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Le parc d’activités fantôme du domaine Celeyran : un « scandale régional » !

 

Illustration : photo La Dépêche

   

Dans l’Indépendant de ce jour, j’apprends que les élus de la Région Occitanie ont décidé l’attribution d’un bail emphytéotique de 75 ans, au vigneron Gérard Bertrand  pour 138 hectares de terre, de bâtiments agricoles et de l’immense cave du domaine de Celeyran, pour un loyer annuel (fixé par les domaines) de 15 000 € par an. Un domaine de 330 ha qui avait appartenu à la famille Toulouse-Lautrec et acheté par l’ex-Région Languedoc-Roussillon en 2009, alors présidée par Georges Frêche, pour y réaliser un parc d’activités économiques (qui n’a jamais vu le jour). À l’abandon depuis, son château a été pillé : boiseries, lustres, tableaux, tentures, cheminées… Un véritable scandale, pourtant prévisible, et que j’avais déjà dénoncé dans un billet écrit  le 27 juillet 2016 : 

Chronique de Narbonne. De quelques monuments laissés au bord de la route (2): la Maison des Trois Nourrices!

Une des stars du patrimoine urbain de Narbonne, c’est la Maison des Trois Nourrices, citée dans tous les documents touristiques sur la Ville. Celle-ci de façon intelligente l’acquit en 1987, puis la restaura en 2006, tant les extérieurs que les intérieurs. A l’étage, une grande salle de réception fut dotée de vitraux, de peintures murales et richement meublée. C’est la seule architecture renaissance de Narbonne, et elle est classée monument historique depuis 1913. Sa restauration à grand frais fut possible grâce au mécénat de la Fondation du Crédit Agricole.

Chronique de Narbonne. De quelques monuments laissés au bord de la route…

Henri de Toulouse Lautrec-le-jeune Routy-a-Celeyran

Henri de Toulouse Lautrec : le jeune Routy à Celeyran (1882 ; Musée Toulouse-Lautrec, Albi).

 

Le domaine de Céleyran, acheté par la Région 8 millions d’Euros en 2009, est donc à l’abandon. On est incrédule devant les photos produites dans l’Indépendant du 27 juillet (article et photos en cliquant sur: celeyran-lindependant-contreregards) comme autant de preuves à l’appui. On y voit la végétation, les dégradations insidieuses à l’œuvre. Seule l’incurie n’apparaît pas sur la photo, sans doute partie poursuivre son œuvre ailleurs. Mais c’est bien son portrait en bonne et due forme qui est fait ici. Car l’état d’abandon est de notoriété publique: des photographes d’Urbex en ont déjà fait un terrain d’exploration nocturne. Les glaneurs n’ont pas tardé eux aussi à repérer l’endroit.

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