L’invasion de l’Ukraine démontre de la plus tragique des façons qu’aucun État européen ne peut à lui seul faire face aux grands blocs géopolitiques ; et qu’à défaut d’une véritable défense européenne autonome, l’OTAN est la seule arme défensive collective dont ils disposent. J’ajoute que les nationalistes rouges et bruns qui dénigrent l’UE et l’OTAN à longueur de journée mettent en danger les peuples européens qu’ils prétendent pourtant représenter et défendre. (C’est toujours dans des circonstances dramatiques que se dévoile la vérité de certains caractères, collectifs ou individuels)
Jeudi, en fin d’après-midi, à l’heure où le préposé municipal ferme la grande porte d’entrée de l’hôtel de ville de Narbonne, une petite centaine de manifestants étaient rassemblés devant elle à l’appel discret des élus de gauche du département et de la commune, notamment, pour soutenir dans l’épreuve le courageux peuple ukrainien. Discret, dis-je, car rien dans la presse locale n’avait annoncé, à ma connaissance en tout cas, cette manifestation.
Il y a des matins, comme aujourd’hui, où, malgré un beau soleil – durera-t-il? -, soudainement, la violence du monde, au bord de votre vie, vous saisi à la gorge et vous laisse dans un état d’indicible égarement. La guerre, dans l’indifférence la plus totale, fait rage en Europe du Nord, en Ukraine, à quelque 2500 km de Paris; sur son flanc Sud, la terreur islamiste étend son emprise dans toute l’Afrique et recrute ses tueurs jusque dans nos banlieues; la poussée migratoire Sud-Nord n’a jamais été aussi forte et déstabilise les grands équilibres sociétaux des pays européens; la Grèce, dans une situation économique et sociale catastrophique, se donne un gouvernement qui refuse d’assumer ses engagements européens et met à l’épreuve la légitimité même de l’Union Européenne;