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La moustache de Vercingétorix.

 

 

 

 

Que retenir d’une semaine en compagnie des invités et des chroniqueurs des matins de Marc Voinchet , sur France Culture ? Qu’Olivier Duhamel s’en va rejoindre Nicolas Demorand dans le privé et que nous n’entendrons plus ses commentaires précis et sans appel dispensés sur le ton professoral particulier à sciences- po, qui les rend naturellement exempts de toute trace idéologique. Que  Christine Lazerges, professeur de droit à Montpellier,qui n’est plus député après que G.Frêche l’ait renvoyée à ses précieuses études et  qui s’est récemment signalée en signant, la première,  l’héroïque « Appel du 14 juillet sur la liberté de la justice », aurait mieux fait de se taire, ce 19 juillet, afin de nous épargner cette phénoménale sottise selon laquelle la « militarisation des banlieues serait la conséquence de la militarisation de la police », énorme bêtise prononcée sur le ton onctueux de nos porteurs d’hermine que l’on croyait réservé aux seuls porteurs de calottes. Mais ce que je retiendrais surtout, et qui me fut une véritable révélation, ce matin, grâce à Jean-Louis Brunaux, c’est que nous ne disposons d’aucune preuve archéologique ou scripturale, sur le caractère moustachu de Vercingétorix, la couleur et la longueur de son poil. Certes, je savais que  l’histoire est toujours le récit qu’en font les vainqueurs, en l’occurrence César dans La guerre des Gaules, mais, là, par la seule force de cette image, je dois humblement avouer que tout un pan de mes représentations historiques, anciennes ou récentes, est brutalement tombé dans la fosse aux fantasmes. Comme Abraracourcix de son bouclier…

L’amour est dans le pré.

 

Pour sa cinquième saison, le sixième épisode de « l’amour dans le pré », sur M6, le 12 juillet, a battu tous ses records d’audience. La recherche de l’âme sœur par une agricultrice ou un agriculteur célibataire aux quatre coins de la France a plus passionné les téléspectateurs que les efforts de Nicolas Sarkozy, sur France 2, à la même heure, pour reconquérir le cœur des français. Il est vrai que la poursuite d’un objet désiré et jamais atteint offre plus de plaisirs que sa possession et son usage…

Un jardin sans nom.

UnknownIl est des endroits ignorés de la foule où flotte un sentiment de paisible quiétude. On y trouve souvent des jeunes gens rêveurs tout à leur amour, parfois un homme seul aux cheveux gris, toujours le même, perdu dans ses songes; ce jour là, une jeune maman et  son enfant dans ses bras endormi. Des touristes aussi traversent ce jardin pour rejoindre le cloître auquel il se trouve adossé. Ils le font à petits pas respectueux du silence et de la beauté du lieu. Un immense cèdre, quelques platanes, trois carrés de pelouses bordés de buis et une fontaine le composent. J’y retrouvais, certains soirs d’été, son gardien. Un homme discret qui me racontait sa dernière pêche dans l’étang de Bages , les habitudes des rouges-queues et les méfaits d’un couple d’éperviers devenu sédentaire. En fond sonore, l’apaisant murmure des eaux de la fontaine ajoutait un air de nostalgie à notre innocent bavardage. « Le temps s’écoule comme l’eau qui coule. » peut-on lire autour de son bassin… Depuis, mon jardinier est parti. Où ? Je ne sais ! Mais désormais , en cet endroit ignoré de la foule, je dois avouer que je n’y respire plus tout à fait le même air…

Le cri de la chouette.

 

 

Ces lignes ont été écrites par un ancien secrétaire général de l’Elysée (qui ? un petit effort, voyons !) et publiées dans l’édition de poche d’un texte paru en 2003 (pages 131 et 132) :

 

« Des médias sont tentés de distiller l’information pour la faire bondir ou rebondir, pour nourrir toujours plus le spectacle, plus fort et plus grand…D’autant que l’urgence est l’une des clés de la perversion du système. Il s’agit de faire vite avant les autres… On assène, on s’étonne, on se scandalise, la presse participe aux jeux d’un pouvoir qui lui manifeste sa méfiance ou sa sympathie, quand ce n’est pas de la complaisance… Tout se trouve grossi, déformé et en même temps simplifié, personnalisé car il faut en permanence plaire et frapper les esprits… Il (le journaliste) éprouve le sentiment prométhéen de tout savoir, de tout comprendre et de pouvoir tout juger avant tout le monde… Pour la petite et la grande actualité, les médias n’hésitent pas à s’engager sur la voie de l’amalgame, des accusations et des offenses… »

 

Et un peu plus loin, page 136 :

 

« Les complicités au gré de calculs et des ambitions se nouent, saintes alliances ou troubles allégeances, officielles ou clandestines, du politique au journaliste, du juge au policier, en passant par l’homme d’affaires, par petits clans ou en réseaux. Peu à peu ces complicités dégénèrent de simples manipulations en complots ; elles entretiennent une culture de la délation où la fin justifie les moyens. »

 

Une paire de réflexions pour cet été pour n’être pas trop dupes de ce qui se joue sur notre scène médiatico-politique.



Un cheval au fond d’un puits.

 

 

 

Ce fait divers rapporté par le Midi Libre :  » Hier, en fin de matinée, les pompiers de Puisserguier et de Béziers sont intervenus à Puisserguier pour porter secours à un cheval qui avait disparu de son pré. L’animal venait d’être retrouvé par son propriétaire dans un puits profond de 8 m et entouré d’un muret. Les sapeurs pompiers ont alors mis en oeuvre des moyens considérables pour venir en aide à la bête qui attendait au fond de son trou.Un vétérinaire convoqué sur place a pu suivre les opérations de sauvetage. Une opération délicate qui s’est terminée quand l’animal a été sorti du puits dans lequel il avait passé plusieurs heures à l’aide d’un tractopelle.  » Une parabole sur notre temps