Selon une enquête Odoxa-Backbone*, 53 % des Français ne veulent plus faire barrage au RN. 58 % veulent faire barrage à LFI. Chiffres secs. Glacials. Tout est dit.
Mélenchon avait parié là-dessus : la gauche, c’est à dire lui, au premier tour, le réflexe anti-RN au second. Un classique. La vieille recette du Front populaire : la « gauche » rempart contre le pire. Mais il a trop tiré sur la corde. Trop de slogans. Trop d’idéologie. Trop d’aveuglement. Les centristes se sont détournés. Une partie de la gauche aussi. Et lui reste seul avec ses certitudes.
Le réel lui échappe toujours. On se souvient de sa phrase : « La Russie n’est pas agressive. » Quelques semaines plus tard, l’Ukraine était envahie. Chez lui, la théorie écrase tout. L’humain aussi.
La gauche manque d’un homme d’État qui comprenne le pays, son histoire, ses contradictions. Tant qu’elle ne le trouve pas, elle n’aura qu’une rengaine : « Votez pour nous pour éviter l’autre. » Rengaine usée. Désormais inaudible.
*Enquête Odoxa-Backbone pour Le Figaro, publiée ce jeudi.
Dans mon département : l’Aude, sur les trois députés sortant LREM, seul celui de la deuxième circonscription (celle où je vote) Alain Perea, était en lice au second tour face à un candidat du RN parachuté dont personne n’avait jamais entendu parler ; dans les deux autres circonscriptions, les représentants de ce même parti, arrivés en tête sur l’ensemble du département au premier tour, étaient opposés à des candidates Nupes. Et dimanche soir, les audois ont finalement envoyé sans barguigner à l’Assemblée Nationale trois députés d’extrême-droite. Un carton plein. Avec des scores sans possibilités d’appel. Un résultat historique dans un département qui, il y a 93 ans envoyait Léon Blum à l’Assemblée. Et pour expliquer ce résultat, chaque camp fait évidemment le procès à l’autre de n’avoir pas fait « barrage » en mobilisant le désormais fantomatique « front républicain ». Alors disons les choses simplement et calmement. Comment les dirigeants de NUPES, des LR et du RN, qui ont mené une campagne d’une agressivité inouïe en faisant de ce second tour un référendum anti-Macron, pour, au mieux pour les premiers, obtenir une majorité et envoyer Mélenchon à Matignon, et au pire pour ce dernier, et au mieux pour les deux autres, imposer au Président une majorité relative, aient pu croire que ces appels hypocrites au-dit « front républicain » allaient être entendus ? Conséquemment, dans « ma » circonscription, les électeurs Nupes et LR les plus déterminés (en s’abstenant ou votant pour) ont donc choisi, de fait, le candidat RN tandis que dans les deux autres, les électeurs LREM et LR faisaient de même. Au tout début de cette campagne, j’écrivais que cet accord électoral NUPES, sa direction politique et idéologique insoumise, ses thèmes de campagnes et sa violence symbolique faisaient objectivement le jeu du RN. Ce matin, je constate, sur un plan plus général, qu’il n’a pas permis à ses composantes de gagner la majorité, d’envoyer Mélenchon à Matignon ni de marginaliser le RN – ce dernier obtenant même un nombre de sièges supérieur à La France Insoumise. Un bilan que son « leader à vie » n’hésite pas à considérer néanmoins comme « globalement positif ». Sans rire !
Il « s’en passe de bien belles et de bien bonnes » dans mon ancienne Région Languedoc-Roussillon ! On me pardonnera cet aveu, mais plus je m’éloigne, en pensée, de Carcassonne, et plus décroit mon attention à la vie politique occitanienne. Toulouse est une « capitale » pleine de charme, certes, mais je n’y « mets jamais les pieds », tandis qu’il me plaît d’aller régulièrement à Montpellier.
Jean François Daraud est la tête de file du Rassemblement National aux élections municipales. Loin du profil moyen des candidats de ce parti, le personnage brouille incontestablement les clichés habituels les concernant, du genre « fasciste embusqué » ! Si on devait le distinguer, on dirait qu’il fait de la politique plus à la façon d’un Jean-Marie Bigart (le comique) qu’à celle de ses voisins et amis, Ménard et Aliot.
Déjeuner à l’Auberge des Jacobins. Nous y avons nos habitudes. Vanessa est à l’accueil. André est en cuisine. Ils sont jeunes. Ils sont sympathiques. La cuisine est simple. Les prix sont […]
Hier matin, boulevard Gambetta. M… Avec lui, c’est comme ouvrir une radio. Toujours la même musique : ce qui casse, ce qui brûle, ce qui rate. Le reste, ce qui fonctionne, ce qui tient encore debout, […]
Il était assis là, droit comme il pouvait encore l’être. Une doudoune, un souffle un peu court, les gestes comptés. Sur ses genoux, un petit chien. Léger. Silencieux. Les yeux tournés vers la porte, […]
Je croyais que la culture était un bien commun. Une respiration. Je découvre qu’elle est surtout un territoire. À défendre. À verrouiller. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime […]