Les marchands d’illusions.

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Que noter aujourd’hui qui n’ait l’air d’une reprise (dans tous les sens du terme) de ce que les médias nous font entrer dans la tête du soir au matin ? Puisqu’il est établi une bonne fois pour toutes que si la neige tombe en abondance, les chinois restreignent les libertés, les juges libèrent les truands (et emprisonnent les policiers), le climat se réchauffe, les déficits se creusent, la santé se dégrade, l’éducation n’en parlons pas et tout le reste à  l’avenant, la faute en revient à nos gouvernants et que les solutions sont dans les serviettes de leurs opposants, pensons à autre chose. Je ne sais pas moi ! A la chapelle des Auzils, tout en haut de la Clape, avec pour horizon la mer et la chaîne des Pyrénées, à Andrée Chédid et son dernier livre de poèmes, à cet espagnol de 90 ans rencontré ce matin qui connut bien mon grand père, à cet homme ou cette femme inconnue qui me tendait la main, à cette amie et mes étoiles… A tout ce qui fait l’étoffe de nos vies. A ces mouvements du corps et de l’âme qui me font tourner le dos au spectacle du monde, enfin. Un spectacle qui, en ce temps d’Avent, nous en présente la forme la plus vulgaire et la plus mercantile dans ses marchés de Noël: des baraques en rondins synthétiques couvertes de coton et remplies de pacotilles. L’image même d’une société tombée dans l’oubli de sa culture et dopée au dérisoire.  Prête ainsi à s’offrir à tous les marchands d’illusions…

           

Paroles de Duc.

Lectures.

 

 

 

 

Ce matin, celle du Duc. Au hasard de ses maximes, (pas tout à fait quand même) la 139 et la 142…

 

« Une des choses qui fait que l’on trouve si peu de gens qui paraissent raisonnables et agréables dans la conversation, c’est qu’il n’y a presque personne qui ne pense plutôt à ce qu’il veut dire qu’à répondre précisément à ce qu’on lui dit. Les plus habiles et les plus complaisants se contentent de montrer seulement une mine attentive, au même temps que l’on voit dans leurs yeux et dans leur esprit un égarement pour ce qu’on leur dit, et une précipitation pour retourner à ce qu’ils veulent dire; au lieu de considérer que c’est un mauvais moyen de plaire aux autres ou de les persuader, que de chercher si fort à se plaire à soi-même, et que bien écouter et bien répondre est une des plus grandes perfections qu’on puisse avoir dans la conversation. »

                                                          .°.

« Comme c’est le caractère des grands esprits de faire entendre en peu de paroles beaucoup de choses, les petits esprits au contraire ont le don de beaucoup parler, et de ne rien dire. »

 

 

 

 

L’impatiente ou la rose.

 

Martine Aubry, dans le JDD, fait observer à certains de ses amis ignorant l’art du jardinage « que la patience ne pousse pas dans tous les jardins. » Et qu’elle ne voyait aucune raison «  sauf l’impatience de l’un ou l’autre, de changer ce calendrier que des militants ont voté et que la grande majorité des dirigeants socialistes approuve ». On ne la contredira pas sur la patience qui, non seulement ne fleurit pas dans tous les jardins mais pousse aussi son zèle à ne fleurir dans aucun d’entre eux, pour relever que l’impatiente, elle, se plaît à l’ombre et s’épanouit de juin à septembre. Un calendrier en phase avec celui des primaires que défend Martine de sorte que cette impatiente là pourrait devenir le nouvel emblème des socialistes. Une fleur qui toutefois préfère l’ombre, ce qui n’est pas le cas de toutes les impatientes au PS…

 

Le joug de la transparence.

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La semaine passée aura donc été celle de WikiLeaks. Cette machine à « révélations » prétendument planétaires mais exclusivement américaines qui fait trembler les « puissants » de ce monde. La méthode est, il est vrai, novatrice. Elle fait les beaux jours d’une presse « sérieuse », qui légitime le vol de documents au nom  transparence. Le citoyen doit tout savoir, absolument tout, de ce qui se dit, se fait, se pense, se rêve, se trame partout où des puissances, des pouvoirs locaux, micro-locaux, d’États, ou d’entreprises prétendent agir au nom d’un « intérêt général ». Non pas en Chine, en Iran et dans les dictatures de toutes sortes ! Non, non! Trop compliqué et trop dangereux. Mais ici même, dans nos sociétés démocratiques présentées comme les seules responsables de tous les maux subis par l’humanité entière. De l’Histoire en direct en quelque sorte ! Où tout le monde devrait pouvoir écouter tout le monde, la méthode important peu. Au point qu’on se demande au nom de quels principes les journalistes eux-mêmes, qui légitiment et tirent profit de ces pratiques, devraient s’indigner d’être mis sur écoute ou de constater le vol de leurs ordinateurs et de leurs poubelles. Dans une société où les règles de responsabilité, de confidentialité et d’auto censure ne sont plus considérées comme devant réguler et modérer les rapports entre les hommes et les institutions, tout est en effet permis. Hier, un valet de chambre enregistrait les conversations de Madame Bettencourt.Tous les jours des PV d’auditions sont publiés dès la sortie de témoins du bureau d’un juge. Aujourd’hui, on balance des mémos diplomatiques… Demain, c’est le journaliste du  » Courrier des Corbières  » qui sera suivi par Google ; et après-demain on viendra fouiller dans mon courrier et celui du voisin. Sur Internet ou dans nos boîtes aux lettres. Enfin transparents! Et sous le joug permanent et inquisitorial de tous.

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