De la déchéance de nationalité annoncée et voulue pourtant par le Président de la République, la gauche de la gauche, principalement, n’en veut toujours pas. Le Monde, l’Obs, Libération et la gauche journalistique non plus. Madame Taubira, qui avait pourtant annoncé son abandon, elle, sera chargée de présenter et de défendre le projet de révision constitutionnellediscuté en conseil des ministres mercredidernier.Si elle ne démissionne pas avant! Alors comment interpréter cette séquence? Un énorme couac, un de plus, ou une habile mise en scène du couple Hollande Valls pour imposer dans l’opinion l’image d’un exécutif au dessus des intérêts partisans? Et, par ricochet, pousser vers la sortie une Christiane Taubira de moins en moins utile politiquement? Ou les deux réunis!
Tant pis! je me risque à ce billet d’humeur, en sachant tout ce qu’il peut entraîner de réactions aussi stupides que passionnées. Je croyais en effet vivre, jusqu’à ce que je tombe sur ce tweet de notre ministre de l’Intérieur, dans une République laïque. Une République dans laquelle il ne peut revenir à un quelconque groupe de religieux, en l’espèce musulman, à Lens, ou ailleurs, de s’auto-proclamer veilleur, gardien, protecteur, même symboliquement, d’une église et de ses fidèles participant, le 24 décembre, à la messe de minuit. Que je sache, personne ne leur avait demandé d’assurer ce rôle dévolu par la loi aux seules forces de l’ordre, en cas de dangers avérés.
Pour ceux qui ont lu mes chroniques précédentes sur cette affaire, la pitoyable « sortie » du faux qatarien, mais vrai français, dirigeant d’un faux « fonds » du Qatar installé sur l’ïle de Man, un paradis fiscal, dans l’organigramme duquel il n’apparaît tout simplement pas, point de surprise. Le scénario écrit par une petite équipe d’anciens dirigeants du RCNM était, en effet, d’une nullité affligeante et l’acteur principal, dans le rôle d’un sauveur financier exotique, aussi peu crédible qu’un chameau sur une banquise. Que certains, dans le petit monde sportif, politique, entrepreneurial et médiatique narbonnais aient accompagné, soutenu et promu ce mirage, est encore plus consternant.
De la déchéance de nationalité annoncée pourtant par le Président de la République, la gauche de la gauche n’en veut toujours pas. Le Monde, l’Obs et Libération non plus, qui titraient sur son abandon, ce mercredi, en Conseil des Ministres, confortés en cela par l’annonce faite par Christiane Taubira, lundi, dans un média étranger: « Je vous indique par exemple que le projet de révision constitutionnelle qui sera présenté en conseil des ministres mercredi ne retient pas cette disposition ». Et puis, patatras! non seulement elle est maintenue, cette déchéance de nationalité, mais ce projet de révision constitutionnelle sera présenté et défendu devant les élus par la Garde des Sceaux, elle même! Si elle ne démissionne pas avant. Alors comment interpréter cette séquence? Un énorme couac, un de plus, ou une habile mise en scène du couple Hollande Valls pour imposer dans l’opinion l’image d’un exécutif au dessus des intérêts idéologiques et partisans? Et, par effet collatéral, pousser vers la sortie une Christiane Taubira de moins en moins utile politiquement? Ou les deux réunis! Cela dit, ce qui me semble devoir être noté, est l’affirmation, par cet acte, après que le Conseil d’État ait donné son avis, que cette déchéance de nationalité, contrairement à ce que certains avançaient jusqu’ici, est conforme aux principes et normes républicains. L’argument que cela créerait deux catégories de Français ne tenant pas. Il se trouve en effet que cette situation juridique existe depuis bien des années, sans que quiconque ne s’en soit depuis indigné.
Jusqu’à ce qu’Elisabeth Guigou supprime cette disposition, une ordonnance de 1945 a prévu, pendant un demi-siècle, la déchéance de nationalité pour crime, sans que l’on considère pour autant que la République était dévoyée. Et surtout, l’article 23-7 du Code civil prévoit depuis plus de vingt ans que le Français qui se comporte en fait comme le national d’un pays étranger peut, s’il a la nationalité de ce pays, être déclaré, par décret après avis conforme du Conseil d’Etat, avoir perdu la qualité de Français. Les articles 25 et 25-1 du Code civil prévoient également, sous conditions, la déchéance de nationalité pour celui qui a acquis la nationalité française, et le Conseil Constitutionnel a d’ores et déjà statué sur cette question, considérant qu’ils ne portaient pas atteinte à la Constitution (1) et (2).
Bref, de tout ce psychodrame, l’impression demeure, persistante, que nous venons d’assister à une nouvelle opération tactique sur un fonds de postures et de débats faussement passionnés. Ah! une dernière question. Et si cette sortie de Madame Taubira, sûre de son impunité, n’était pas tout simplement préméditée. Sa visée étant de conforter, dans l’opinion, son image de grande conscience de gauche…
Bien, voilà qui est fait! Madame Delga et monsieur Onesta sont tombés d’accord sur la répartition de pouvoirs et des postes. La première sera bien la candidate de la majorité pour la présidence de l’assemblée régionale dont l’élection est prévue le 4 janvier, le second, qui l’avait demandée, cette même présidence, présidera lui un «bureau de l’assemblée», qui n’existe pourtant pas dans le Code Général des Collectivités Locales. Un bureau de l’assemblée qui serait composé de 5 conseillers régionaux non-membres de l’exécutif. Gérard Onesta ne sera donc pas membre de la Commission exécutive et vice-président du Conseil Régional.