Chronique de Narbonne. Nos élus aiment les chiffres, pas les comptables…

ambition

Conférence de presse de Jacques Bascou rapportée par Laurent Rouquette dans l’Indépendant de Jeudi 18 Septembre (1). Titre: « Un budget sain pour le Grand Narbonne ». Soit! Mais on apprend dans le texte que ce qui est  présenté comme une maîtrise de la masse salariale est en réalité une absence de contrôle des charges de personnel. Curieuse maîtrise, pour un vrai relâchement! Elles augmenterons en effet de 4% – 1% pour le recrutement, 3% pour des hausses de traitement, mécaniques. Et Jacques Bascou de justifier ainsi cette hausse: « le personnel, ce sont des services au public qui ne peuvent pas être réduits de manière uniquement comptable ». Autrement dit, les services au public étant par nature en croissance constante, pour ne pas dire infinie; et les élus n’ayant pas de comptes publics à rendre à leurs administrés, n’étant pas des comptables, les charges de personnel ne sauraient qu’augmenter. Problème! Les communes membres du Grand Narbonne raisonnent de la même façon et augmentent elles aussi leurs dépenses de personnel, bien que les 3/4 des compétences et des agents qui vont avec aient été transférés à l’Agglo. Cherchez l’erreur!

Mouly, Ménard, Larrat, sur deux canaux, en quête d’un seul et même bateau…

maxresdefault

Très bon article (1) de René Ferrando, dans le Midi Libre d’hier, édition de Béziers. Son sujet: la réunion voulue secrète, le lundi 8 février, autour du maire de Narbonne, Didier Mouly, de ses amis Gérard Larrat et Robert Ménard, ses homologues de Carcassonne et de Béziers, pour lancer une offensive politico-économique commune sur les eaux et les berges et les ports du canal du Midi, et de la Robine réunis. Réunion, suivie le 15 février, par la diffusion d’un « laconique » communiqué de presse du maire de Narbonne.

Fleur Pellerin virée, c’est la vérité de son ministère qui est ainsi dévoilée!

Capture d’écran 2016-02-17 à 13.30.08

À quoi sert un (e) ministre de la Culture et de la Communication? À rien, à rien d’autre qu’à garantir la reconduction ou l’augmentation des dotations allouées, chaque année, à une centaine d’établissements publics et une centaine d’écoles supérieures concentrés en Île de France. Des positions de rente qui absorbent 70% à 80% d’un budget  qui tourne, d’une année sur l’autre, autour de 7 milliards d’euros. La part de l’audiovisuel public représentant à elle seule plus de la moitié des sommes distribuées (1)! Reste une marge de manoeuvre d’à peine un plus de 1 milliard, soit le budget de la métropole de Toulouse, pour soutenir ou engager des actions un tant soit peu originales… Le boulot, pour l’essentiel, consiste donc en un simple jeu d’écriture; et à flatter surtout un milieu profondément narcissique, votant plutôt à gauche et arc bouté sur des positions acquises depuis des lustres sous tous les gouvernements. Surtout ne pas faire bouger les lignes, était en vérité la feuille de route de François Hollande adressée à Fleur Pellerin:

Vois Jack Lang, il a des idées », « Va au spectacle. Tous les soirs, il faut que tu te tapes ça, et tu dis que « c’est bien », « que c’est beau ».

Ce qu’elle n’a pas compris, ou très mal fait! Le profil social et intellectuel de madame Pellerin pourtant: son visage et son parcours d’enfant abandonnée à Séoul, adoptée en France par des parents aimants, et pur produit de l’école de la République, tout en envoyant un certain message à la France d’aujourd’hui, était parfait et ne pouvait que convenir à ce petit milieu  autocentré de la musique, du cinéma et des grandes institutions et théâtres parisiens… Ce qu’elle a ostensiblement refusé de porter en épinglette, elle toujours d’une élégance si raffinée, si « bourgeoise »… Trop raide et trop sobre dans ses gestes et ses mots. Bref , elle n’a pas fait ce qu’on attendait d’elle, à l’Élysée et dans le monde de la « culture » (2) … Par innocence, sans doute. Celle d’une personnalité novice en politique qui ne croît pas encore qu’elle puisse se résumer à la société du spectacle.

Elle n’a pas compris aussi qu’il ne lui était pas demandé d’engager des actions pour permettre « à chacun d’éprouver sa sensibilité, … se construire comme individu et comme citoyen, de comprendre sa place dans la société et dans le monde… »; et « dans une période d’instabilité, de doutes, de questionnement sur l’identité et la nation, la culture est la religion d’une société laïque » de donner des clés d’explication, rebattre les cartes entre les générations et les gens issus de conditions sociales différentes, comme elle le pense nécessaire dans une interview donnée dans l’Obs. Cela, Fleur Pellerin, n’est pas le job d’une ministre de la Culture, mais celui de la ministre de l’Éducation, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, votre ancienne collègue, elle toujours en poste!

Pour s’être voilée la face sur ses réalités, madame Pellerin a été virée. Mais en agissant de la sorte, Monsieur Hollande a dévoilé la vérité de ce ministère. Il ne sert à rien sinon qu’à faire de la Communication. Comme son nom l’indique, il est au coeur de la société du spectacle… et la nourrit!

 

(1)  L’audiovisuel public représente à lui seul 3,85 milliards d’euros.

(2) Avec l’appui de Manuel Valls, elle a quand même pacifié le conflit des intermittents. Le président et les ministres peuvent à nouveau fréquenter les salles de spectacle sans se faire siffler ou huer… Encore que sa remplaçante n’a pas été à la fête, lors de sa première sortie aux Victoires de la Musique

 

Chronique de Narbonne. Didier Mouly et ses métamorphoses politiques…

 

Poisson d’avril, en février! En début de Carême, Didier Mouly se fait photographier en compagnie du couple Saurel venu assister à un match de rugby au Parc des Sports et de l’Amitié, à Narbonne. Et fait ce commentaire, politique: « Narbonne n’est pas isolée. Votre maire n’est pas seul », et ce quelques semaines après avoir retiré sa délégation à monsieur Orrit pour avoir candidaté sur la  liste Saurel aux dernières régionales…

L’invité de Radio Barques sur Grand Sud FM le 13/02/205: Jacques Bascou, président du Grand Narbonne…

Partie 3. Jacques Bascou a été député, maire, président d’agglo. Aujourd’hui, avec un seul mandat, il fait le point sur ces expériences passées, et se concentre sur l’avenir du Grand Narbonne et ses 39 communes. Qui n’est pas pour autant une longue Robine tranquille, au vu des relations ville-centre/Grand Narbonne…

Articles récents