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L’étoffe de la nuit.

 

Mes lectures

 

 

 

 

Il est des nuits comme çà! On se couche très tard, après un copieux repas, trop ! Trop de bruit aussi… Et le froid et le vent qui vous glacent les os… Et le sommeil qui s’attarde, longtemps…Trop. On tourne autour et on finit par l’ouvrir ce livre posé là, sur un fauteuil. Des poèmes, ceux d’Andrée Chédid. Pour tomber sur celui-ci:  » Bruits « .

 

La nuit
Parfois
S’anime
Du clapotis de l’eau
Et des sanglots du vent
Vibrante,comblée
Par cet étrange bruit
Je brûle soudain pour un feu qui
S’embrase
Puis pour me recueillir
Je brûle pour le silence glacé d’un feu éteint

 

Un poème qu’elle prolonge d’un commentaire de l’admirable métaphore de Kulluka Bhaffa (le plus fameux des exégètes des lois de Manou):  » Comme le feu qui pénétrant les mondes prend la forme inombrable des choses, le Soi unique au fond de tous les êtres emplit les formes et l’espace autour d’elle « . Il me suffit, dit-elle, de remplacer le mot  » feu  » par  » poésie « … Ce langage des Dieux.

 

Yves Jeuland. Le Président de la Région Languedoc-Roussillon et sa Vérité.

     

   

Le réalisateur Yves Jeuland a filmé Georges Frêche pendant sa campagne régionale de septembre 2009 à mars 2010: son dernier combat électoral. Un documentaire admirable, fascinant.

Une leçon sur une des façons de concevoir et de vivre la politique qui tient toute dans ce postulat frêchien énoncé devant ses étudiants : « Les électeurs sont des cons. » Précepte que son directeur de cabinet Frédéric Bort lui rappelle avec la fougue du courtisan (un dircab n’ayant d’autre fonction que de renvoyer à son patron l’image qu’il se fait de lui-même): « Il faut mentir, sortir des chiffres avec de l’aplomb, dire que vous avez fait le double, etc. C’est ça qui compte, c’est l’essentiel. En période électorale, n’importe quoi peut se dire et peut être accrédité de la même manière, alors même que c’est faux. »

Robert Ménard? Premier ministre!

 

Tous les matins (enfin ! pas tous, j’ai fini par craquer.), quand il m’arrive de tomber sur « un journal » radiophonique, je me dis, reprenant à mon compte cette remarque de Patrick Besson sur l’inénarrable Rober Ménard : « C’est le journaliste qu’il aurait fallu nommer au gouvernement. A la tête de l’opposition. Aux commandes d’Areva. De Total. Du Monde. Dans tous les jurys littéraires. A la direction du Festival de Cannes. Des Francofolies. De Lapérouse. De l’armée. De la police. Comme entraîneur de l’équipe de France de foot-ball. De volley-ball. De water-polo. Ne savent-ils pas, ainsi que le montre la pertinence tous azimuts de leurs innombrables questions, tout et tout faire ? C’est trop dommage de se priver de tant de talents rassemblés dans quelques personnes. » Quel gâchis, en effet !

Le ressenti et le réel.

 

 

Les Assises nationales de la qualité de l’environnement sonore s’ouvrent aujourd’hui, mardi 14 décembre. Trente cinq ans de politique contre le bruit, et des enquêtes d’opinion qui se suivent et se ressemblent. Pour deux français sur trois le bruit est une nuisance. Un niveau d’insatisfaction qui ne baisse pas. Bien au contraire! Ce qui fait dire à Dominique Harbaultque « Toute la réglementation est basée sur les décibels… or cela ne suffit pas à expliquer la gêne, qui est liée à de nombreux autres facteurs. ». Et d’expliquer que des travaux sont en cours autour de la « sonie », qui permet de prendre en compte le « ressenti » du bruit. Ah! ce maudit ressenti…Qu’on ferme une boîte de nuit et ce sont les pas du voisin qu’on entendra. Qu’on constate une montée de la violence et c’est un sentiment d’insécurité qu’on diagnostiquera. Qu’on se désole du brouhaha politicien et c’est une sensation de vide démocratique qu’on théorisera…A croire que le ressenti n’a pas d’autre réalité que subjective. Que sa source n’est pas dans le réel social et politique. A Narbonne, le thermomètre affiche 5 degrés. Mais avec le vent du Nord qui souffle à 90 kilomètres à l’heure, mon ressenti, lui, bien réel, tourne autour de 0…Comme celui éprouvé à l’égard d’un discours dominant qui, s’effrayant d’un réel aux effets dissolvant, nous serine à profusion des  » ressentis  » culpabilisants…Gare au retour du refoulé!

 

Un triomphe sans péril.

 

 

 

François Bayrou a été réélu (94,69 % des voix lors d’un vote effectué par Internet) à la présidence du Mouvement démocrate (MoDem) a annoncé, dimanche, à Paris un cadre du parti ( !), François-Xavier de Peretti, à l’ouverture de son troisième congrès.Et «  Le Point » de titrer : « François Bayrou, triomphalement réélu à la tête du MoDem ». Triomphalement ! Bigre ! Seul candidat en lice, élu avant  son congrès avec un taux de participation de 26,40% et à la suite d’une série électorale catastrophique pour son parti, on se dit que la rédaction du Point à du triomphe une définition peu glorieuse…et sans péril. Au point de se demander si cette inflation sémantique ne vise pas à masquer la dévalorisation politique de cet homme et de son mouvement. N’est ce pas Francis Bacon (1561-1626) qui disait : « La gloire ressemble au marché ; parfois, quand vous y restez quelque temps, les prix baissent. » Rien de changé sous le ciel des idées …