Chronique de Narbonne. Conversation avec Edouard R…

 

conversation


Un dimanche matin de janvier comme je les aime. Lumineux et doux. Face au soleil, en compagnie de mon jeune ami Edouard, nous improvisions sur le thème de la liberté «permise» dans l’engagement militant et l’exercice d’un mandat politique.

Je soutins qu’elle est très réduite, voire, pour le plus grand nombre, nulle. Sauf à considérer le projet politique qui mobilise le militant ou le politicien tout entier dans ses pensées et dans ses actes comme intrinsèquement libérateur. Dans ces conditions, en effet, «la privation de liberté» dans le présent de l’engagement politique (traduire : sens des responsabilités) est la condition d’une totale liberté dans la réalisation espérée du projet politique qui la porte.

Cérémonie des voeux.

Ah ! la cérémonie des vœux en France. Pas une institution n’y échappe.

De la Présidence de la République à l’association des boulistes de quartier, tout le monde y va de son discours truffé des mêmes vœux pieux, ornés des mêmes métaphores maritimes et conclus des mêmes appels à l’union sacrée. Tous les jours ou presque de ce mois de janvier sont réservés par nos élites à cette « geste » républicaine. Elle n’a pas que des inconvénients, remarquez ! Les buffets sont  généreux et les verres vite remplis. A condition cependant de pouvoir s’en approcher, ce qui n’est pas à la portée du premier venu ! Il y faut une longue pratique et du savoir-faire. Chaque centimètre carré conquis est une position gagnée de haute lutte à un adversaire qui, le regard et la main tendue vers les canapés au saumon et les éclairs au chocolat, ne s’avoue jamais vaincu.

Chez nous, celle du sous-préfet de Narbonne est la plus courue. Somptueux est aussi son accueil, dans une ambiance «Empire». Un paradoxe en un temps où ce fonctionnaire ne sert plus à rien. C’est peut-être ce côté désuet, ancien régime, que les dames des élus, qui y sont plus nombreuses que partout ailleurs, apprécient.

Les français sont ainsi. Ils coupent la tête des rois et regrettent leurs cours.

Le jour et l’heure.

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En souvenir de Gil Jouanard et de nos longues et passionnantes conversations littéraires :
Dans quelques heures, nous allons ouvrir la 2007ième page du grand livre du temps. Une page déjà écrite et jamais finie. Ni noire ni blanche. Grise, comme un ciel après la pluie, comme ces traces sur nos visages. Tout change et rien ne change. Le temps passe trop vite, on en manque. Il peut peser aussi et on en souffre. On court toujours après et on le fuit tout autant. On a bien du mal à le suivre. Le temps passe et nous restons. Confiants et sans voix. Joyeux et désarmés. La chose étant assurée, le plus juste est de s’en moquer.

Les matins blêmes.

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Le jour de Noël, quatre condamnés à mort ont été exécutés. Au japon. Par pendaison.

La journaliste de Radio Classique qui nous donne cette information oublie,  sous le coup de l’émotion, de nous signaler que l’immense majorité des japonais ignore tout de la Nativité et de sa puissante charge symbolique.

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