L’événement du jour : le 3 mai 1968 !

Alors qu’un meeting de protestation se tient à la Sorbonne, la police fait évacuer l’université à la demande du recteur Jean Roche. Des barricades, les premières, sont alors installées boulevard Saint-Michel. C’est le début du mouvement de mai 68 qui prendra l’ampleur qu’on lui connaît, passant d’une grève universitaire à une grève sociale d’une ampleur sans précédent. « L’avenir est un lieu commode pour y mettre les songes. » Anatole France. Extrait de: Les Opinions de Jérôme Coignard .

La Franc Maçonnerie en question de Serge Moatti et Alice Cohen !

 

Dans le cadre de l’excellente émission « Le Monde en Face » animé par  Carole Gaessler,  France 5 nous a proposé,  mardi 29 avril à 20 heures 35 un documentaire de Serge Moati intitulé « Mes questions sur la franc-maçonnerie ». Un documentaire d’une heure, pour une fois bienveillant et distancié, loin des fantasmes habituellement vendus chaque année par des hebdomadaires en panne d’inspiration et de trésorerie ;  mais cependant assurés de forts tirages lors de la publication de ce genre de  » marroniers  »  . Cette  » coupe  »  dans une institution , il est vrai  » discrète  » , aura  sans doute permis , à ceux qui s’interrogent sincèrement sur son rôle et son utilité dans une société comme la nôtre , de se faire une opinion pour une fois débarrassée de préjugés aussi ridicules , parfois , que , souvent, pour ne pas dire toujours, infondés .

La personnalité de Serge Moatti, fils et petit fils de maçons , qui fut franc-maçon lui même dès l’âge de 18 ans jusqu’en 1982 , est sans doute pour beaucoup dans cette présentation très équilibrée , mais sans concession . Ni de forme, ni de fond ! Sans rien cacher de pratiques et de moeurs qui  » font débats  » dans une époque où la transparence en tout domaine est portée au rang des plus hautes vertus démocratiques, il a su, dans ses entretiens avec des personnalités aux parcours sociaux, intellectuels et politiques très différents, bien montrer la diversité et la richesse d’une maçonnerie française rassemblant aujourd’hui 160 000 «frères» et «soeurs» , contre 70 000 «initiés» en 1989.

 

De cette petite heure, je retiens, pour ma part, trois moments .

Ce face à face entre Serge Moatti et Daniel Keller tout d’abord, en fin d’émission. Deux physionomies, deux sensiblités, deux intelligences, deux manières même si je puis dire, de se tenir … devant la caméra, ! Et cette remarque en particulier de Moatti interromptant Keller , qui faisait observer, à juste titre, que la maçonnerie n’était pas un « ertsaz de religion « , qu’elle n’était pas non plus un  » ertsaz  » de parti politique. En un condensé saissisant , se donnait ainsi à voir et à entendre deux manières de vivre l’engagement maçonnique. : spiritualité et perfectionnement de soi pour l’un, débat sociétal et engagement dans la cité pour l’autre…

La discussion entre le même Moatti et l’ancien procureur Eric de Montglofier ensuite sur le si commenté  » secret maçonnique  » . Qui fit tomber un certains nombre de lieux communs, tout en mettant en évidence ce qu’une certaine pratique de la  » solidarité  » entre  » frères  » pouvait avoir de répréhensible, voire de contradictoire avec les codes en vigueur qui régissent et garantissent le bon fonctionnement de nos institutions.

L’exemple de la justice était de ce point de vue particulièrement éloquent. Là encore, c’est  la responsabilité de chacun devant sa conscience de citoyen, mais aussi de maçon, qui était interrogée. Nullement en opposition, il ressortait de cet échange , c’est aussi ma conviction, que les exigences de l’une comme de l’autre impliquait de savoir dire non dès lors que des principes comme celui de la solidarité entre  » frères  » étaient mobilisés pour d’autres motifs que ceux permettant de venir en aide à ceux qui seraient dans la difficulté ou la détresse financière, morale ou psychologique.

Enfin, dernier moment, ou plutôt derni!ères paroles retenues. Celles, nettes et érudites de Roland Dachez tout au long de cette l’émission qui, sans pathos, a , entre autres   » cassé  » le mythe selon lequel la maçonnerie serait aujourd’hui, par sa production intellectuelle et ses actions, au coeur de l’évolution politique et sociale de nos sociétés. Si elle le fut, sous la troisième république notamment, elle ne l’est plus et on ne voit pas comment ni pourquoi elle y reviendrait…

On pourra me reprocher d’avoir laisser de côté d’autres moments et d’autres questions soulevées par cet excellent documentaire, mais la place ici me manque pour de trop longs développements. Reste la possibilité pour tous de revoir , ici en ligne, la vidéo de cette émission . Ainsi chacun pourra élargir ma  » focale  » et se faire sa propre opinion …

La politesse serait elle un vilain défaut.


La politesse serait-elle devenue un très vilain défaut ? De celui que notre époque considère, à l’inverse du sens commun, comme la « marque » des esprits libres. De ces esprits que nous offrent en spectacle certains plateaux de télévision où l’insulte et la vulgarité sont élevées au rang de valeurs émancipatrices. C’est la réflexion que je me faisais hier, me promenant dans les rues de Narbonne, après m’être fait bousculer par trois ou quatre personnes sans autres distinctions apparentes que leur âge et leur vêture. Des espèces de zombies modernes aux regards vides et pleins de ce mépris souverain à l’égard de quiconque à le malheur de se trouver sur la trajectoire de leur pauvre chemin de vie. 

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