Assis sur les gradins de la piscine du Palais du Travail, jeregardais ma petite fille faire des longueurs et des plongées sous la surveillance de son maître-nageur, en compagnie d’une jeune maman de ma connaissance qui surveillait la sienne, nouvelle venue dans ce bassin, inquiète et légèrement anxieuse. Nous bavardions de tout et de rien, quand « tout à trac », elle me demanda ce que je pensais du procédé Thor de l’usine de Malvési, m’informa de sa participation à toutes les manifestations, me fit part de sa peur, pour elle, son mari, son enfant et ses proches d’être les victimes d’un cancer ou de je ne sais plus quelle « grave maladie »… et de sa décision, parce que terriblement angoissée, de vendre sa maison de Narbonne située dans le couloir venteux de la « cheminée mortifère », objet de tous ses cauchemars, dont la construction a été récemment autorisée, après qu’elle eut étévalidée par des experts sollicités par le préfet sur d’éventuels risques sanitaires, notamment.
On approche de la fin d’une histoire (Stephen King n’aurait pas mieux fait) au scénario terrifiant, écrite, scénarisée et diffusée par l’association Rubresus (surtout). Après des mois de campagne et de manifestation sur le thème des « graves » nuisances qui résulteraient du traitement des rejets nitratés d’Areva par l’installation du procédé TDN ;
Une « baleine rieuse » s’ébat depuis quelques jours dans le flux de mes rares billets estivaux et s’échauffe, car je ne dirai rien des graves menaces que ferait peser l’usine d’Areva sur l’environnement, la santé et la vie des habitants de Narbonne et de ses environs.
Il y a 58 ans, naissait l’usine de Malvési: un maillon essentiel de la filière nucléaire française. 25% de l’uranium mondial passe en effet par Narbonne pour y être enrichi et vendu aux grands producteurs d’électricité. Seules quatre usines dans le monde, dont celle de Malvési, font ce « métier ». C’est dire l’importance stratégique de cette unité de production, qui emploie 340 personnes (220 Areva et 120 sous traitants). Inutile de préciser qu’elle est aussi, évidemment, la seule entreprise industrielle, de cette taille, et de cette importance, dans le Narbonnais.