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C’est la journée de la femme!

Nous sommes le 8 mars. C’est la journée de la femme. Elles sont rares dans les lieux de décision politiques. Moins de 10% dans les conseils généraux et 12% dans les conseils municipaux. A L’Assemblée Nationale elles sont 12% !!! Malgré la loi sur la parité. Une performance remarquable qui place la France au 80eme rang, entre le Niger et la Slovénie, juste avant l’Italie.

Et c’est le jour que choisissent les trois députés mâles de l’Aude pour officialiser leur candidature « derrière Ségolène », comme le titre l’Indépendant.

Ils ne manquent pas d’air nos hommes ! Provocation inconsciente ou ignorance avérée ? Sans doute un peu des deux. Mais symptomatique d’une culture politique locale où l’on ne fait même pas l’effort de recouvrir de l’habituel vernis de bonnes intentions des pratiques politiques discriminantes à l’égard des femmes.

Comptez donc , dans ce beau département de l’Aude, le nombre de mairesses, de femmes élues au Conseil Général (1 femme sur les 19 membres de la Commission Permanente), de sénateurs (0), de députés (0). Le constat est affligeant. La Papouasie doit faire mieux !

En comparaison, le monde du cheval, qui consacre même un classement paraissant au bulletin officiel des cavalières  concourant au championnat de France, fait figure de dangereuse cinquième colonne progressiste. Un comble !

Corneculs!

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Il y a peu de temps, on vantait, dans la très subtile presse narbonnaise, «  la prudence de sioux » de l’ex-président socialiste du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon. Cela devait être écrit dans une région où les intellectuels de service éprouvent une sorte d’étrange fascination pour les « grandes gueules », ce mélange de profonde vulgarité et de souverain mépris à l’égard de « l’autre », du différent, de l’étranger, du concurrent ou du voisin. Quel qu’en soit la « figure » : l’espagnol, le pied-noir, l’arabe, l’anglais … ou l’Etat, Bruxelles, les U.S.A… et pourquoi pas le tout réunit !

Questions pour un champion.

 

Nicolas Sarkozy s’est planté sur RMC, ce matin, quant au nombre de « sous-marins nucléaires d’attaque » français. « Quatre », a répondu le ministre UMP. « Non, c’est cinq », lui a rétorqué le journaliste. En réalité, selon le ministère de la défense, la France dispose de six sous-marins nucléaires « d’attaque » (SNA), outre ses quatre sous-marins nucléaires « lanceurs d’engins » (SNLE). Ségolène Royal, interrogée lors de la même émission, avait répondu « un », puis « deux ». Cette « bourde » avait été sévèrement raillée par des membres de l’UMP, dont Michèle Alliot-Marie, la ministre de la défense.

La France, pays de l’égalité (tu parles !), fais cher payer aux femmes leur « intrusion » dans la compétition aux plus hautes responsabilités politiques. Gageons en effet que l’erreur de Nicolas ne fera pas l’objet de commentaires sur son incompétence à exercer un mandat présidentiel. Un parfum de misogynie flotte encore dans cette campagne. Sur un fond d’acide procès mené par des journalistes à la recherche du moindre faux pas pour tourner en ridicule les candidats. Michel Rocard en avait déjà été victime avec le « prix du ticket de métro ».

La politique rabaissée à « Questions pour un champion »… Grotesque !

Mauresmo 15/ Ségo 0

imgresMauresmo s’y met  aussi.

A travail égal, à Roland Garros, elle n’a pas le même salaire que Monsieur Racket. Cette discrimination n’existe nulle part ailleurs, dit-elle. Et de stigmatiser «l’arriérisme» des responsables de cette atteinte intolérable au principe d’égalité.

Son arriérisme, il est vrai, n’est pas mal du tout, et, sur l’échelle des bêtises publiques, plus novateur et élégant que  la sombre et pesante «bravitude» de Ségo.

A quand et pour qui un « devantisme social « , qui rétablirait l’égalité des sexes sur les cours de tennis ? Arlette, Dominique…

De la fixité mobile.

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Jacques Bascou commente,dans son blog,deux de mes billets : « le tête à queue idéologique » et « joyeuses fêtes ». Billets dans lesquels je notais que Ségolène Royal, dans sa pré campagne pour l’investiture du parti socialiste, mettait l’accent sur des valeurs autrefois considérées à  «  gauche », j’en étais, comme intrinsèquement de «  droite » : l’ordre ( bourgeois !), la sécurité ( C.R.S=S.S!!! ) , la famille ( opprimante !), le travail ( aliénant !). Non point pour m’en plaindre, mais bien, à l’inverse, pour m’en réjouir ! Le temps où nous rabâchions ces vieilles lunes idéologiques est en effet bien fini. Ce qui n’est malheureusement pas l’avis, hélas, d’encore trop nombreuses voix autorisées au sein du P.S. 

Jacques ne partage pas ce constat et écrit ceci : « L’ordre de gauche, c’est le mouvement contre l’ordre établi… ».

Bien ! Bien ! L’ordre juste est donc un ordre de gauche qui serait un ordre en mouvement !!! De la fixité mobile en quelque sorte. En grammaire, on appelle cela un oxymore. Et en politique, où on raisonne plus finement, de la dialectique. De la dialectique dont le président Mao, si cher à notre grand timonier régional G. Frêche, disait qu’ elle pouvait casser des briques… !

S’en servirait-on à présent pour enfoncer aussi des portes ouvertes ? D.S.K, hier,  le pensait : « Ségolène Royal… dit qu’il faut d’abord rétablir l’ordre, qu’elle appelle juste, et elle a l’ordre pour projet…Or pour la gauche, l’ordre est nécessaire, bien sûr, mais ne peut être à soi seul un projet politique»  Remplacez gauche par droite, centre, verts, rouge pâle ou foncé, et cette dernière phrase vaudra évidemment pour tous les candidats à l’Elysée.

Au café du commerce, peu fréquenté il est vrai par des grammairiens, on dira, entre deux ballons, que c’est une grosse lapalissade…

Mais soyons un brin sérieux. Hier soir, sur TF1, Ségolène a fait une bonne prestation, dans le style voulu par ce genre d’ émission: écoute,promesses,compassion… Une assistance sociale garantissant à tous un plus de quelque chose: d’emplois, de salaires,de retraites,de logement,d’éducation,de recherche, de loisirs… sans jamais mettre en question l’ordre social présent. Un mouvement dans la stabilité, avec cependant une pointe d’ adaptation aux évolutions de la société qui doit faire grincer les dents des militants de la vieille gauche.Sur l’entreprise, par exemple, elle a osé défendre une thématique « blairiste ». Comme Nicolas. Celle du gagnant/gagnant ou du donnant/donnant. Compétitivité et distribution équitable des gains, d’un côté, souplesse et sécurisation des parcours professionnels, de l’autre.

Le choix serait-il donc entre un blairisme de gauche et un blairisme de droite ? Et le mouvement où est-il? A suivre…Ah ! au fait, reste-t-il encore des chapeaux à avaler dans le magasin des vieilles idées ?

Illustration:le petit Nicolas de Sempé

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