Stéphan Rossignol avait des airs de blanche colombe quand il a salué de ses trilles Nicolas Sarkozy, lors d’un rassemblement à Nîmes, le 20 janvier. Cela faisait près d’une heure qu’il faisait le pied de grue. Comme un oiseau sur la plus haute branche, il chantait tout le mal qu’il pensait des corbeaux de sa fédération de l’Hérault. De ces Julien et Aboud, qui lui tiraient dessus pour l’empêcher de voler de ses propres ailes, de se présenter aux élections internes de « Les Républicains », d’y prendre la présidence et d’y nicher enfin avec ses amis de la même lignée.
Dominique Reynié n’a pas cédé et a finalement viré la tête de liste du 34 pourtant designée par la commission nationale d’investiture des Républicains, Arnaud Julien. Une tête de liste fortement contestée par les grands élus du département, qui demandent tranquillement à Nicolas Sarkozy d’en prendre acte, en sachant que de toute façon il est désormais trop tard pour lui de changer la nouvelle donne ainsi créée. C’est donc le maire de la Grande Motte, Stéphane Rossignol, qui conduira la droite et le centre réunis du département, pour les régionales, en décembre prochain.
À lire et/ ou entendre les propos tenus par les « leaders » de gauche et de droite du Languedoc-Roussillon durant cette pré-campagne des régionales, on ne peut pas ne pas être « frappé » par une convergence surprenante, avec des nuances certes, sur le thème « Montpellier va se faire dépouiller par Toulouse ». J’insiste: Montpellier seulement. Comme si l’élargissement des frontières administratives à Midi-Pyrénées et la désignation de Toulouse comme capitale de la future grande région, en « déclassant » administrativement Montpellier, allait entraîner les autres composantes territoriales, hors la métropole montpelliéraine dans le déclin. ( voir aussi mon billet du 1/08/2015 : ici )
Vendredi 19 décembre, pathétique réunion du Conseil Régional. Les rideaux noirs étaient tirés et ses conseillers pleurnichaient. Faussement, comme un vieil accordéon éventré. Alary, son président, niait sa mort pourtant officialisée, Rossignol, pour l’opposition, réclamait une minute de silence. Et, dans cette ambiance de plomb, Alary toujours égrenant d’invraisemblables et ahurissantes propositions. La plus saisissante, absurde ? La création, dans la future grande région, « d’un cinquième niveau de gouvernance regroupant présidents de régions, de métropoles, d’agglos et de conseils généraux afin de traiter tous les sujets territoriaux d’égal à égal ». Et moi qui croyais tout connaître d’élus régionaux jamais à court d’idées pour conserver pouvoirs et privilèges! Accordons tout de même à notre président intérimaire le mérite de nous avoir apporté la preuve, s’il le fallait, d’une incommensurable et ruineuse propension à la démagogie intéressée. Voilà qui augure mal , du côté de Montpellier, de la fusion de Midi Pyrénées avec le Languedoc-Roussillon; et qui nous fait espérer trouver, du côté de Toulouse, un peu de cet esprit de responsabilité perdu sur les rives du Lez. On a encore le droit de rêver à quelques jours de Noël!