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On vit dans un monde de fou!

 

 

 

 

 

« Les salariés des Courriers d’Ile-de-France (CIF), réunis au dépôt de Tremblay-en-France au lendemain des caillassages ayant visé trois de leurs bus dans la nuit, ne reprendront pas le travail sans « plan de sécurisation complet », ont-ils fait savoir aujourd’hui. » Et durable, précise Wajid Ben Abdelmalek,  leur délégué du personnel. Ajoutant ainsi, et avec beaucoup d’à propos politique, une touche de vert dans un contexte qui aurait pu virer au rouge. Un vert qui n’a pas la tonalité champêtre et bucolique de nos bobos parisiens puisque, selon le même, la police ne peut rien dans ce genre de situation où ceux qui ont agi étaient cachés à la manière de snipers. Une situation donc tragiquement inextricable pour notre délégué. Ce qui m’amène à suggérer à notre ministre Hortefeux d’envoyer dans cette petite ville gauloise de Tremblay (il y a de ces coïncidences quand même !), un régiment de casques bleus. Un dernier recours pour éviter, peut-être, que cet « incendie » ne gagne tout le département et ne fasse sombrer ses habitants dans une noire déprime. On vit dans un monde de fou !

Sous les ailes de Bilger et Debray.

 

 

 

 

Je reviens d’un « petit tour » chez Philippe Bilger, avocat général réputé et blogueur de grande qualité. Son indépendance d’esprit et sa plume aussi brillante qu’acérée ne sont plus à louer qu’auprès de ceux qui ne le lisent pas encore, et me permet, l’écrivant, de vous inviter à vous rendre le plus vite possible sur son site « Justice au singulier ». Dans un de ces billets, il se place sous les ailes de Régis Debray, comme je le fais aujourd’hui sous les siennes, et il note : « On lui demande (à R. Debray) quel regard il porte sur la politique d’aujourd’hui et il offre cette fulgurance caustique mais si lucide : « On peut prendre parti pour s’amuser. Mais prendre feu et flamme ? La politique a décroché de l’Histoire. C’est le rendez-vous des médiocres. Ceux qui rêvent d’une voiture avec chauffeur ». C’est dur, c’est vrai, c’est triste. » Et encore ceci : « Le langage de la politique et la politique du langage liés pour le meilleur et pour le pire. Aujourd’hui, pour le pire. La dignité réside en effet aussi bien dans les mots qu’on prononce, le style que dans les comportements, les tactiques et les orientations. Ayant oublié l’imparfait du subjonctif, on s’est condamné à un monde politique imparfait. La décontraction obligatoire a chassé le grave et l’important. »

Dur, très dur ! Mais si juste…

Ouah!Ouah!Ouah!

 

 

 

 

Dans chaque niche fiscale, au sens  écologique du terme, vit et vote une espèce vivante un peu particulière.Quoiqu’il en soit de sa nature, plus ou moins belliqueuse, et de  la couleur de son poil,plus ou moins sombre, les mœurs de notre animal l’amène instinctivement à défendre son biotope à l’abri duquel il se protège des prédations constantes et répétées de son ennemi héréditaire: le ministre du budget.Un ministre qui, en ces temps de déficits abyssaux, semble bien décidé à manger dans sa gamelle.Une gamelle que notre nicheur-fiscal entend bien défendre la rage au ventre et le vote sanction dans la gueule.Déjà s’entendent ses premiers hurlements…Auxquels je préfère les cris secs et colériques des hirondelles.Mais elles sont en retard cette année! . Demain, peut-être? 

 

Extrait du Figaro

 

« Si les niches fiscales sont sur la sellette, c’est tout simplement à cause de leur coût. Cette année, les 468 dispositifs dérogatoires qui permettent à un particulier ou à une entreprise de réduire son impôt devraient priver l’État de 75 milliards d’euros de recettes.

Une somme colossale, supérieure au budget de l’Éducation nationale (61 milliards). Et très concentrée : 16 niches captent à elles seules la moitié du coût pour les finances publiques.

Or, ce sont celles qui ont souvent la plus grande utilité économique. Ainsi en va-t-il pour les deux dispositifs les plus onéreux : la TVA réduite pour les travaux d’entretien dans le logement, qui soutient le secteur du bâtiment et limite le travail au noir, et le crédit impôt-recherche, qui aide à l’innovation.

Même constat du côté des ménages : la moitié du coût des niches fiscales porte sur des réductions d’impôts sur le revenu. On y retrouve la prime pour l’emploi, les avantages de l’assurance-vie ou encore la réduction d’impôt pour emploi de salarié à domicile. Autant dire que ces niches sont très populaires parmi les Français ! Ce qui rend le sujet sensible politiquement. En outre, certains dispositifs sont devenus des symboles politiques intouchables, comme la TVA réduite dans la restauration, promise par Jacques Chirac et obtenue par Nicolas Sarkozy. Enfin s’attaquer aux avantages des retraités n’a rien d’évident. »

Ce que cache le bouclier.

 

 

Les électeurs, qui ne sont pas tous idiots, savent que la France aura du mal à régler les factures de la crise et de ses déficits passés par le simple retour de la croissance et la seule réduction de la dépense publique. Ils savent aussi  qu’il leur faudra passer par la case impôt (la seule question est: quand ? 2011, 2013?…) et ils ne supportent pas l’idée que des contribuables très aisés puissent y échapper grâce au bouclier fiscal. Un bouclier qui avait été forgé pour compenser les absurdités de l’ISF (que reconnaissent à présent certains dirigeants socialistes comme Valls et Peillon…) à une époque où il paraissait possible de baisser les dépenses et les recettes de l’Etat. Aujourd’hui, avec la crise, le déficit public est devenu abyssal (7,5% du PIB) et, comme partout en Europe, le climat est à la hausse d’impôt. Dans ce contexte, la suppression du bouclier ne rapporterait rien ou presque au budget de l’Etat (0.004% du déficit public !!!).Toute la classe politique le sait et use de cet argument facile et hypocritement moral pour, en réalité, préparer les esprits des classes moyennes et nombreuses (celles qui payent des impôts et qui épargnent encore) à régler l’addition, une fois de plus, de politiques budgétaires et fiscales qui partent à la dérive depuis plus de 25 ans. Pourquoi donc ne pas le dire franchement plutôt que de se camoufler derrière une rhétorique de coupeurs de têtes et ouvrir enfin une vraie discussion sur les outils fiscaux à mettre en œuvre pour préparer une sortie de crise qui ne plombe ni la consommation, ni l’investissement, ni l’épargne. A taux de prélèvements obligatoires et de dépenses publiques à la baisse, bien entendu. Si, pour ce faire, il faut commencer par se débarrasser d’un bouclier fiscal idéologiquement insoutenable et techniquement inefficace, pourquoi donc s’en priver? Comme nous aurions tort aussi de nous priver d’un examen rigoureux, à l’aune du double principe d’équité et de compétitivité, d’un certain nombre de niches fiscales coûteuses et inutiles.

L’art de ramper.

 

 

 

 

C’est Nadine qui m’a remis en mémoire ce texte du baron d’Holbach: L’Art de ramper à l’usage des courtisans.  (Disponible en téléchargement sur Gallica). Un petit bijou de sociologie politique qui n’a pas pris une ride. Et quel style! Une vingtaine de pages qui éclairent notre « comédie du pouvoir ». Qu’elle se joue à Paris, Montpellier où Cucugnan. A l’Elysée ou dans un Hôtel de Région.Dans une entreprise ou une ONG… Lisez ce  petit extrait. Pas mal, non? 

 

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