Contre-Regards

par Michel SANTO

Un dimanche en ville : Comment font-ils ces jeunes gens pour vanter NUPES et Mélenchon…

 

Reproduction d’une toile de mon ami hélas décédé Gérard Calvet

 
 
 
 
 
Di.5.6.2022
 
 
Ce matin, me baladant en centre-ville…
Mais comment fait-elle pour refouler sans troubles apparents de conscience sa soumission et celle de son parti – EELV — à LFI, à son chef et à ses ouailles locales, en candidatant pour NUPES ? Et lui, du PS, comment fait-il aussi pour rouler avec Mélenchon et tracter pour celle qui lui refusa sa main aux dernières municipales ? Car enfin, la « vérité » de NUPES, quoiqu’en pense les naïfs et les gogos, est simple. C’est celle imposée par LFI à des partis de gauche « ruinés » lors de la présidentielle et brisés, malaxés, recyclés idéologiquement par la centrale à béton de Mélenchon. Oui, comment font-ils ces jeunes gens, me disais-je, pour promouvoir de fait et sans émoi, cet admirateur de Chavez et de Poutine (un peu moins à présent ! Et pour cause) pour diriger le gouvernement de la France, sortir de l’Europe et de l’OTAN et bâtir des alliances stratégiques avec la Russie ; comment font-ils pour laisser croire à une retraite possible à 60 ans et se taire quand sa garde rapprochée Nupesienne reçoit à Paris avec émotion et fierté ce brexiteur enthousiaste et antisémite militant qu’est Jérémy Corbyn, viré de la direction du Parti Travailliste par ses anciens camarades ? Oui ! comment font-ils donc ces jeunes gens pourtant instruits – que je connais ! – pour suivre avec aisance ce rentier de la République à l’intelligence perverse qui cultive, entretient et attise méthodiquement, frustrations, ressentiments et souffrances sociales ?
 
 
 
 
 
 

Les prophètes du « bonheur terrestre garanti » m’exaspèrent !

 
 
 
 
 
 
Me.1.6.2022
Je ne lis, ne regarde, ni n’écoute plus rien (presque) qui ait à voir de près ou de loin avec la campagne en cours des législatives. Le temps passe trop vite et j’ai passé l’âge des « idoles » du « bonheur terrestre garanti ». L’enflure rhétorique et gestuelle, l’agressivité de ton et de mots et l’arrogante bonne conscience de leurs prophètes, en effet, m’exaspèrent. Pour tout dire, je ne souhaite rien d’autre, sur un plan politique en tout cas, qu’un relatif statu quo. Ce n’est pas « flippant », je sais ! Mais n’étant ni désespéré ni maladivement pessimiste, ce qui me reste de lucidité me commande d’aimer plus encore la vie : la mienne et celle de ceux que j’aime. De m’asseoir le matin à la terrasse d’un café, de jouir de son ombre et d’y boire un café. De « bader », dirait ma mère. Sans attendre des jours meilleurs.
 
Illustration : lunette de soleil « Avenir radieux »
 
 
 
 
 

Le temps retrouvé : Mady Mesplé, salle des Synodes à Narbonne…

 
 
 
 
 
 
 
 
Lu.30.6.2022
 
J’ai le souvenir, toujours vivace, d’avoir vu et entendu Mady Mesplé papoter, après son récital, dans un salon privé jouxtant la salle des Synodes, et l’avoir alors trouvé fatiguée, vieillie, et pour tout dire quelconque. Quelques minutes avant, placé à bonne distance, j’avais pourtant été ébloui par sa prestance, sa légèreté et sa beauté tandis qu’elle chantait, m’émerveillait. Une déesse drapée dans une longue robe ivoire était là, devant moi !

Rue Paul-Louis Courier, je n’ai pas voulu tenter le diable…

 

Rue Paul-Louis Courier, 11100 Narbonne.

 

Je.5.2022

Hier en fin d’après midi, un petit « crochet » sur mon parcours habituel, et me voilà devant cette entrée de garage ou de parc rongée par le temps, soumise à la nature. Fascinant îlot oublié par l’histoire dans une rue pourtant animée… Si d’aventure j’obéissais à mon désir d’y aller voir, que trouverais-je derrière ces deux grands panneaux de bois, me disais-je ? Les ruines d’une ancienne maison sur lesquelles prolifèrent arbres, buissons et « mauvaises » herbes ? Le cadavre d’une très vieille automobile où nichent et grouillent toutes sortes de vies animales ? À ces questions, les deux messages de n’y jamais stationner devant m’interdisaient d’en franchir les limites. Un médecin, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, pouvait, en effet, en sortir. Que j’imaginais vêtu d’une longue tunique noire, une faux à la main. Il était 19 heures. Je ne voulais pas tenter le diable. Aussi, ai-je continué mon chemin…

Notes : Paul-Louis Courier, né le  à Paris et mort assassiné le  près de Véretz, est un écrivain français, excellent traducteur, est également un habile épistolier. Mais il est surtout connu comme polémiste, un polémiste qui eut le tort d’être libéral et anticlérical à l’époque du romantisme et du christianisme renaissants. Une citation, au hasard : « On écrit aujourd’hui assez ordinairement sur les choses qu’on entend le moins. Il n’y a si petit écolier qui ne s’érige en docteur. A voir ce qui s’imprime tous les jours, on dirait que chacun se croit obligé de faire preuve d’ignorance. »

         

Montaigne fait du bien ! Il libère, rend plus léger.

 
 
 
 
 
 
 
 
Me.25.5.202
Debout à 7 heures.
Dehors, ciel gris et vent. Café. Trois grandes tasses. L’esprit s’éveille. Mots à mots. Je pense à cette notation de Frédéric Schiffter lue hier soir. Sur la Sagesse. Une remarque de Montaigne.
Pourquoi ? Et pourquoi ce matin. Je n’en sais rien. Une feinte. En vérité, je sais.
J’attends un peu, rêveur, devant la fenêtre du salon. Rues désertes. Silence dans la ville. Puis m’installe devant mon bureau.
J’ouvre le livre III des Essais, sur ma Kindle, tape « sagesse » sur recherche et retiens le texte du Chapitre 5 : Sur des vers de Virgile »
Je lis :
« J’avais besoin dans ma jeunesse de me contraindre et de me solliciter pour me tenir en réflexion, l’allégresse et la santé ne conviennent pas si bien, dit-on, avec ces pensées sérieuses et sages. Je suis à présent dans un autre état, les conditions de la vieillesse ne me donnent que trop d’avertissements, elles m’assagissent et me sermonnent.[…]
Je me défends contre la tempérance comme je l’ai fait autrefois contre la volupté. Elle me tire trop en arrière, et jusqu’à la stupidité. Or je veux être maître de moi, toujours. La sagesse a ses excès, et n’a pas moins besoin de modération que la folie. Ainsi, de peur que je ne sèche, ne me tarisse et n’abuse de prudence, dans les intervalles où mes maux me laissent tranquille, je détourne tout doucement, et dérobe ma vue de ce ciel orageux et obscur que j’ai devant moi.
[…] Dieu merci, je considère cela sans effroi, mais non pas sans effort et sans étude, et je vais en m’amusant au souvenir de ma jeunesse passée. »
Montaigne fait du bien ! Il libère, rend plus léger. Il est temps à présent de me mettre en mouvement… La journée commence à peine !
 
 
 
 
 
 
 

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