Semaine éprouvante ! À lire la presse locale je n’aurais plus le choix qu’entre mourir sous les eaux de la Méditerranée, le « feu » de fanatiques islamistes ou celui, ionisant, des déchets nucléaires (de Malvési).
« L’homme occidental », et le français plus particulièrement, considère qu’il faut chercher à tout prix une explication rationnelle à toute déviance sociale ou morale, individuelle ou collective. De la plus bénigne à la plus mortifère, du vol à l’étalage à l’attentat terroriste, séparément ou ensemble, des spécialistes des sciences sociales sont régulièrement sollicités et mis en scène dans les médias pour y exposer leurs points de vue et leurs solutions. Et ce à l’aune, principalement, pour ne pas dire exclusivement, des seuls facteurs économiques ou sociaux.
Il faudrait que le Coran fasse enfin l’objet de la critique historique, selon la sociologue iranienne Mahnaz Shirali. Texte publié dans la Matinale du Monde du 27/12/2015: édition abonné
Les nouvelles revendications et réaffirmations des adeptes du fondamentalisme qui sont en train de surgir dans le monde déstabilisent l’Occident. L’objet et l’enjeu de leurs réaffirmations religieuses échappent aux observateurs : les uns parlent de déshonneur de l’islam, les autres tiennent le fondamentalisme pour l’islam véritable ; sans oublier certains sociologues, qui remettent en question l’intégration des enfants de migrants et montrent du doigt l’échec du modèle français. Ces approches sont vides de sens pour comprendre les événements auxquels on assiste. Dans une « Lettre ouverte au monde musulman » diffusée sur Internet, le philosophe Abdennour Bidar demande aux musulmans d’ôter à haute voix toute islamité à ces fondamentalistes, en annonçant, très fermement : ils ne sont pas des musulmans, car l’islam est une religion de paix.
Le philosophe et historien Marcel Gauchet revient sur les origines de la violence terroriste. Entretien avec Nicolas Truong. Le Monde 22 novembre 2015. L’intégralité de la version « abonnés ». À lire…
Comment penser les attaques du 13 novembre et ce déferlement de haine ?
Marcel Gauchet. Cette violence terroriste nous est spontanément impensable parce qu’elle n’entre pas dans nos grilles de lecture habituelles. Nous savons bien sûr que c’est au nom de l’islamisme que les tueurs agissent, mais notre idée de la religion est tellement éloignée de pareille conduite que nous ne prenons pas cette motivation au sérieux.
Ce matin, j’ai reçu dans ma boîte de réception le dernier article de mon amie blogueuse Nathalie. Remarquable d’intelligence et d’équilibre, je le reproduis ici in-extenso. Il me semble en effet utile, dans ce temps où l’esprit d’analyse se confond souvent avec l’esprit de clocher idéologique, de donner à lire ce texte, afin de mettre un peu de clarté dans des débats aussi passionnés que volontairement obscurs. Entre bien-pensance sociétale de gauche et mal-pensance réactionnaire et identitaire, il y a, il faut, que se déploie un espace de réflexion à même de nous permettre de véritablement penser une situation d’une très grande complexité.