« Ce n’est un secret pour personne : Carole Delga veut prendre la direction du PS après la présidentielle et les législatives qui suivront. Prendre est d’ailleurs un bien grand mot tant la séquence électorale à venir devrait être la pire jamais subie par ce parti depuis sa naissance à Épinay-sur-Seine. Disons alors cueillir ce qu’il en restera. Il lui faut donc, après avoir conservé la Région, sans LFI et EELV, en 2021, doper son image dans sa stratégie de prise de contrôle de la direction du PS en présentant aux militants et cadres du parti un bon bilan électoral à la présidentielle et aux législatives. »
J’ai terminé ce matin le dernier Houellebecq : « anéantir ». C’est long, mais je ne me suis pas ennuyé. Je ne l’ai pas lâché et l’ai lu en continu, toujours pressé de connaître la suite. Houellebecq sait raconter des histoires. C’est bien écrit aussi : il y a du rythme, de la cadence. Et puis il me provoque, m’agace, m’oblige à réfléchir. Et me fait rire, souvent ! Comme à son habitude, Houellebecq, nous embarque dans une dystopie à court-terme. On est en 2027, dans une France en déclin, en pleine campagne présidentielle. Le personnage principal, Paul Raison, est un mâle blanc occidental plus ou moins dépressif et sexuellement misérable, enfoncé dans une crise conjugale sans fin. ENA et Polytechnique, il officie au cabinet du Ministre de l’Économie : Bruno Juge, son ami. Un Paul Raison qui se contente de vivre sans foi, sans interrogation spirituelle. À 50 ans, atteint d’un cancer de la bouche, il ne peut plus s’échapper. Comment repousser la mort, comment nous vivons celle de nos proches ? L’histoire finit évidemment mal, mais Houellebecq nous offre dans ce roman une fin sublime où s’efface l’intrigue politique initiale. Une fin dans laquelle Paul Raison et sa femme Prudence retrouvent un amour total : physique et spirituel. Dans un entretien accordé au Monde, Michel Houellebecq affirme : « Il n’y a pas besoin de célébrer le Mal pour être un bon écrivain ! Dans mes livres, comme dans les contes d’Andersen, on comprend tout de suite qui sont les méchants et qui sont les gentils. Et s’il y a très peu de méchants dans « Anéantir », j’en suis très content. La réussite suprême, ce serait qu’il n’y ait plus de méchants du tout ! » Il y en a très peu, en effet !
Quelques notes au hasard :
« Ce qui le surprenait à présent était d’avoir pu supposer un instant qu’Indy exerçait son métier de journaliste par conviction, qu’une conviction quelconque, même, avait pu un jour lui traverser l’esprit ; rien de ce qu’il savait d’elle ne confirmait cette hypothèse. À L’Obs elle avait surtout traité de trans, de zadistes, voire de trans zadistes, c’était son rôle de journaliste de société, mais au fond elle aurait aussi bien pu consacrer ses articles à des néo-cathos identitaires ou à des pétainistes véganes, ça n’aurait fait aucune différence à ses yeux. Enfin elle se taisait pour l’instant, c’était déjà ça. »
« Sérieux et travailleurs, Bruno et Hervé aimaient tous deux leur pays, ils se situaient pourtant dans des camps politiques opposés. Paul savait que ces réflexions étaient vaines, il se les était déjà faites des dizaines de fois, sans parvenir à un résultat appréciable. La situation ne lui apparaissait pourtant pas tout à fait symétrique. Il partageait l’engagement de Bruno, il voterait lui aussi Sarfati aux deux tours, mais il était conscient que c’était un non-choix, un ralliement banal à l’opinion courante. Ce choix n’était cependant pas absurde, le choix majoritaire est parfois le meilleur, de même que dans les restaurants routiers il est en général préférable d’opter pour le plat du jour, sans que cela ne mérite de donner lieu à des échanges passionnés, et leurs conversations politiques non plus, au cours de ce week-end, n’eurent rien de passionné. »
« Le dimanche matin, ils avaient prévu de rendre visite à Anne-Lise ; ils en revinrent enchantés. Elle avait un joli studio près du Jardin des Plantes, aménagé avec goût. Elle soutiendrait sa thèse dans moins d’un mois, et pensait obtenir un poste d’assistante dès la rentrée. En résumé elle s’en sortait bien, ils n’avaient aucune raison d’être inquiets pour elle. En effet, songea Paul, cette jeune fille conduisait sa vie avec une intelligence et une rationalité remarquables. Il ne pensait pas qu’à long terme la rationalité soit compatible avec le bonheur, il était même à peu près certain qu’elle conduisait dans tous les cas à un complet désespoir ; mais Anne-Lise était encore loin de l’âge où la vie l’obligerait à faire un choix, et à prononcer, si elle en était encore capable, ses adieux à la raison. »
« Pour les chrétiens, les élus s’éveilleraient dans la lumière éblouissante de la Jérusalem nouvelle, mais Paul au fond ne souhaitait pas contempler la gloire de l’Éternel, il avait surtout envie de dormir, avec peut-être parfois des moments de demi-réveil, quelques secondes pas davantage, le temps de poser la main sur le corps de l’aimée étendu près du sien. Ils auraient parfaitement pu se perdre ce jour-là, d’autant que la forêt était déserte, ce qui était même surprenant pour un dimanche après-midi. Ils marchèrent longtemps, sans qu’il ne ressente la moindre fatigue. Les feuilles d’automne jonchaient l’allée en couches de plus en plus denses, de plus en plus belles, et ils finirent par s’arrêter pour s’asseoir contre un arbre. Ce n’était pas encore tout à fait la saison de la mort, se dit Paul, les couleurs autour d’eux étaient trop chaudes, trop éblouissantes, il fallait attendre que les feuilles ternissent, se mélangent à un peu de boue, et aussi qu’il fasse plus froid, qu’on commence à ressentir tôt le matin, dans l’atmosphère, les prémices du long gel hivernal, mais tout cela aurait lieu dans quelques semaines, quelques jours, alors ce serait en effet le moment des adieux. Ses pensées l’avaient entraîné tout à fait au-delà de la réalité présente, et ce fut sans même y penser qu’il demanda à Prudence : « Tu seras prête, ma chérie ? »
Je ne connais pas Quentin Estrade. La seule chose que je sache de lui, largement relayée par la presse locale, est qu’il est jeune : 25 ans et qu’il est médecin interne en cardiologie. Un succès universitaire et professionnel qui couronne un parcours scolaire et universitaire brillant. Je ne le connais certes pas, mais je ne pense pas me tromper en disant que ce jeune garçon est très ambitieux et qu’il a dû penser très tôt qu’il avait un grand avenir politique devant lui.
L’invasion de l’Ukraine démontre de la plus tragique des façons qu’aucun État européen ne peut à lui seul faire face aux grands blocs géopolitiques ; et qu’à défaut d’une véritable défense européenne autonome, l’OTAN est la seule arme défensive collective dont ils disposent. J’ajoute que les nationalistes rouges et bruns qui dénigrent l’UE et l’OTAN à longueur de journée mettent en danger les peuples européens qu’ils prétendent pourtant représenter et défendre. (C’est toujours dans des circonstances dramatiques que se dévoile la vérité de certains caractères, collectifs ou individuels)
Jeudi, en fin d’après-midi, à l’heure où le préposé municipal ferme la grande porte d’entrée de l’hôtel de ville de Narbonne, une petite centaine de manifestants étaient rassemblés devant elle à l’appel discret des élus de gauche du département et de la commune, notamment, pour soutenir dans l’épreuve le courageux peuple ukrainien. Discret, dis-je, car rien dans la presse locale n’avait annoncé, à ma connaissance en tout cas, cette manifestation.
Ve 24.1.2025 Chaque mardi et mercredi, une atmosphère singulière flotte dans les allées de ce magasin à libre-service. Loin de l’agitation habituelle des fins de semaine, elles ne sont empruntées que […]
Me 22.1.2025 Cinéma. Dimanche, à 15 heures, ai vu, au Théâtre + Cinéma – scène nationale Grand Narbonne, le dernier film de Walter Salles : Je suis toujours là. Un grand film qui m’a incité à […]