Deux bouffons sur un plateau. Je ne les ai pas vus. Leur voix, leurs mots, leurs obsessions sont trop connus. Ce sont ceux d’une France et d’un « peuple » fantasmés. L’un se perd dans la caricature d’une Révolution populiste, l’autre dans celle d’une Restauration purificatrice.
Les lundis matin sont tristes et paresseux. Plus que les dimanches ! Du moins en apparence. On traverse des places vides, ou presque, et déambule dans des rues désertes. Parfois des groupes de personnes « âgées » – des touristes – les animent ; plus rarement de jeunes enfants – des scolaires – se tenant par la main.
L’Arc de Triomphe dépouillé de son esthétique impériale, de ses attributs glorieux et de son histoire nous apparaît désormais, et pour un temps, drapé à la mode antique.
10 heures ! Ce matin-là, j’avais laissé derrière moi la petite route « bleue » qui traverse le massif de la Clape et pris un large chemin caillouteux qui longe une vigne isolée. À l’entrée d’une forêt de pins toute cousue de lumière, sur un pan de montagne gris, la « Vigie » était soudainement apparue dans l’échancrure azurée des arbres ; une odeur de résine tombait de leurs branches.
Jardin de la Révolution. Narbonne. Photo @michelsanto
Ce matin-là du mois d’août, j’étais assis sur un banc du jardin de la Révolution, à l’ombre, et lisais des pages, un peu au hasard, du texte de Francis Ponge « Le parti pris des choses » que je venais de trouver sous un petit tas de brochures religieuses dans la boîte à livres ouverte aux curieux et lecteurs de passage.