Trump, ou le miroir U.S de nos propres aveuglements. | Contre.Regard.com
Tout a été dit, ou presque, pendant sa campagne et après, sur la grossièreté, la vulgarité, et certains des propos ignominieux de celui qui est aujourd’hui le président de la première puissance mondiale. Inutile donc d’en rajouter ici. Les médias et les réseaux sociaux français, pour la majorité d’entre eux, encore sous le choc, ne cessent de nous le répéter : ce président n’est pas un Père Noël, mais une « ordure », et ses électeurs sont de « pauvres cons ». Point !
Cons racistes, sexistes, homophobes…, donc. Une réaction à la hauteur de leur déconvenue tellement le pari et la prise de Parti clintonien de la classe médiatique, politique et universitaire française ne pouvait souffrir de la moindre contestation. Experts, commentateurs, grands éditorialistes, sondages à l’appui, ont décliné ainsi à toutes les sauces le mépris que leur inspirait Trump et son électorat, avec des arrière-pensées de politique intérieure, évidemment; sans s’intéresser aux mouvements sociaux et idéologiques de fond à l’oeuvre dans nos sociétés occidentales évoluées. Notamment, le déclassement économique et culturel des classes populaires et moyennes , les premières touchées par la révolution numérique en cours sur un fond d’ouverture maximum des frontières. Ils n’ont pas vu venir la victoire de Trump, parce qu’ils n’en voulaient pas et ils pourraient aussi bien constater celle de Marine le Pen à la présidentielle de 2017, pour les mêmes raisons. Ce plantage politique historique de nos élites « intellectuelles », cet affaissement de leur autorité et de leur influence aussi dans l’opinion est bien la marque d’une incapacité à saisir et comprendre ces phénomènes autrement que par leur seule ringardisation et déni sous le seul vocable de « populisme ». Encore qu’en France en particulier on tienne celui de « gauche » fréquentable, quand «l’identitaire », lui, serait mauvais… Et alors même, qu’en matière de politique économique et politique étrangère, comme entre Trump et Sanders, les programmes d’un Mélenchon et d’une Marine le Pen se recoupent largement : repli derrière les frontières nationales, protectionnisme économique, contrôle plus serré de l’immigration, programme de grands travaux dans les infrastructures publiques, etc. Bref ! oui, ce qui vient de se passer aux Etats-Unis nous concerne et une réplique de même portée n’est plus impensable; en tout cas pour ceux qui veulent bien faire l’effort de penser sans craindre le jugement commun…
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Mots-clefs : Clinton, Donald Trump, Jean Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Populisme, Sanders
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Didier
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Les propos sexistes de Trump. Certes, certes. Mais quand je vois les émissions de télé-réalité qui inondent nos écrans TV je ne sais plus ce qui est le plus dégradant pour les femmes !!! On peut également se remémorer le communiqué de rupture de Pépère 1 avec Valérie T.
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PHThoreux
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Je rejoins Didier. Nos politiciens ne valent pas mieux que ceux des USA (rappelons nous que nous étions prêts à élire DSK). Quant aux propos grossiers de Trump ils paraissent bien anodins lorsqu’on les compare au torrent de haine qui se déverse sur lui depuis le début de la campagne !
Tout est relatif. En tout cas je ne vois guère de similitude avec le FN chez nous. La problématique est toute autre. Nous avons un parti définitivement diabolisé, condamné à être majoritaire tout seul ou bien à rester isolé laissant ses électeurs exclus du débat. C’est un très grave pb démocratique qui perdure depuis trop longtemps.
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Michel Santo
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Dans ce billet, je relativise justement les aspects polémiques ou rhétoriques de la campagne américaine et les « écarts » à la norme du politiquement correct pour insister sur la philosophie générale des propositions sociales et économiques, pour les plus importantes, de monsieur Trump qui, et Sanders ne s’y trompe pas lui, converge avec celle que l’on voit désormais prendre de plus en plus d’importance dans l’espace politique. En cela n’entrons nous pas dans une nouvelle ère, pour ne pas dire une « pause » dans la « globalisation heureuse » ?
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