des empêcheurs de gouverner en rond… Je fais le pari que cette  » Une  » d’anthologie va faire des petits et qu’au casino des jeux médiatique et politiques elle n’a pas fini de  » faire de la valeur « . En attendant, ce qui est avéré dans cette affaire, c’est que contrairement aux promesses faites, ces deux là n’ont pas fini de faire les poches des français…

Ma revue de presse : le Midi Libre et l ‘Indépendant !

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Comme tous les natifs de ce  » pays « , et par atavisme familial sans aucun doute, je commence toujours la lecture du Midi Libre et de l’Indépendant par la dernière page: celle de la météo. Pour savoir d’abord d’où vient le vent ! qui figure au premier rang des conversations matinales tant sa force et son orientation agissent sur l’humeur de mes concitoyens. Vient ensuite la page nécrologique, que je ne quitte jamais sans le trouble sentiment d’y figurer un jour dans l’indifférence d’un flux de papier aussi anonyme que l’écoulement du temps. Pour arriver enfin aux pages consacrées à l’actualité narbonnaise, qui alimenteront les étals et les bistrots des Halles toute la matinée.

Ce matin donc, dans le Midi Libre, en premier, j’ai beaucoup ri à la lecture d’un article, aussi inutile que confus signé d’un dénommé Boileau, au sous titre inconsciemment évocateur d’une lignée paternelle : « Le choix de la transparence hydraulique ». Aguiché par cette entame d’une tautologique pureté et séduit par cette coïncidence hydrique entre le nom du journaliste et son sujet, je me suis laissé porter par le courant jusqu’à buter sur « une infrastructure » hydraulitiquement qualifiée par lui de transparente. Une rocade digue, parait-il dont il me tarde d’en admirer la diaphane  … opacité ! Abasourdi par la limpidité du propos, ce n’est qu’après avoir appris que monsieur Boileau se prénommait Vincent comme le patron des vignerons, que je compris enfin d’où venait ses curieux oxymores aquatiques ! Pour sa peine, et pour ce bon moment passé à le lire, je lui offrirai  bien,  à l’occasion, un verre à sa convenance…

Dans l’Indépendant, c’est Monsieur Navarro qui soumet à la question,  pas du tout policière, monsieur le maire Bascou. Sympa, gentil, bonhomme, simple, brave, bonasse, complaisant, affable, prévenant, obligeant, presque tendre et affectueux cet entretien mené de main de sucre par le rédac-chef ! Jacques Bascou y déroule à son invite, tout aussi paisiblement  et pacifiquement, ses idées  en vue de convaincre les narbonnais de le réélire en mars prochain. Jusqu’à faire cette apolitique et Moulyenne observation :  » et puis ce ne sont pas les partis qui vont gérer la ville  » . Tout est lisse dans cette page , comme dans celles du Journal Officiel de la République ! On s’ennuit à sa lecture…

Que vais je donc raconter à mes amis ce soir ?

Marine ? pire que Le Pen !…


Dimanche dernier, à Marseille, le ton et les thèmes de campagne de Marine le Pen m’ont irrésistiblement rappelé ceux d’une époque où ont convergé, venant d’une certaine gauche et d’une  certaine droite, une critique sans concession du libéralisme économique et politique, la promotion d’une économie administrée et planifiée, un anti américanisme de principe, une glorification patriotique délirante, la peur de l’ouverture au monde…