Dans cette première partie de mes Contre-Regards, il sera essentiellement question de la polémique et des réactions politiques aux posts et images à caractère raciste mis sur la « toile » par des candidats FN aux élections départementales dans l’Aude…
Dans mes terres audoises, on est loin, bien loin, des discours et propos policés tenus sur les ondes et les plateaux télés par les leaders médiatisés du FN que sont Marine le Pen et Florian Philippot. Sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, certains candidats FN aux Départementales, sur les cantons narbonnais, eux, non pas ces scrupules médiatiques, et se lâchent; se lâchent « salement »… Propos islamophobes et images racistes, en effet, s’y enchaînent et se commentent sans retenue… Au risque de choquer, je dirais que si le phénomène ne se limitait qu’à ces quelques individus, il n’y aurait pas de quoi s’inquiéter. Mais il suffit de « laisser traîner ses oreilles » dans certaines parties des Halles de Narbonne, pour se rendre compte que ces « idées » véhiculées par ces candidats sont largement partagées par toute une frange de la population.
Les scores du FN sur tout le littoral audois et dans le péri-urbain narbonnais et carcassonnais en témoignent. Plus grave, et même s’il est difficile de circonscrire le périmètre politique de cette prégnance extrémiste, chacun d’entre nous peut constater, dans sa propre famille « génétique », politique ou idéologique, qu’elle déborde les seules limites partisanes de Droite et de Gauche.
Comment faire semblant de l’ignorer, ce dernier sondage de l’IFOP pour le « JDD » de ce dimanche 15 février ? Le parti de madame Le Pen est crédité de 29% d’intentions de vote, et l’UMP et le PS, seraient, l’un et l’autre, devancés, lors des élections départementales des 22 et 29 mars. Et comment s’en étonner surtout à voir les rayons «politique» des grandes et petites librairies emplis de livres à son sujet, les médias écrits, audios ou télés saturés de commentaires et de polémiques sur sa dangerosité , et les partis dits de gouvernement fuir les graves questions qui préoccupent la France et les français en « lepénisant » la sécurité, l’intégration etc…
« Le front républicain » fait débat dans la presse locale (le Midi Libre du 9 février 2015) entre les principaux candidats aux élections départementales, sur Narbonne en tout cas. À l’exception, cependant, de J’aime Narbonne (PS et alliés, encartés ou pas) qui, par la voix de Nicolas Sainte- Cluque, déclare son intention de faire barrage, au second tour, au candidat du FN s’il était opposé à un candidat UMP ou Nouveau Narbonne, et du parti de madame le Pen qui, comme d’habitude, refusera d’apporter « ses » voix à l’UMPS. Du côté de la droite locale, les points de vue sont plus variés. Jean Paul César prône le « barrage » au FN, à titre personnel, quant à Didier Mouly, il explique que si c’est « un candidat responsable, on peut appeler à voter pour lui. Sinon, il faut laisser les électeurs choisir. »
Le quotidien L’Indépendant affirmait, dans son édition du 14 décembre, que le Front National pourrait remporter les élections municipales de Perpignan en 2020. Il interrogeait pour cela le politologue Nicolas Lebourg, dont une étude très fouillée (1) évoque cette possibilité.
Rappelons que le parti d’extrême droite a connu le succès aux élections municipales de mars 2014 : 45 % pour son candidat Louis Aliot. Perpignan est la seule ville de plus de 100 000 habitants où le FN est arrivé en tête au premier tour des municipales de 2014, échouant pourtant au second.
Selon cet universitaire, la capitale du Roussillon est psychologiquement mûre pour élire un maire FN. La victoire lui serait acquise « mathématiquement » en 2020 car on constate une « radicalisation des difficultés », mais, précise l’auteur de cette étude, Louis Aliot devra « convaincre l’électorat arabo-musulman, encore acquis à Jean-Marc Pujol – le maire UMP de Perpignan – et surtout les seniors chez qui Pujol le distance ». De plus, note Nicolas Lebourg : « ce constat confirme la validité d’une campagne anti- clientélisme, le système ne satisfaisant plus une part suffisante de l’électorat. »