Une certaine idée de l’Homme est en train de mourir…

     

Par la science et la technique, l’homme s’est donné les moyens  de dominer, exploiter, transformer la Nature. Désormais considéré lui même comme Nature, matière à dominer, exploiter, transformer, l’homme moderne  vit le rêve de s’affranchir des limites de son corps, de son sexe, de la génération sexuée. Aucune norme sociale, culturelle, juridique ou politique (des constructions sociales arbitraires au service de classes, groupes, identités esxuelles, raciales etc.) ne saurait donc lui être opposée. Quant aux limites physiques et intellectuelles, naturelles, qui entraveraient ses désirs, la science et la technique sont désormais considérées comme devant être à sa disposition pour les dépasser… Le soin des corps ne sera plus  la vocation première de la « médecine » (il l’est  déjà en partie). Et ses professionnels devront « demain » satisfaire ses désirs d’en jouir librement, le plus longtemps possible. Sans autres limites que celles du progrès scientifique et technique… L’homme qui est en train de mourir est bien celui dont Foucault exhibait le certificat de décès à la fin de « Les mots et les Choses » : une certaine idée d’homme forgée par les sciences humaines depuis deux siècles. Un homme sans transcendance, déritualisé, au cerveau augmenté. Un Narcisse hyperconnecté plongé dans des flux informationnels permanents, sans autre Dieu que lui-même, luttant désespérément contre l’inéluctable usure physique et psychique des corps, le vieillisement et la mort… Pour la première fois de son histoire, l’espèce humaine détient l’opportunité d’avoir une influence sur son évolution et sur sa propre descendance…

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Commentaires (3)

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    pfister thierry

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    Quel pessimisme ! Oui, l’homme ira toujours au terme de toutes les avancées techniques qu’il opère. Pour le meilleur et pour le pire. Il a fait exploser des bombes atomiques sur le Japon, sans nécessité militaire, pour prouver qu’il savait, qu’il pouvait.
    Les interdictions éthiques n’empêcheront jamais, sur un coin de la planète, que des apprentis-sorciers effectuent les manipulations interdites. C’est vrai.
    N’en va-t-il pas ainsi depuis que le monde est monde et que les formes de vie que nous connaissons sont apparues sur la planète bleue ?
    Les étalons n’ont pas eu besoin de l’homme pour saillir des ânesses, ni les ânes pour faire de même avec des juments. Les descendances, bardots et mulets, se sont révélées stériles. Les hommes exploitent ces facultés.
    De même, à en croire les plus récents travaux de paléo-génétique (https://www.nature.com/articles/ncomms16046), il y a 270.000 ans, lorsque Homo Sapiens est sorti d’Afrique, il s’est accouplé avec Néandertal. Il semble que, du côté néandertalien, ces unions se soient, elles aussi, révélées stériles. Nous sommes les produits de ces expériences.
    Existe-t-il une différence de nature entre la sélection de gènes en laboratoire, la fabrication d’OGM (organismes génétiquement modifiés), et le transgénisme artisanal, effectué par tâtonnement, qui a donné, par exemple, naissance au blé ?
    C’est selon la même méthode que le Père Clément a obtenu, à l’aube du XXème siècle dans la région d’Oran, les clémentines que nous dégustons sans même y penser aujourd’hui.
    Soyons prudents mais ne désespérons pas.

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      Michel Santo

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      Oui, bien sûr Thierry ! Je voulais pourtant ce billet « neutre ». En présenter le sens, sans jugement tranché sur cette « révolution » anthropologique en cours, et qui va s’accélérant… Je viens de le relire, et comprends qu’on puisse le lire comme vous. Il manque une dernière phrase, plus balancée… Mais votre commentaire le fait mieux que je ne pourrais le faire… Bonne journée !

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    Polo

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    « Vous serez comme des dieux connaissant le bien et le mal »

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