Contre-Regards

par Michel SANTO

Christian Bourquin « fait l’âne » et le fait bien…

 

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Christian Bourquin élève, agricolement, un âne en ses terres catalanes et, généreusement, arrose la région et ses amis en vue des  » municipales  » . De cet âne du président de la Région Languedoc Roussillon, je ne peux rien en dire. C’est son jardin secret, son violon d’Ingres ! Par contre, ce que je sais, c’est qu’il le fait, l’âne, à la perfection. Comme dernièrement encore à Perpignan , où ces    » braiments  » envers Aurélie Filippetti, pourtant de son parti, ont effrayé les journalistes présents à la seule idée de devoir le lendemain les rapporter . Une  tradition dans ce Languedoc Roussillon où le débat public se confond souvent avec l’injure et l’agression tout aussi publiques ! Son prédécesseur excellait dans ce genre, la culture en plus et les ânes en moins – il les détestait ! Il leur préférait les cons, les beaufcons; les électeurs en langage ordinaire. Ceux là mêmes qui  font désormais l’objet de toute les attentions de notre Président en titre. C’est la saison, il faut bien vendanger ! À Narbonne, hier, accompagné d’une foule d’élus dont on ignorait jusqu’ici l’intérêt qu’ils portaient à des fragments d’épaves, il visitait le chantier de fouilles de  son port antique. Pris d’une soudaine fièvre caprine, il faillit  tomber d’un bloc de pierres autrefois amené par des romains, avant qu’on le priât courtoisement de ne point l’escalader pour faire le malin. Demain, peut-être, célèbrera-t-il une chèvrerie  dans un canton du fin fond des Corbières , le matin, et  pourquoi pas , dans l’après midi,  un élevage de veaux sous la mère, en Lozère… Je puis le dire ici pour avoir subit ces pénibles corvées imposées par des patrons de collectivités à leur administrateurs dévoués,  ces périodes préélectorales sont un véritable calvaire. Pour tout dire, on y passe son temps à faire les ânes et à prendre les électeurs pour des cons. Un métier de chien !

Gilles Bouleau en bourreau de Marine le Pen !

 

 

 

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Grand moment de télévision au journal de 20 heures sur TF1, jeudi dernier. Gille Bouleau recevait Marine le Pen. Un Gilles Bouleau au regard malicieux, courtois mais incisif  . Et doté de surcroît d’un humour anglo-saxon ( j’adore ! ) redoutable d’efficacité. Le ministre du  Budget, Cazeneuve, qui était passé sur son plateau la veille au soir, s’en souviendra longtemps de son bonsoir assorti d’un :   » vous n’avez pas répondu à ma question  » , prononcé face aux téléspectateurs sur un ton , certes policé, le sourire aux yeux, mais aussi léger que cinglant : une lame ! Marine le Pen, le lendemain, sitôt installée déroulait donc son catéchisme habituel , antilibéral, antieuropéen, ultrasécuritaire , ultra protectionnistes, patriotique… quand lui tomba sur la tête cette apparente et innocente question du Bouleau de service:  » Pour vous quel est votre référence politique: de Gaulle, Mendes-France…?  » Lueur de panique dans les yeux de Marine, quelques secondes de silence hébété  ( elle devait penser à toutes les vieilles badernes de son parti entendant ces deux noms la grimace aux lèvres…  ), puis cette pathétique réponse:  » Jeanne d’Arc « . Entrainant illico cette relance du Gilles, d’un trait :  » Non, non dans l’histoire contemporaine!  » . Toujours pas de réponse, et fuite dans la langue de bois, à l’abri ! Et pour cause, ses thèmes, son ton étaient ceux d’une certaine époque et ses référents politiques imprésentables : ceux d’une extrême droite écrasée au lendemain de la deuxième guerre mondiale et qui voue à la droite libérale et républicaine une haine profonde et  tenace. Il défilaient là, devant nos yeux, surgis de notre mémoire encore vivante. Il suffit de peu de chose , me disais je, pour que soudainement jaillisse le fond de vérité d’une personne: une seule petite question judicieusement conçue et posée au bon moment . Ce Gilles Bouleau a passé des années aux Etats Unis comme correspondant de la même antenne; il a beaucoup appris des méthodes de ses confrères américains et cela nous change de la fadeur mielleuse de l’insupportable Chazal, notamment. Jeudi soir, moment rare,  j’ai assisté par le plus grand des hasards à une sorte de petit miracle télévisuel ! Gilles Bouleau serait-il en train d’enfin bousculer une certaine forme de déférence envers le personnel politique, dans l’attitude et le ton,  dont témoignent habituellement nos  » grands  » journalistes  » ? On voudrait le croire…

Faut-il donc débaptiser nos écoles, à Vigneux et ailleurs ?…

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J’ai un ami facebouquien qui, tous les jours, infatigablement, s’indigne contre tout ce qui va à l’encontre de ses idées et de ses principes politiques. C’est un grand humaniste ! Nous sommes du même âge et avons certainement baigné, durant notre jeunesse, dans les mêmes eaux idéologico-politique, et sans doute partageons nous encore un certain nombre de références intellectuelles et culturelles acquises dans les années 60. De celles qui ont marqué toute une génération de jeunes gens qui naïvement croyaient que changer la vie rimait avec le désir de révolution et qui, pour les plus réalistes d’entre eux, les ont troquées pour les 140 et quelques  propositions d’un François Mitterand nouvellement converti au socialisme tricolore… De cette époque, mon ami facebouquien a conservé une forme d’esprit militant, qu’il tient pour une vertu, et chaque jour que la nature fait, dans sa virginale page, il livre un combat contre le mal en l’agrémentant cependant de quelques vidéos musicales des années 60-70. Hier, par exemple, il s’emportait véhémentement contre ce pauvre maire de Vigneux, et en quels termes, au motif qu’il venait de donner le nom d’Yves Duteil à une école maternelle entièrement rénovée qui antérieurement s’appelait Louise Michel.  » Une insulte à l’intelligence, des élus atteint de sénilité profonde…  » s’étranglait-il !… Que de grands bébés de cette petite ville, ne soient plus sous l’égide symbolique d’une institutrice anarchiste, communarde, et franc maçonne, admirable femme au demeurant dont il n’est pas question ici d’en taire ou d’en contester le rôle et les leçons dans l’histoire de leur émancipation, comme dans celle des victimes de l’injustice sociale , faut-il le préciser, lui est en effet proprement insupportable ;  il ne faudrait pas le pousser très fort non plus pour qu’il en vienne à considérer les auteurs de cet attentat contre la République comme de vulgaires voyoux méritant la correctionnelle !  Je pourrais gentiment lui faire remarquer que de nombreuses autre écoles dans de nombreuses autres cités portent le nom  de Pierre Perret sans que cela ait pour autant soulevé l’ire collective de leurs habitants  et celle des gardiens auto proclamés de l’ordre symbolique républicain et national. Mais je doute qu’il m’entende, comme je remarque aussi, en passant, son silence éloquent  devant le spectacle désolant donné par les rues des communes du 93, notamment, honorant certains chefs progressistes aux mains tachées du sang de leur peuple ou celui d’une célèbre station de métro parisien au nom évocateur d’un maréchal soviétique qui n’avait rien d’un petit père tranquille . Mais voilà, pour en revenir à notre petite et édifiante histoire, Yves Duteil , comme d’autres autres amis facebouquiens  le font agressivement et grossièrement remarqué , aurait voté, je ne sais plus en quelle année… pour un dénommé  Jacques Chirac !  A suivre ainsi la pensée de ces esprits torquémadiens, qui voient et traquent quotidiennement et partout la figure de la malpensance politique, ce pauvre et gentil Duteil aurait commis un acte qui déshonorerait tout artiste digne de ce nom et démontrerait indiscutablement son abscence totale de talent… Devant tant de petitesses et de bêtises que nous donnent à voir baptiseurs et débaptiseurs de tout acabit, je me demande finalement si le plus simple, le plus consensuel et le plus édifiant pour nos enfants et ados ne serait pas de débaptiser les écoles, collèges et lycées  pour ne laisser sur leur fronton, comme la loi sur la refondation de l’école le prévoie, que la devise de la République le drapeau tricolore et le drapeau européen… Ce qui, faut-il ici le rappeler, était considéré, il n’y pas si longtemps encore par de nombreux  » amis facebouquiens « , avant que Monsieur Peillon , et sa loi, ne l’impose à tous les établissements, comme une initiative rétrograde et dangereusement nationaliste… Pour le drapeau, en tout cas ! 

Fillon fait du Buisson !

 

 

 

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Scandaleux, abject… Depuis sa déclaration qu’entre le FN ou le PS, il choisirait « le moins sectaire » et que ce n’était pas toujours les candidats du second, Fillon est cloué au pilori par  les médias et l’ ensemble de la gauche, ainsi que par ses propres  » amis  » , de  Copé à Juppé en passant par le Maire et NK Morizet . Ça fait beaucoup, beaucoup de monde ! Lui qui passait pour un faux timide et un vrai mollasson , le voilà propulsé au sommet du hit parade des  » fourriers du fascisme « , selon la stupide et grossière rengaine intéressée de Désir et consorts. En réalité, ce que pointe cette sortie –  venant de celui qui n’a cessé d’imputer la défaite de Sarkozy à la ligne Buisson, le retournement est aussi spectaculaire qu’inattendu – , c’est une montée inéluctable du FN  due en grande partie à une politique gouvernementale erratique et au refus des partis  » républicains de droite  »  d’entendre, à défaut de combler,  le désir d’ordre, de justice, de rigueur de citoyens excédés par le procès qu’il leur est quotidiennement fait, par la classe médiatique et la gauche, d’être d’affreux petits blancs ringards, analphabètes, ridicules et dangereux. Une manoeuvre classiquement mitterandienne et bien peu morale, qui consiste à paralyser toute alternance de droite dans les filets idéologiques d’un centrisme mou, notamment par des procès en culpabilisation sur des thèmes comme la sécurité, l’immigration et certains choix de société… Ce que Fillon commence à comprendre, peut-être, c’est que ce peuple déboussolé , qui jadis votait pour un parti populaire , le sien, n’en peut plus d’être à ce point méprisé et qu’il dérive assurément vers celui d’un FN  » Marinisé  » … Peut-être se dit-il aussi qu’en faisant du Sarkozy , en moins agité et plus structuré, il pourrait, à ce même peuple lui offrir enfin une issue honorable, sans sur l’essentiel céder. Et, par cette reconnaissance indirecte de maître Nicolas , cerise sur le gâteau, l’envelopper pour mieux étouffer dans l’oeuf sa tentative réelle ou supposée de repartir dans la prochaine course à l’Elysée…  Ironie de la circonstance, ce sont les Copé et autres sarkozistes patentés qui lancent la chasse au nouveau Fillon  » buissonisé « … Au feux ! crient Estrosi et Ciotti, fillonistes assumés, mais qui n’en pensent pas moins; feu sur Fillon, sonne hypocritement Copé , qui trouve là l’occasion de le dégommer ! Tout se passe, dans ce champ de bataille interne, comme si la droite ne pensait qu’aux présidentielles et faisait l’impasse sur les prochaines municipales en laissant ses candidats se dépatouiller seuls sur le terrain. Un doute cependant persiste dans mon esprit . Et si se laisser faire de fait accordé aux militants pour les prochaines municipales n’était tout simplement pas pensé, voulu et organisé afin, à Paris, de capter les voix des bobos et dans le Sud celle du populo ?… Il paraît que Samedi Fillon doit préciser sa pensée… En sortira-t-il pompidolien ou néobuissonien ? Telle est la question…

Syrie ! Echec et mat pour la diplomatie française, ridiculisée…

 

 

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Il n’y a pas si longtemps encore, Hollande voulait punir et frapper le dictateur syrien. Illico, mais pas tout seul. En compagnie de Cameron et sous la protection d’Obama, évidemment ! Puis vint le camouflet de la Chambre au premier ministre anglais, qui vit notre chef des armées, pour le coup, sérieusement enquiquiné. Suivi, dans la foulée, par un surprenant contrepied de Barak demandant lui aussi un vote de son Congrès, que  François refusât à son propre Parlement, se plaçant, de ce fait, sous la tutelle des seuls élus de la bannière étoilée. Qui, de surcroît, hier encore, n’étaient pas chaud pour y aller… Troisième coup, et de maître,  Poutine, avec son fou, prend la diagonale, Barak laisse faire, et Hollande se retrouve dans le coin . Boum !  Soulagement d’Obama, qui repousse son Congrès et rétropédalage d’Hollande, pour ne pas perdre la face. Conclusion: retour dans la partie, avec la main, de Vladimir en face à face avec les seuls américains, et dégagement d’Hollande, qui ne l’a jamais eue, et qui va compter les points ; en claironnant bien entendu qu’il n’en est rien… Une séquence catastrophique pour notre diplomatie , qui en sort ridiculisée . A Moscou, Poutine a le sourire: celui du joueur d’échec devant un amateur, qui joue aux dames… Demain, à Genève, John Kerry et Sergueï Lavrov reprennent la partie, pendant qu’à Paris, on fait semblant d’en être …Pathétique !