Kerviel ! Un piège à com , suite !

Kerviel ! Un piège à com , suite !

Cet article salutaire de Pascale Robert-Diard du Monde :

Se souvient-on encore de l’affaire Kerviel ? De l’histoire de ce trader emporté dans une spirale folle qui l’amène à prendre sur le marché près de 50 milliards d’engagements sans contrepartie en janvier 2008 ? Qui établit plus de 900 opérations fictives, fabrique des mails à en-tête falsifiés de la Deutsche Bank ou de JP Morgan et invente de toutes pièces un donneur d’ordre quand les premières alertes se déclenchent sur ses opérations ?

C’est cet homme-là qui, au terme d’une instruction de neuf mois menée par l’un des juges les plus expérimentés du pôle financier, Renaud Van Ruymbeke, a été renvoyé devant le tribunal pour abus de confiance, faux et usage de faux et introduction de données informatiques frauduleuses. Qui, après quatre semaines de procès où il a pu exposer ses arguments dans un débat public et contradictoire, avec pour sa défense le cabinet de droit pénal des affaires le plus puissant de la place de Paris, celui de feu Olivier Metzner, a été déclaré coupable et condamné à trois ans de prison. Qui a fait appel du jugement, a changé d’avocat, s’est à nouveau expliqué publiquement et contradictoirement, et a vu sa condamnation confirmée par la cour d’appel de Paris. C’était il y a presque deux ans jour pour jour, en juin 2012. SUPERPRODUCTION LIVRÉE CLÉS EN MAIN Mais s’aventurer à rappeler les raisons pour lesquelles un tribunal puis une cour l’ont condamné, c’est être aussitôt rangé du côté de ceux qui, bien qu’ayant plongé pendant des mois et des semaines dans la complexité du dossier, ne se sont pas rendu compte qu’ils étaient dupés, manipulés, instrumentalisés par la Société générale. Et que pèse tout cela face à l’image d’un Jérôme Kerviel bronzé et barbu, marchant sac au dos sur les routes, en apôtre autoproclamé de la lutte contre la dérive des marchés financiers ? Comment les trois cents pages de motivation austères, complexes, rendues par le tribunal puis par la cour d’appel pourraient-elles rivaliser avec cette superproduction hollywoodienne livrée clés en main aux chaînes d’information dans laquelle un ex-méchant trader, parvenu à échapper aux griffes d’une superpuissance banquière, vient chercher sa rédemption à Rome avant de se livrer, tel saint Sébastien, aux flèches d’un pouvoir politique et judiciaire totalement soumis aux exigences occultes de l’argent ? LE VATICAN MANIPULÉ On ne peut pas lutter contre un tel Goliath médiatique. Et Jérôme Kerviel l’a compris très vite. Depuis le début de l’affaire qui porte son nom, il sait que, plus on s’approche du fond du dossier, plus on prend la peine de comprendre, plus sa défense est périlleuse. Il lui faut donc se défendre là où il ne peut pasêtre contredit. Dans ce domaine, il se révèle tout aussi habile que lorsqu’il masquait ses opérations comptables. La photo d’une poignée de main lors d’une audience générale qui accueillait quarante mille personnes un mercredi au Vatican et où Jérôme Kerviel est parvenu à se glisser au premier rang et à faire immortaliser la scène devient, via son comité de soutien très actif sur le Web, une « rencontre » avec le papeFrançois. L’information est aussitôt relayée sans être vérifiée et fait les gros titres. Le correctif apporté par les services du Vatican, dépassés par l’ampleur de la manipulation, arrivera – il sera notamment apporté dans les colonnes du quotidien catholique La Croix mais trop tard, le coup de génie est parti. Voilà Jérôme Kerviel, hier héros de la gauche de la gauche, qui murmure désormais aux oreilles des catholiques, touchés par ce récit de rédemption et de repentance. Qu’une telle conversion ne se fasse pas dans l’intimité d’une conscience mais s’expose en direct aux caméras de télévision ne semble guère susciter la méfiance. On suit le calvaire pédestre de l’ex-trader jusqu’à la frontière où, annonce-t-il, il va se présenter pour purger sa peine en parfait repenti. « PARFAITE CONNAISSANCE DES ROUAGES » Mais, une fois cette belle histoire installée, le voilà qui s’attarde, écrit au président de la République, lui demandant de le rencontrer « au plus tôt afin de lui exposer l’ensemble des dysfonctionnements graves » qui ont marqué son parcours judiciaire, et attend sa réponse. La réponse vient, polie mais ferme. Il attend encore. Demande « l’immunité »pour des « témoins » menacés qui voudraient parler en sa faveur. Après s’être prévalu de la bénédiction du pape, Jérôme Kerviel tenterait-il deglisser ses pas dans ceux d’Edward Snowden, l’ancien employé de la CIA et de la NSA, qui a révélé les détails des programmes de surveillance de masse aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne ? Le trader qui, comme le relevait l’avocat général Dominique Gaillardot devant la cour d’appel, « tapait d’une main des explications fausses, fabriquait des faux mails en réponse aux questions qui lui étaient posées, et continuait de l’autre à prendre des positions à risque » grâce à « une parfaite connaissance des rouages, qui lui permet d’adapter son discours en permanence », est-il si différent de celui qui, aujourd’hui, joue si bien du clavier médiatique ?
Kerviel ! Un piège à com , suite !
Après cette pantalonnade médiatique, provisoirement close par l’incarcération de Kerviel , ce texte aussi , en lien , de la « Plume d’Aliocha « , qui démonte les pseudos arguments de tous ceux qui le présente encore comme une victime :

L’Épictète du soir ! Ah ! malheureux esclave de l’opinion.

opinion

Quand je suis embarqué, et que je ne vois plus que le ciel et la mer, cette vaste étendue d’eau qui m’environne m’effraie, comme si, en faisant naufrage, je devais l’avaler tout entière, et je ne pense pas qu’il ne faut que trois mesures d’eau pour me noyer. De même, dans un tremblement de terre, je m’imagine que la ville entière va me tomber sur le corps, et je ne pense pas qu’une tuile suffit pour me casser la tête. Ah ! malheureux esclave de l’opinion.

Christian Bourquin a-t-il jamais été « socialiste »?

Unknown-3Si la promotion et la défense du « progrès social et politique » devaient caractériser ceux qui prétendent être socialiste, à coup sur , lui ne l’est pas … Défenseur inconditionnel du cumul des mandats et champion du maintien en l’état du mille-feuilles des collectivités territoriales, il est de cette race d’élus de  » progrès  » qui , après avoir conquis des mandats , des pouvoirs et un confortable statut économique et social, n’entendent pas qu’on les en prive .

Bourquin « J’ai dit non à Manuel Valls » Un calendrier bousculé qui n’ébranle pas Christian Bourquin. Le sénateur socialiste des P.-O. et président du conseil régional de Languedoc-Roussillon se dit « serein et posé ». « La notion de date et de découpage n’est pas le premier sujet qui m’intéresse. Il faut se demander quelle France des collectivités veut-on et quels rôles veut leur donner le gouvernement, affirme-t-il. Un découpage du Languedoc-Roussillon n’est pas à l’ordre du jour et serait incohérent : on est la Région la plus attractive de France ! J’en ai parlé avec Manuel Valls et je lui ai dit que c’était non pour le Languedoc-Roussillon. Quant aux Départements, j’ai été président du conseil général des P.-O. pendant treize ans, leur proximité sociale et humaine est irremplaçable. Transférer le social aux intercommunalités ou aux Caf, c’est désespérant, il faudrait encore recruter, ce qui n’est pas propice aux économies. Non, c’est pas sérieux ».

L’indépendant du 17 mai 2014 ; Édition Perpignan

Au plan humain, on peut le comprendre ! Il n’est pas facile en effet de placer sur l’autel du  » progressisme  » la tête d’un exécutif comme celui de la région Languedoc-Roussillon et celle du département des P.O – qu’il dirige de fait . Cela représente un capital symbolique , politique et financier considérable, et en accepter le sacrifice suppose une conscience de sa nécessité libérée de tout attachement  » patrimonial  » , une abnégation totale à l’endroit d’intérêts politiques personnels.

Le moins que l’on puisse dire, dans le cas présent, est que le dévouement de monsieur Bourquin à son parti et à sa cause à des limites que sa raison pratique impose … Ce qui démontre au demeurant que c’est toujours dans ce genre de circonstances que la vérité d’un engagement et d’un caractère se dévoile ; et qu’apparaissent au grand jour les véritables ressorts d’une trajectoire personnelle .

Que l’on me comprenne bien, je ne fais pas ici le procès d’un parti en critiquant le comportement d’un de ses membres . C’est celui de la duplicité et de l’incohérence dont il est ici question. Du double jeu ( je ! ) entre des postures idéologiques , voire philosophiques et morales, et l’exercice d’un ou des pouvoirs, en politique surtout. Et ces dispositions d’esprit n’ont pas de frontières partisanes …

Sur le flanc droit politique, par exemple, j’ai connu un Président d’exécutif régional ultra libéral qui , au quotidien , agissait et décidait en interventionniste compulsif dans tous les secteurs de sa compétence ; y compris et surtout dans le champ économique …

Alors, pour en revenir à celui qui dirige notre région , Christian Bourquin , force est de constater que l’intérêt du pays, celui de son propre parti et de sa crédibilité passent après les siens . Ceux d’un homme et d’un  » militant  » qui pourtant sans trembler prétend les défendre …

C’est ainsi que se discréditent les hommes politiques, pas tous, et c’est heureux ; et que meurent avec eux les idéaux dont ils s’habillent …

Kerviel ! Un piège à com ?!

Ou comment avec un peu d’imagination , un avocat astucieux et un journaliste espagnol manipulent les médias qui , à leur tour , nous manipulent sans vergogne.

Kerviel parle donc désormais à Mélenchon et aux oiseaux.

Il est notre François d’Assise …

Un parfait piège à com !

À lire cette analyse argumentée de « La plume d’Aliocha »:

L’Europe est ce que la France ne parvient pas à faire, c’est-à-dire une machine à compromis ! …

L'Europe est ce que la France ne parvient pas à faire, c'est-à-dire une machine à compromis ! ...

On approche du 25 Mai et des élections européennes . Avez vous entendu ou lu quelque chose qui présente la vérité de la politique menée par l’Union Européenne et du rôle – et du fonctionnement – de son Parlement ? Moi pas !

Je vous conseille donc de méditer ce bon papier d’Eric Le Boucher paru dans  » les Echos  » du 16 mai. Je ne vous en dirai pas plus et vous laisse goûter cet extrait où il est aussi question de la France et de sa classe politique :

Présenter le scrutin du 25 mai comme un match Juncker-Schulz est complètement factice. « Les programmes des deux grands partis européens (la droite du Parti populaire européen et la gauche du Parti socialiste européen) ne sont pas très éloignés l’un de l’autre et n’affichent, en réalité, que des nuances », note avec justesse Jean-Dominique Giuliani, le président de la Fondation Robert-Schuman. Il rappelle que Jean-Claude Juncker est un démocrate-chrétien luxembourgeois dont les « préoccupations sociales sont réelles » tandis que Martin Schulz est un social-démocrate allemand « réaliste au plan économique ». « Tous deux, poursuit Giuliani,siègeraient en France au centre et même ensemble au centre-gauche ! » Ajoutons que l’un comme l’autre parlent parfaitement français et sont des militants de l’axe franco-allemand (1). Pourquoi ne pas dire ces faits et continuer de nous emmener au cirque ? Pourquoi la classe politique française est-elle incapable d’expliquer la réalité de l’Europe ? Incapable de dire que l’Union n’est pas un combat mais tout l’inverse, l’Europe est ce que la France ne parvient pas à faire, c’est-à-dire une machine à compromis ? A Strasbourg, les alliances sont à géométrie variable : UMP et PS votent souvent ensemble et ils sont rejoints, dans 40 % des cas, par le FN et le Parti de gauche !