Voilà qui complique les choses pour le PS. Après le PRG, qui vient de rejeter ses propositions en vue de constituer des listes communes dès le premier tour des régionales de décembre 2015, un communiqué de presse, ce vendredi 25 juillet, devrait officialiser un accord de premier tour entre Verts, PCF, Front de Gauche et « Régions et Peuples Solidaires » (mouvements occitanistes)… (1) Un dernier sondage donnait 22% au PS et 16% aux Verts et Front de Gauche réunis, et 9% à Philippe Saurel. Dans cette configuration, Carole Delga, tête de liste du PS, même avec l’appoint éventuel du PRG (2), est clairement minoritaire à gauche. Un scénario qui pourrait faire perdre au PS la présidence de la région. Une présidence pourtant considérée par ses dirigeants et les prévisionnistes, en début d’année, comme quasi acquise. À suivre!
Hier, je commentais le commentaire d’un de mes lecteurs fait sur ma « brève » concernant les tractations entre le PS ( qui à la manœuvre ? ) et le PRG ( qui, itou? ), pour sceller une éventuelle alliance au premier tour des régionales de la grande région MidiPyrénéesLanguedocRoussillon. J’y évoquais l’hypothèse d’une première vice-présidence PRG Didier Codorniou, plus « vendable » aux électeurs du Languedoc-Roussillon, d’autres, celle de Sylvia Pinel, rédhibitoire pour les mêmes et le baronnage socialiste régional. Deux ministres du gouvernement Valls issues de Midi-Pyrénées, à la tête de la future grande région ne pouvant leur apparaître que comme une véritable provocation. Le voici, sans retouche:
Le 30 juin, j’écrivais ceci, en conclusion d’un billet où je faisais l’analyse des conséquences, à gauche et à droite, d’une candidature de Philippe Saurel aux prochaines régionales de 2015: « En attendant un plus de lumières radicales, ce que l’on peut déjà dire est que cette nouvelle « offre » rebat les cartes du traditionnel jeu politique des régionales. Sa nouveauté, la personnalité de Philippe Saurel, ses succès politiques contre les partis traditionnels, le contexte national … correspondent en effet à une vraie demande de renouvellement politique. La probabilité qu’il fasse un « joli carton », en décembre, est donc très élevée. Et le PS, qui considérait cette grande région quasi acquise à sa tête de liste Carole Delga, doit aujourd’hui commencer à s’inquiéter. Très sérieusement! La victoire de Saurel contre son candidat officiel à Montpellier et ses succès aux cantonales sont encore dans toutes les têtes… » Aujourd’hui, je lis les résultats d’un sondage dans le Midi Libre qui confirme mon propos. 9% des intentions dans la grande région, dont 14% dans le seul Languedoc-Roussillon, alors qu’il n’a pas commencé sa campagne et que Carole Delga et le PS, dans un contexte politique national catastrophique, l’arpente dans tous les sens depuis des mois, mais ne décolle pas et plafonne à 23%. Clairement le PS n’est pas majoritaire à gauche, et rend, en toute hypothèse, son éventuelle présidence problématique. Si le PRG de monsieur Baylet rejoignait Philippe Saurel, ce que je pense, et si la coagulation des centres, de droite et de gauche, se réalisait sur son nom, comme à Montpellier, il serait en situation de « faire » la présidence de la future grande région. J’y vois aussi, dans ce scénario, une expérimentation grandeur nature de ce dont rêve un Manuel Valls: la constitution d’un grand parti démocrate. A-t-il tout fait pour dissuader Saurel de se lancer dans la course des régionales? Je ne le crois pas. Bien au contraire!
Le 17 juin, je concluais mon billet du jour consacré à la tentative de Manuel Valls de dissuader Saurel et Baylet de candidater en solo aux régionales de décembre 2015 ainsi: « Pas d’Anne-Yvonne ni de Philippe ni de Baylet promus. L’annonce vient d’être faite, ce 17 juin, il y a quelques minutes. Et voilà le feuilleton des régionales relancé. Le PRG ne peut pas ne pas partir en solo, dans la seule grande région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon et Philippe Saurel, rabattre ses voiles et rentrer à la maison… À suivre! »
La candidature de Philippe Saurel se précise. Deux chances sur trois pour qu’il la pose avant la fin du mois de juin. Avec qui? Le PRG. Non, affirme-t-il! « J’entretiens d’excellentes relations avec Didier Codorniou, Jean-Michel Baylet, et Sylvia Pinel. Mais si j’avais à conduire une liste, elle se constituerait en dehors des partis politiques traditionnels. » Et d’ajouter que ce serait: « Une liste qui représente la République des communes. Celle des maires et des élus locaux. Celle qui façonne le pays. Cette liste serait aussi citoyenne et écologiste. » Le risque étant de diviser les voix de gauche et de faire le jeu du FN. Un risque qu’il demande, non sans arrogance, au PS de gérer en s’alliant aux Verts avant le premier tour. Résumons! Si Saurel part seul, le Front de Gauche itou, et les Verts pareil… avec un PRG menaçant de surcroît, le risque d’une défaite de la gauche aux régionales est plus qu’hypothétique. Il devient sinon certain, possible. Pour l’écarter, ne reste qu’une carte: nommer Saurel ministre…