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Les généralistes sont des spécialistes!

 

 

Depuis 2004, les généralistes ont un diplôme de spécialité. Ce sont donc des spécialistes et, comme tels, ils ont droit aux mêmes honoraires que les autres spécialistes. Spécialistes qui, cela va de soi  pour les généralistes mais assurément pas pour les spécialistes, ont les mêmes honoraires que les autres généralistes. Bref ! entre nos généralistes spécialisés en médecine générale et nos spécialistes spécialisés dans une discipline médicale nous sommes priés de ne plus faire de distinguo. Et d’aller consulter le psychiatre du coin de la rue pour stopper une diarrhée chronique et le toubib du quartier pour éradiquer des convulsions névrotiques. On sait que le français est fier de sa langue, qui, soit dit en passant, n’est même plus parlée dans son hexagone, et qu’il tient celle des autres pour barbare. Une fierté qui tenait à la précision et à la subtilité de notre idiome national devenu depuis, hélas, dans des métiers où la vie d’autrui dépend pourtant de l’exactitude de leur vocabulaire, un affreux baragouin. Un de ces jargons pédantesques universellement répandus sur notre planète, et qui, comme le berlingot de Carpentras, est devenu depuis une de nos spécialités..

Mort aux vieux!

 

Bon, nous y voilà ! Devant l’abyme financier des divers régimes de retraites : 10 milliards d’euros cette année et, si rien n’est fait, en 2050, entre 72 et 115 milliards. Et qu’entend-on dans la bouche de nos experts ? Y a pas le feu, réfléchissons jusqu’au consensus ! Quel courage ! Trente ans qu’on entend cette berceuse. Trente ans que toute la classe politico-syndicale possède toute les informations et analyses sur l’avenir de notre régime de retraite par répartition. Trente année de perdue pour le sauver. Trente ans passés à la recherche miraculeuse d’un consensus que notre pays n’a jamais connu dans son histoire à l’exception de celui trouvé le soir d’une finale de la coupe du monde gagnée par nos footballeurs. Alors, si nous refusons toutes les solutions : le recul de l’âge de la retraite, l’augmentation des cotisations, celle de leurs durées, le recours à l’épargne, la diminution des pensions, la taxation de tels ou tels revenus, que reste-il ? Une croissance à la « chinoise » 7% et plus ! Ridicule, même le PCF n’ose l’évoquer. Bref, une défausse irresponsable de « nos compétents » et de ceux qui nous représentent à l’abri, eux, d’un  régime de retraite très spécial  (un député touche, après 5 ans d’activité, la même retraite que le salarié du privé qui a travaillé 40 ans !) et qui, pour l’immense majorité d’entre eux ne seront plus aux manettes en 2050. Une lâcheté collective qui, inconsciemment, semble prête à souhaiter une belle et mortifère série de canicules estivales et d’épidémies hivernales qui, en remplissant les cimetières de nos vieux, remplirait conséquemment nos caisses d’argent frais….

On vit dans un monde de fou!

 

 

 

 

 

« Les salariés des Courriers d’Ile-de-France (CIF), réunis au dépôt de Tremblay-en-France au lendemain des caillassages ayant visé trois de leurs bus dans la nuit, ne reprendront pas le travail sans « plan de sécurisation complet », ont-ils fait savoir aujourd’hui. » Et durable, précise Wajid Ben Abdelmalek,  leur délégué du personnel. Ajoutant ainsi, et avec beaucoup d’à propos politique, une touche de vert dans un contexte qui aurait pu virer au rouge. Un vert qui n’a pas la tonalité champêtre et bucolique de nos bobos parisiens puisque, selon le même, la police ne peut rien dans ce genre de situation où ceux qui ont agi étaient cachés à la manière de snipers. Une situation donc tragiquement inextricable pour notre délégué. Ce qui m’amène à suggérer à notre ministre Hortefeux d’envoyer dans cette petite ville gauloise de Tremblay (il y a de ces coïncidences quand même !), un régiment de casques bleus. Un dernier recours pour éviter, peut-être, que cet « incendie » ne gagne tout le département et ne fasse sombrer ses habitants dans une noire déprime. On vit dans un monde de fou !

Sous les ailes de Bilger et Debray.

 

 

 

 

Je reviens d’un « petit tour » chez Philippe Bilger, avocat général réputé et blogueur de grande qualité. Son indépendance d’esprit et sa plume aussi brillante qu’acérée ne sont plus à louer qu’auprès de ceux qui ne le lisent pas encore, et me permet, l’écrivant, de vous inviter à vous rendre le plus vite possible sur son site « Justice au singulier ». Dans un de ces billets, il se place sous les ailes de Régis Debray, comme je le fais aujourd’hui sous les siennes, et il note : « On lui demande (à R. Debray) quel regard il porte sur la politique d’aujourd’hui et il offre cette fulgurance caustique mais si lucide : « On peut prendre parti pour s’amuser. Mais prendre feu et flamme ? La politique a décroché de l’Histoire. C’est le rendez-vous des médiocres. Ceux qui rêvent d’une voiture avec chauffeur ». C’est dur, c’est vrai, c’est triste. » Et encore ceci : « Le langage de la politique et la politique du langage liés pour le meilleur et pour le pire. Aujourd’hui, pour le pire. La dignité réside en effet aussi bien dans les mots qu’on prononce, le style que dans les comportements, les tactiques et les orientations. Ayant oublié l’imparfait du subjonctif, on s’est condamné à un monde politique imparfait. La décontraction obligatoire a chassé le grave et l’important. »

Dur, très dur ! Mais si juste…

Ouah!Ouah!Ouah!

 

 

 

 

Dans chaque niche fiscale, au sens  écologique du terme, vit et vote une espèce vivante un peu particulière.Quoiqu’il en soit de sa nature, plus ou moins belliqueuse, et de  la couleur de son poil,plus ou moins sombre, les mœurs de notre animal l’amène instinctivement à défendre son biotope à l’abri duquel il se protège des prédations constantes et répétées de son ennemi héréditaire: le ministre du budget.Un ministre qui, en ces temps de déficits abyssaux, semble bien décidé à manger dans sa gamelle.Une gamelle que notre nicheur-fiscal entend bien défendre la rage au ventre et le vote sanction dans la gueule.Déjà s’entendent ses premiers hurlements…Auxquels je préfère les cris secs et colériques des hirondelles.Mais elles sont en retard cette année! . Demain, peut-être? 

 

Extrait du Figaro

 

« Si les niches fiscales sont sur la sellette, c’est tout simplement à cause de leur coût. Cette année, les 468 dispositifs dérogatoires qui permettent à un particulier ou à une entreprise de réduire son impôt devraient priver l’État de 75 milliards d’euros de recettes.

Une somme colossale, supérieure au budget de l’Éducation nationale (61 milliards). Et très concentrée : 16 niches captent à elles seules la moitié du coût pour les finances publiques.

Or, ce sont celles qui ont souvent la plus grande utilité économique. Ainsi en va-t-il pour les deux dispositifs les plus onéreux : la TVA réduite pour les travaux d’entretien dans le logement, qui soutient le secteur du bâtiment et limite le travail au noir, et le crédit impôt-recherche, qui aide à l’innovation.

Même constat du côté des ménages : la moitié du coût des niches fiscales porte sur des réductions d’impôts sur le revenu. On y retrouve la prime pour l’emploi, les avantages de l’assurance-vie ou encore la réduction d’impôt pour emploi de salarié à domicile. Autant dire que ces niches sont très populaires parmi les Français ! Ce qui rend le sujet sensible politiquement. En outre, certains dispositifs sont devenus des symboles politiques intouchables, comme la TVA réduite dans la restauration, promise par Jacques Chirac et obtenue par Nicolas Sarkozy. Enfin s’attaquer aux avantages des retraités n’a rien d’évident. »