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La leçon d’Angela et de David.

 

 

 

« Le président de l’Union européenne Herman Van Rompuy a sèchement rejeté jeudi 17 juin la proposition de Nicolas Sarkozy de créer un gouvernement économique de la zone euro, estimant qu’il ne fallait pas créer de « fractures » entre l’UE et l’union monétaire. » Un rejet faisant suite à celui de José Manuel Barroso, David Cameron et Angela Merkel, qui commencent à en avoir ras la casquette de dirigeants français aussi prompts à dégainer de nouvelles institutions qu’à se défausser dès lors qu’il s’agit de mettre en œuvre des mesures concrètes et immédiates afin de réduire les déficits budgétaires. Ainsi cette idée saugrenue d’installer un gouvernement économique européen doté d’une présidence et d’un secrétariat envoyée illico ad patres par les anglais et les allemands. Cameron n’ayant pas attendu, cette offre sarkozienne, pour, dès son installation, engager un sérieux train de mesures d’assainissement budgétaire et Merkel de poursuivre le programme de rigueur engagé par son prédécesseur socialiste. Il faudra bien que notre classe politique s’y fasse un jour : l’Allemagne n’est plus un nain politique à qui on exige un chèque à vie et sans contrepartie. La facture de la réunification a été réglée, son industrie est compétitive et n’a pas besoin d’un euro faible.Quant à son histoire, elle l’ assume dorénavant sans complexe. C’est dire que si l’Europe a besoin d’un couple franco-allemand solide et unit, ce couple a aussi besoin d’une France moins arrogante et donneuse de leçons. En la matière, ce serait plutôt à elle d’en prendre chez ses voisins…

Est-on  » riche  » à 5000 euros par mois?

 

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Mais qui sont donc ces « riches »  à qui l’ont veut faire financer les retraites ? Pour les quantifier, l’institut national de la statistique a choisi, comme pour le seuil de pauvreté, une définition relative : les « hauts » et « très hauts » revenus sont les 10 % de la population disposant des revenus les plus élevés, les 1 % de la population bénéficiant de « très hauts revenus » déclarant un revenu annuel d’au moins 84.500 euros par unité de consommation en 2007, soit environ 10.000 euros net mensuels pour un couple ou 15.000 euros net pour un couple avec deux enfants. Les 9 autres pour cent déclarant au moins 35.600 euros, soit environ 5000 euros net mensuel pour un couple. Question : où placer le curseur de la « contribution retraite » que devraient payer les hauts revenus ? Dans la catégorie de ceux qui déclarent plus de 84.500 euros/an, comme l’entend le gouvernement ? Ils ne sont que 380.000 et rapporteront peu. A partir de 35.600 euros/an, ( la définition du riche  par les français selon une étude du CREDOC ), soit 3% de la population et qui pourrait rapporter gros? Le débat étant ouvert, que les choses soient donc dites clairement! On connaît depuis hier la définition du  » riche  » du gouvernement.Que Martine Aubry, entre autres, nous donne maintenant la sienne et nous précise s’il convient de  » taxer  » les riches à partir d’un revenu mensuel de 5000 euros par mois pour un couple (soit 100% des élus de la Nation !), par exemple.Une somme à partir de laquelle il fallait s’interroger sur la légitimité de son revenu, nous disait naguère F. Hollande mais qui n’a pas plus l’air de troubler les consciences.Ce qui explique, peut-être, l’opération d’enfumage idéologique de grande ampleur déployée sur ce dossier. Ce n’est quand même pas compliqué de donner un peu de lumière à ce débat! Est-on riche, oui ou non, à 5000 euros par mois ? Et dès lors qu’on l’est ,doit-on, retraité, actif, élu, salarié ou pas être mis à contribution pour financer le déficit des retraites ? Hier, le serveur du café  » Le Rive Gauche « , à Narbonne, ce n’est pas une blague, me donnait sa version: « un riche est celui qui gagne plus que moi « … CQFD!

 

Nous sommes tous belges!

 

 

 

Les Belges suivent pacifiquement la voie serbe : les flamands ne veulent plus d’une cohabitation avec les wallons qui leur font payer leur système de protection sociale et leur refusent la parité linguistique. Le paroxysme d’un profond clivage culturel. D’un côté des valeurs de travail, rigueur et responsabilité individuelle ; de l’autre celles de loisirs, solidarité et dépenses publiques. Une image assez caricaturale de ce qui menace l’Europe et les nations qui la composent. Un repli sur soi des régions et des Etats les « plus riches » sur un fond identitaire porteur de menaces ( ou d’opportunités ). Qui devrait mobiliser toutes les énergies afin d’éviter le pire. Nous sommes tous belges !

Les économistes ont toujours raison!

 

 

Il n’y a pas si longtemps encore, les keynésiens purs sucres menés par Jean Paul Fitoussi de l’OFCE, nous expliquaient à longueur de colonnes dans le journal « Le Monde » qu’il fallait un euro faible et creuser les déficits pour relancer nos économies et réduire le chômage. Nous y sommes enfin et le résultat, comme d’habitude, infirme les prévisions de nos experts : croissance molle et chômeurs en plus. Avec, en prime, la fuite de l’épargne non résidentielle et la hausse de son prix, qui creuse un peu plus nos déficits publics. La solution ? Augmenter l’impôt sans toucher aux dépenses publiques nous dit Xavier Timbeau le directeur du département analyse et prévision à l’OFCE. Tiens donc ! Pour nous retrouver en AAA-, largués par les Allemands et au régime espagnol ? Méfiez vous des économistes, ils ont toujours raison…

La République inachevée.

 

 

 

9500 euros par mois ! Un salaire de haut fonctionnaire, nous dit Christine Boutin. Bigre ! Sans doute celui d’un Conseiller d’Etat en fin de carrière qui place haut l’idée qu’elle se fait de ses compétences administratives. Et qui, cumulé à sa retraite de parlementaire : 6000 euros mensuels (pour 21 années de cotisations…un ange passe) et à son indemnité de conseillère générale des Yvelines de 2 605 euros brut (où elle ne doit jamais aller, compte tenu de sa charge de travail dans un domaine qu’elle ne connaît pas : la mondialisation) font un revenu de 18 000 euros par mois. Enfin, jusqu’à aujourd’hui puisqu’elle vient de renoncer à ces 9500 euros assez scandaleux, non en droit comme elle le répétait en boucle ces deux derniers jours mais, sans doute aucun, du point de vue de la morale publique. Car ne tournons pas autour du pot, cette mission et ce salaire étaient de « complaisance ». Comme le sont nombre de ces emplois distribués dans les « premiers cercles » du pouvoir par tous les exécutifs de notre République: Régions, Départements, Communautés Urbaines et d’Agglomérations… Une République qui, en l’espèce, perpétue des pratiques d’Ancien Régime à tous les étages de son édifice institutionnel en récompensant sous forme de prébendes et de privilèges les membres les plus dévoués du clan dominant. Et qui démontre tous les jours ou presque, comme la démocratie, qu’elle reste inachevée…

 

 

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