Les mots qu’on salit : déportation.

Les mots qu’on salit. : déportation.

Je porte les deux prénoms de mon grand-père maternel : Michel, Joseph.
Je l’aimais beaucoup. Il est mort trop tôt. J’avais neuf ans.
Longtemps, je n’ai rien su de son arrestation, en 1944, ni de sa déportation à Buchenwald. Ces choses-là, on les taisait. Pour protéger les enfants, disait-on. Je crois comprendre pourquoi, maintenant.

La République des lâches.

La France n’est plus gouvernée. Elle est ridiculisée. Un Premier ministre qui démissionne quelques heures après avoir présenté son gouvernement : on n’avait jamais vu ça. Même les républiques bananières feraient mieux. Chez nous, c’est devenu la norme : l’impuissance comme horizon, la comédie comme méthode.

58 % des français veulent faire barrage à LFI !

Selon une enquête Odoxa-Backbone*, 53 % des Français ne veulent plus faire barrage au RN. 58 % veulent faire barrage à LFI. Chiffres secs. Glacials. Tout est dit.

Mélenchon avait parié là-dessus : la gauche, c’est à dire lui, au premier tour, le réflexe anti-RN au second. Un classique. La vieille recette du Front populaire : la « gauche » rempart contre le pire. Mais il a trop tiré sur la corde. Trop de slogans. Trop d’idéologie. Trop d’aveuglement. Les centristes se sont détournés. Une partie de la gauche aussi. Et lui reste seul avec ses certitudes.

Le réel lui échappe toujours. On se souvient de sa phrase : « La Russie n’est pas agressive. » Quelques semaines plus tard, l’Ukraine était envahie. Chez lui, la théorie écrase tout. L’humain aussi.

La gauche manque d’un homme d’État qui comprenne le pays, son histoire, ses contradictions. Tant qu’elle ne le trouve pas, elle n’aura qu’une rengaine : « Votez pour nous pour éviter l’autre. » Rengaine usée. Désormais inaudible.

*Enquête Odoxa-Backbone pour Le Figaro, publiée ce jeudi.

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