Chronique de Narbonne: Nouveau Narbonne se meurt !?

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Didier Mouly : «Je ne veux pas m’asseoir à une table où l’on parle de politique. En revanche, si on parle de défense des Narbonnais, d’expansion de la ville, alors là, je serai présent et avec moi Nouveau Narbonne». Un point de vue qui m’a tout l’air d’une ligne politique… Mais une ligne politique qui me paraît définitivement obsolète. Et qu’un Michel Moynier, même vainqueur aux dernières municipales avec l’estampille « Nouveau Narbonne » , aurait de toute façon, sur la durée, sérieusement amendée pour ne pas dire relâchée. Pour deux raisons simples.

Jacques Chirac se tait, Charles Pasqua flingue

Une fois n’est pas coutume, je reprends ici le titre et les premiers paragraphes du dernier article de Philippe Bilger publié dans son blog, sans autre commentaire que mon admiration pour son style…
« 
Souvent bien plus passionnants que les procès eux-mêmes, leur périphérie, leur contexte éclairent davantage sur les personnalités en cause, permettent d’analyser au mieux leurs réactions et ne sont pas loin, sur un plan plus large, de mettre en évidence la relation qu’elles entretiennent avec la démocratie et ses institutions.

Ainsi, pour Jacques Chirac et Charles Pasqua. Le premier a été renvoyé, avec d’autres, devant le tribunal correctionnel de Paris pour détournement de fonds publics et abus de confiance par Xavière Siméoni, le magistrat instructeur. On ignore encore à ce jour si le Parquet va interjeter ou non appel de cette ordonnance. Le second a été condamné pour trafic d’influence dans l’affaire de l’Angolagate à une peine de trois ans d’emprisonnement dont deux avec sursis et à 100 000 euros d’amende. Il a relevé appel de ce jugement.

Il me semble abusif de tirer de la procédure concernant Jacques Chirac la conclusion que la suppression du juge d’instruction serait une catastrophe (Le Monde, Le Parisien). Elle ne démontre que la nécessité, dans l’espace judiciaire, de magistrats exemplaires, compétents et libres. Ce n’est pas l’instruction qui gagne, c’est Xavière Siméoni dont par ailleurs j’ai apprécié la manière courtoise, discrète et pourtant sans complaisance dont elle a su traiter notre ancien président de la République. Demain, si le juge d’instruction venait à disparaître de notre procédure pénale, nous ne serions pas en deuil avec l’émergence d’un Parquet authentiquement indépendant, ce qui n’est pas un voeu plus absurde que de souhaiter que l’ensemble des magistrats instructeurs soit accordé au même registre que celui, hier, d’un Patrick Desmures, aujourd’hui de Renaud van Ruymbeke ou de Xavière Siméoni. » Lire la suite sur son blog…

« Un débat sur l’identité nationale… Et pourquoi pas ? »

« Il n’y a pas d’essence nationale. Il y a une adhésion volontaire à des principes, qui sont ceux de la République et des droits de l’homme, comme le préconisait déjà Renan. » nous dit Laurent Joffrin dans le « Libé » de ce jour. Soit ! Il nous faudrait donc admettre, selon notre éditorialiste, que d’autres Etats que le nôtre étant tout aussi républicains et respectueux des droits de l’homme, l’idée même de nation serait par nature…trans-nationale !!! Autant dire une idée vide de sens, autre que juridico-politique. Un ensemble de droits et de principes détachés d’une histoire, d’une culture, d’une langue, d’un territoire. Une espèce d’auberge espagnole dans laquelle chacun pourrait y entrer avec son bagage culturel propre, son identité, la conserver et la défendre. Evidemment, ce point de vue, Joffrin, ne peux  l’afficher de manière aussi nette. Et de le contredire apparemment  quelques lignes plus loin en se référant toujours au même Renan, pour nous préciser «  que la nation  repose (aussi) sur une histoire et une culture communes, établies par le temps. » et, ajouterais-je, qui fondent son identité. Une identité nécessairement ouverte mais qui ne peut s’enrichir, comme le prétend notre éditorialiste, par la seule place faite  «  … aux influences du grand large dans une nation à l’humeur résolument cosmopolite? ». Car il y a en effet, comme le dit Max Gallo «  des fondamentaux qui jouent dans la vie politique qu’il est bon de rappeler ». En ce sens, le débat lancé par Eric Besson est légitime. A la condition cependant qu’il ne soit pas instrumentalisé à d’autres fins, notamment électorales, en jouant sur « les peurs » et en pratiquant l’amalgame. Cela dit, il appartient bien au «  politique » de montrer aux nouveaux Français comment leur insertion dans la communauté nationale contribue à la modifier, et réciproquement ! Dommage que la gauche refuse ce débat en brandissant comme seul argument le fantôme de Le Pen. Un fantôme qui, en l’espèce, ne pourra durablement masquer ses difficultés à affronter ses propres « obstacles psychologiques et intellectuels » sur une question laissée sans réponse depuis trop longtemps.
Note:
  Le titre de ce billet est la reprise de la question posée par L.Joffrin au début de son éditorial.

L’inconséquence de nos grands et petits « féodaux » régionaux.

Unknown Voilà une réforme, celle des collectivités locales, que tout le monde attend depuis des lustres. Tout le monde à l’exception des  élus concernés, si j’en crois la réaction du plus grand nombre, et qui, dans l’instant même où elle est annoncée, mobilise au-delà du raisonnable toute leur énergie et leur mauvaise foi. Car qui peut contester qu’il faille en finir avec notre « mille-feuille administritavo-politique ». Son empilement, ses débordements et ses croisements de compétences. Son opacité et son illisibilité par le commun des contribuables-citoyens, l’accroissement continue de ses prélèvements fiscaux et de ses fonctionnaires. Que dire, comme le dit si bien Jean François Cros dans son dernier billet, de ce « … déchaînement local de tous les pontifes à qui l’on va arracher les parcelles de ce pouvoir de droit divin que leur a pourtant conféré le suffrage universel ! Même ceux qui furent, à l’image du « spinnaker » (voile moderne très légère et très creuse prenant bien le vent…) Montebourg, les fossoyeurs du Département se prennent à défendre cette collectivité qu’ils vouaient aux gémonies quand ils n’en détenaient pas les clefs. » Que dire donc sinon que leur attitude rappelle celle de ces grands féodaux de province qui refusèrent de voir que la cassette royale était vide, les institutions « décentralisées » obsolètes, la concentration des pouvoirs locaux entre les mains de « cumulards » insupportable. Cela fait près de trente ans en effet que le problème est posé et que les scénarios de sortie de cette situation sont connus ( les derniers en date étant ceux de la commission Balladur »). Il était donc temps d’agir. Et quoique imparfait (on y reviendra dans un prochain billet), le projet présenté par le gouvernement va dans le bon sens. Un bon sens que nos élus devraient  mobiliser afin de l’ améliorer plutôt que d’apparaître comme les gardiens d’un temple consacré à leurs seuls intérêts politiques, financiers et « symboliques » particuliers. Au détriment de celui qui seul compte, celui de «l’intérêt général».

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