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L’effondrement climatique de Servigne et Chapelle et la tortue de Mila…

 
 
 
 
 
 
 
 
Ve.28.10.2022
 
Je lis, dans le Monde des livres, la recension, par Roger-Pol Droit, de « L’Effondrement (et après) expliqué à nos enfants… et à nos parents », de Pablo Servigne et Gauthier Chapelle, édité au Seuil, et j’apprends que, pour ces auteurs collapsologues militants, j’appartiens à la génération « des grands-parents, boomeurs qui persistent à ne rien comprendre ». Une hypocrite et sournoise façon de nous présenter pour de dangereux imbéciles, insouciants et aveugles, par intérêt ou ignorance – ou les deux à la fois – au risque d’un effondrement planétaire encouru par notre espèce. Des boomeurs donc dramatiquement irresponsables, des figures emblématiques du Mal que nos deux apôtres opposent à celles du Bien que seraient « des adolescents, atterrés et apeurés, et des jeunes adultes, militants radicaux désireux d’agir ». En attendant l’heureuse et bénéfique extinction de ma génération de boomeurs, Servigne et Chapelle enseigne aussi aux enfants et à leurs parents qu’il leur faut susciter la peur et l’angoisse, qu’elles seraient nécessaires pour agir et renoncer aux manières de vivre actuelles. Des leçons données aux enfants… et à leurs parents qui, je dois le dire, pour n’avoir jamais rien lu sur ce sujet d’aussi pervers, m’ont effrayé. D’autant que, circonstance aggravante, pendant que j’écris ces lignes, Mila, 12 ans, est près de moi, un stylo à la main, en train de préparer un exposé sur les tortues marines. Je lui donne, à sa demande, quelques conseils pour son « plan » et la guide pour se documenter. Je lui ai suggéré notamment un dernier chapitre sur les dangers qui menacent ces reptiles. Leurs prédateurs, certes, mais aussi la pêche industrielle et le réchauffement climatique. Elle est encore trop jeune, mais, plus tard, j’espère avoir le temps de la mettre en garde contre ces missionnaires « verts » qui ne cessent de nous annoncer l’Apocalypse et prônent la « guerre » entre générations, la « guerre » entre elle et moi ; le temps aussi de pouvoir cheminer encore un peu ensemble, sans peur ni angoisse.