Chronique de Narbonne: « L’étang est avec la rue des Marchands mon domaine et mon champ de manœuvre… »
Une page de Benjamin Crémieux:
« L’étang est avec la rue des Marchands mon domaine et mon champ de manœuvre. C’est de là que je bondirai un jour à l’assaut du monde.
Au bord d’un étang pareil à celui-ci, Achille venait, guidé par le Centaure Chiron, s’exercer à tirer de l’arc, à sauter, à forcer les cerfs et les lévriers à la course. C’est d’une rue bordée de boutiques pareilles à la rue des Marchands que Diderot, le fils du coutelier de Langres, Rousseau, le fils de l’horloger genevois, s’élancèrent vers la gloire. J’imagine, dans une édition future du Larousse, le début de ma biographie : « Rigaud (Jean-Hippolyte), né à Auzargues, le 12 novembre 1899, d’un père établi chapelier dans cette ville. Passe son enfance et fait ses premières études dans sa ville natale…
Je serai Rigaud, le fils du chapelier d’Auzargues, et des petits garçons, dans l’arrière-magasin de leur père, rêveront d’une destinée semblable à la mienne. Auzargues n’a encore fourni à la France aucun grand homme…