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Les députés de l’Aude sont mal notés!

   

Pour la deuxième année consécutive, lesinfos.com publie un palmarès des députés selon leur degré d’activité au Parlement.

Ce site piloté par le journaliste Bernard de la Villardière, a passé au crible leurs interventions en commission, comme dans l’hémicycle. Originalité de ce palmarès, les journalistes ont mesuré le temps d’intervention, permettant de ne pas se contenter de trois mots lâchés pour marquer sa désapprobation.

Evidemment les critères retenus ne sont pas exempts de critiques. Ainsi en retenant le nombre de rapports publiés, on valorise de fait les députés de la majorité. De même, intégrer le nombre de propositions de loi dont les députés sont les auteurs est pénalisant pour les députés de l’opposition.

Bref, si ce classement est un peu réducteur, il donne tout de même une « image » de l’activité de nos représentants dans l’Aude. Ainsi, Jacques Bascou occupe la 502ème  place (sur 576), Dupré la 326ème et Pérez la 564ème. Bon ! pas très brillante tout de même la performance de nos élus ! D’autant qu’ils sont en net recul par rapport à l’année dernière puisque le premier de nos députés était 112ème, le second 195ème et le troisième 26ème !

Explications : le cumul des mandats, la campagne des européennes et des régionales, l’usure du pouvoir, la maladie, le stress ? J’avoue humblement ne pas avoir de réponse à cette question. Et laisse donc les intéressés y répondre… Ils ont, sur leur temps de parlementaire, apparemment, de quoi satisfaire la curiosité bien légitime de leurs électeurs, non ?

Les tracassiers de la politique.

 

 

 

 

En 1836, dans le journal «  Le Semeur », un journaliste anonyme mais non sans talent, attirait l’attention de ses lecteurs sur le caractère non constructif de l’opposition politique du moment. Un comportement déjà anticipé selon lui par l’Académie au 18ème siècle et qui tiendrait à notre nature. Un mot le définit : tracasser. C’est ainsi qu’il attaque son article : «  Le dictionnaire de l’Académie française (édition de 1776) dit que le mot tracasser désigne les manières d’agir d’un esprit inquiet, indiscret, brouillon et malin ; que l’on appelle tracasserie les discours ou rapports qui vont à brouiller des gens les uns avec les autres, et tracassiers ceux qui sont sujets à faire de mauvaises difficultés dans les affaires dont ils se mêlent. C’est justement cela. Les académiciens du dix-huitième siècle semblent avoir deviné, point pour point, la conduite de certains hommes politiques du dix-neuvième. Les tracassiers se rencontrent partout : dans la presse, dans les chambres et dans nos villes grandes et petites. » Des tracassiers de la presse et de la politique dont il brosse le portrait et les pratiques :

 « On flatte adroitement des ambitions subalternes ; on excite sous main des passions qui se taisaient dans les jours de calme ; on offre à la vanité une brillante perspective, à l’envie une vengeance aisée. La tracasserie marche, avance, comme une mine souterraine ; elle s’empare des sujets de blâme les plus insignifiants pour saper le cabinet ; puis tout-à-coup elle fait explosion, et couvre de ruines la salle du conseil. » C’était en 1836… Si l’Histoire est un mouvement perpétuel, en politique, le temps est immobile…

Plus d’Europe et mieux d’Etat.

 

 

 

On sait qu’en japonais l’idéogramme : « crise » est composé de deux signes. Le premier signifie danger et le second opportunité (merveilleuse dialectique asiatique !…) Celle qui affecte l’Europe, partie du berceau de notre culture philosophique, n’échappera pas cette alternative. Soit régresser vers des formes de nationalismes économiques et sociaux en promouvant la sortie de la monnaie commune. Soit mettre en place une véritable coordination budgétaire et fiscale au niveau communautaire.

On l’a assez dit ailleurs dans la presse spécialisée pour que je ne m’attarde pas sur ce point, mais croire qu’il est possible d’avoir une monnaie commune avec des gestions budgétaires fondamentalement divergentes c’est en réalité vouloir transférer aux états vertueux (comme l’Allemagne) le laxisme et les facilités de ceux qui prétendent l’être (comme la France). Et la situation de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal est le révélateur de cette contradiction devenue insoutenable.

Ce qu’attendent les détenteurs de capitaux (qui, après tout, font leur métier de gérer au mieux l’épargne accumulée par le privé et le public en Asie, Amérique du Nord, Pays du Golfe et Europe…) c’est plus que des mesures d’urgence prises pour pallier les défauts de paiement à court terme des trois maillons faibles européens. Ils veulent surtout des garanties sérieuses sur la longue durée et ces garanties passent nécessairement par des transferts de souveraineté des Etats au niveau européen. Une gouvernance économique, toujours repoussée mais à présent, et dans la douleur, à l’ordre du jour. Et qui, aussitôt avancée par le Président de la Commission de Bruxelles à travers une proposition de contrôle des politiques budgétaires des Etats lors de leur élaboration, de leur mise en œuvre et de leur réalisation, accompagnée de sanctions véritables pour tous ceux qui ne respecteraient pas les critères communs définis en commun ( taux de déficit, d’endettement…), est critiquée, voire combattue.

Une proposition qui pourtant n’est que la traduction concrète d’un gouvernement économique de la zone euro que la France, depuis des années, ses gouvernements successifs certes, mais aussi les contempteurs d’une « Europe financière », appelle de leurs vœux. Un véritable basculement européen donc. Une « révolution froide » dont malheureusement nos élites gouvernementales, qu’elles soient au pouvoir ou qu’elles espèrent le conquérir, ne parlent guère. Pour l’expliquer, la mettre en perspective afin que chaque citoyen donne du sens à l’effort demandé aujourd’hui, et encore demain pendant des années.

C’est plus d’Europe en effet dont nous avons besoin pour sortir de la crise. Plus d’Europe et plus de rigueur dans les politiques communes. Le chemin sera long ! Il serait temps que les plus hautes autorités de l’Etat pourtant d’habitude si bavardes se décident à le dire aux français.

L’Ascension de Peyrepertuse…

 

 

Dans le Midi Libre d’aujourd’hui, ça commence comme un vulgaire dépliant touristique : «  Il est si beau, le petit sentier qui sinue tantôt sous les arbres, tantôt entre les buissons, jusqu’aux vieilles pierres du château de Peyrepertuse, offrant une vue inoubliable au visiteur du site cathare. » Mais, car il y a un mais : « … Impossible d’en profiter quand on doit se déplacer en fauteuil roulant, voire avec de simples rhumatismes douloureux. » Qui fit naître dans l’esprit audacieux de l’édile du lieu le projet : « … d’un ascenseur direct entre le parking et le château. » Un aménagement qu’il devrait compléter par la création d’un métro aérien afin de le relier à l’ancestrale Cité de Carcassonne et à l’ensemble monumental de Narbonne . En ces terres cathares où souffle désormais l’Absurde, nos élus manquent cruellement d’ambition…

Le maître et ses disciples.

 

Dans ce roman, Paul Bourget met en cause les responsabilités des maîtres à penser de l’époque sur leurs élèves . Sa clef: montrer que tout savoir abstrait, toute idée est mauvaise pour des hommes privés de liberté de penser. Une mise en cause percutante de la responsabilité des élites quant aux effets de leurs  » discours  » sur ceux qui leur accordent leur confiance. Un texte, comme tous les classiques, qui nous renseigne sur notre époque. A lire, ou à relire, donc, plutôt que d’écouter un Guillon, par exemple… 

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