Ils étaient cinq présidents du RCN. Anciens joueurs ou entraîneur. La pratique et la science du jeu réunies. À ce paquet de première ligne, un Directeur Général, l’ancien maire socialiste de Narbonne et député, président de l’Agglo aussi, était adjoint. Son capital relationnel devait multiplier miraculeusement subventions et sponsoring. Comme les pains et les poissons ! Un bloc de compétences inouï pour la Pro 2. Un collectif puissant qui allait redonner du rêve et de l’espoir au RCN ; faire exploser de joie les « tribunes » du Parc des Sports et de l’Amitié. Las ! Jamais ne fut enregistré dans l’histoire du club de « saison » aussi catastrophique et humiliante que celle-ci. Avec le bonus d’une descente en Nationale et un record olympien de points encaissés. Mardi, dans la petite boutique du stade, le pack des cinq a donc décidé de passer la main à « d’autres ». Sans plus d’explications ! On aurait cependant pu attendre une analyse sérieuse et approfondie des raisons de cet échec, pourtant programmé, prévisible ; des raisons qui sont structurelles : économiques et financières. Eh bien, non ! Dans un grand et bel encart vert de l’Indépendant du jour, Gilles Belzons, l’un des cinq, envoie le « ballon » de leur défaite collective dans les mains du maire : « On n’a pas un stade de rugby » ; « il manque des food-trucks, des buvettes, des points de vente et des loges ». Ah bon ! On imagine la tête de Didier Mouly, à l’heure de son petit déjeuner, tournant les pages de son journal, recevoir plein pot « l’ovale » de Bebel dans son bol de céréales « bios ». Un coup à faire des cuirs toute la journée. Fort heureusement, quelques lignes plus haut, le président Campos, lui, plus lucide, précisait : « On a atteint notre seuil d’incompétence. » Qui osera le démentir ?
Ainsi la présidence à cinq têtes du RCN « veut aller vers le monde pro » et nous présente un projet de stade neuf autour du Parc des Sports et de l’Arena notamment, voire en périphérie sur le « territoire de l’Agglo ». Pour un horizon proche : 2025 ! Qui soit dit en passant est impossible, ledit horizon s’éloignant toujours quand on s’en approche.
Dimanche dernier, beaucoup, beaucoup de monde aux Halles ! On se serait cru en Espagne. Le Castillan dominait sous la voûte de verre et d’acier. Celui des touristes. Pas celui qui autrefois m’attirait, ces matins-là. Il ne reste hélas plus grand monde de la génération de mon grand père et de son fils. À part Maruenda, que j’y salue tous les jours, ou presque. Le Dimanche était leur jour de messe à ces manoeuvres, maçons, ouvriers agricoles, endimanchés. Ils y récitaient leurs prières : souvenirs du pays, de leurs « pueblos » ; leurs peines, leurs fatigues, leurs espoirs. Leur peau était brune, et leurs mains calleuses. Celles des visiteurs ibériques d’aujourd’hui serrent des smarphones. Leurs visages sont pâles. Ils prennent des vidéos, commentent les étalages de fruits : les mêmes que ceux de leur quotidien. Ils se traînent et se distraient. Enfin, ils essaient.
Ce matin, jour de marché, c’est aux Halles que j’ai pris mon café. Chez Belzons! J’ouvre l’Indépendant, et vois un article pleine page illustré d’une photo de la première ligne municipale. Enfin presque! Manquait Delpoux, l’expert. Le sujet? l’avenir du RCNM. Juste après que Rocky Elsom, la veille, ait envoyé dans les « 10 mètres » notre équipe du Palais.
Aux halles, ça râle . Sec ! Après les tonneaux . Ceux des « bodegas », qui bouchonnent les allées et empêchent les clients de circuler . Des entraves à la liberté d’acheter navets et pâtés s’insurgent les épiciers. Des fûts où s’infusent l’esprit des narbonnais protestent les cabaretiers.