L’été est une saison propice à de singulières rencontres. Une observation que j’ai pu hier encore vérifier, assis à la terrasse d’un glacier. De cet inconnu installé à la table voisine, quand je l’ai quitté, assommé par sa verve insensée, pour le laisser finir son énorme coupe de glace débordant de « Chantilly », je savais l’essentiel de sa vie professionnelle et personnelle.
Longue et mince, elle est arrivée sur la plage en marchant sur la pointe des pieds. Ainsi marchant, elle tirait en souplesse sur ses appuis pour étendre son corps finement sculpté ; en souligner les lignes, ses courbes, jusqu’au plus haut de son crâne qu’un chapeau à larges bords couvrait.
La matinée d’hier fut éprouvante. Il faisait très chaud, le vent de terre, violent, tapait sur les nerfs et je passais d’un grand magasin à l’autre dans une zone commerciale banale et, comme toutes celles qui encerclent et étouffent nos villes, d’une profonde laideur.
De temps en temps, je fais une petite virée dans les pages de Libé et Télérama – « les Inrocks » est au dessus de mes forces. Une façon de rester au contact de la nullité morale et politique dont peuvent être capables certains de leurs journalistes.