Soins palliatifs…

Troisième étage. Chambre 332.
Hier matin, il a dit que c’était fini. Qu’il était temps. Qu’il avait eu une belle vie, et qu’il voulait une belle mort.

Troisième étage. Chambre 332.
Hier matin, il a dit que c’était fini. Qu’il était temps. Qu’il avait eu une belle vie, et qu’il voulait une belle mort.

Avec l’âge, je m’absente souvent du tumulte. Celui des ondes, des médias. Je m’absente comme on ferme un livre qu’on n’a plus envie de lire.

Lectures.
EMMANUEL BOVE : Le pressentiment. Edition Bibliothèque numérique romande. 2016 (Ebook gratuit)
Un avocat lâche tout. Sa femme, sa famille, son confort, sa société bourgeoise et riche. Il veut vivre ailleurs. Plus simple, plus vrai. Dans un quartier pauvre de Paris. Il se trompe. La vérité n’est pas dans les faubourgs. Elle n’est pas dans la bourgeoisie non plus. Elle est nulle part.

JAVIER MARÍAS. Comme les amours. Gallimard. 2013
Je l’ai sorti de ma pile. Celle de ma cabane. Il m’attendait, massif. Comme les amours de Javier Marías. 373 pages. Roman publié en 2011, traduit en français deux ans plus tard. Je l’ai ouvert comme on avance dans une pièce obscure, tâtonnant, cherchant la voix. Et la voix, c’est María.

Quatre vies. Quatre œuvres. Quatre éclats du XXe siècle.
Ils se sont croisés à Paris, capitale du feu et des avant-gardes. Ils se sont aimés, admirés, combattus. Parfois frères, parfois rivaux.
Picasso. Le maître. Tout transformer. Tout dominer. Le cubisme, la céramique, le combat politique. Guernica comme drapeau.

Miró. L’inverse. L’isolement. La faim qui crée des étoiles et des oiseaux mutants. La Catalogne comme racine. La poésie comme arme.

Dalí. L’excès. Le délire en précision d’horloger. Flamand halluciné. Trop surréaliste pour les uns, trop franquiste pour les autres. Toujours provocateur.

Dora Maar. Photographe de l’ombre. Scalpel de lumière. Amante et témoin de Picasso. Blessée. Mais debout.

Tous marqués par la guerre. Tous obsédés par la liberté, chacun à sa manière.
L’exposition raconte leurs destins croisés. Elle montre que l’art n’est jamais seul. C’est une lutte. Une blessure. Une illumination.
Jusqu’au 31 août.