Congrès du PS! La toute dernière et la meilleure: après Martine Aubry, Pierre Moscovici vient de signer la motion Cambadélis, qui n’est que la motion Hollande-Valls, version synthèse habituelle et sans autre intérêt que d’éviter « l’éclatement » du PS et la mise en orbite de Hollande pour la présidentielle. Moscovici qui, il y a dix jours, en bon gardien du temple des « bons critères de gestion communautaire », disait de la politique économique du gouvernement qu’elle menait la France « droit dans le mur. » À se tordre dirait Allais: « Et les artilleurs, subitement envahis par le sentiment du devoir, s’appliquèrent à prendre des attitudes décoratives, en rapport avec la mission qu’ils accomplissaient. » (En bordée, du même Alphonse)
Partie 1: Régionales futures en future grande région: les candidats se bousculent déjà dans le présent: contre-regard. Le 3° RPIMA de Carcassonne plébiscité et défendu par les politiques carcassonnais… dont d’anciens contestataires peu militaristes à l’époque des 60’s ! Michel Santo s’en amuse..
Partie 2 : Suicide d’un politique tourangeau mis en examen… et navrant vol de vautours médiatique! Mrs Thatcher citée par une candidate PS narbonnaise… selon un écho de Midi Libre.
Le 9 avril, jour de mon anniversaire – et de Beaudelaire (hum!) – , soit dit en passant, la « lutte des classes », version pépère, s’est exprimée, place de l’Hôtel-de-Ville par des slogans du genre: « Non à la politique d’austérité menée par le gouvernement et à la scélérate loi promue par le ministre Macron« , à l’appel de la CGT, FO, la FSU et Sud Solidaire. 400 manifestants! En comptant les drapeaux, peut-être? Non, sérieusement! s’étaient mobilisés des fonctionnaires hospitaliers et territoriaux surtout; la pointe avancée d’une avant-garde exploitée par l’État et des présidents d’exécutifs locaux, soumise qu’elle est à des cadences infernales et vivant dans la crainte quotidienne de perdre ses emplois garantis à vie… Ce fut un flop!
Olivier Bot est un ami! Je l’ai connu quand il dirigeait la rédaction du Midi Libre à Narbonne. Un esprit brillant et une belle plume. Il exerce à présent son talent à la Tribune de Genève. Il y dispose d’un espace réservé à son blog où il nous offre en partage ses lectures sur la marche du monde.
En janvier de cette année 2014, il nous livrait une « critique » du livre de Cécile Amar, sous le titre « Hollande, la politique de gribouille ». Sans concession sur le style de sa consoeur, mauvais, il insistait, à juste titre, ce sur quoi elle aurait du appuyer : les rapports intellectuels, politiques et affectifs « compliqués » de Hollande avec Jacques Delors et sa fille Martine Aubry.
Voici son texte, qui n’a pas perdu une virgule depuis qu’il a été mis en ligne.
« Jusqu’ici tout va mal: tout est dit dans le titre. Le début de quinquennat de François Hollande a été émaillé de ratés, d’affaires et de mauvaises nouvelles. Dans son livre, Cécile Amar revient sur ces épisodes, depuis le tweet de Valérie Trierweiler intervenant dans la législative où sa rivale Ségolène se présentait jusqu’à la piteuse gestion de l’affaire Léonarda. Il manquait encore le soap-opéra en scooter et la rupture avec Valérie. Mais cela fait-il un livre? Pas de révélations, quelques off sans grand intérêt. Pourtant, Cecile Amar tenait un bon sujet.
Car on apprend quelque chose d’important dans son livre: le tournant annoncé lors de la dernière conférence de presse du président français était au programme de la candidature avortée de Jacques Delors. Dans ses mémoires, ce dernier écrit: « il fallait dresser un cadre pour un assainissement rapide des finances publiques (Etat et Sécurité sociale) et stimuler la baisse négociée des charges sociales, et donc un allègement du coût du travail en contrepartie de la création d’emplois et du développement de la formation professionnelle ouverte aux chômeurs, aux jeunes sortant de l’école sans employabilité suffisante et aux travailleurs menacés par les mutations nécessaires de nos structures économiques. » Delors pensait que le PS n’accepterait jamais ce programme. C’est le déloriste Hollande qui le met en pratique aujourd’hui. Mais apprend-t-on aussi dans le livre de Cécile Amar, François Hollande qui partage avec Nicolas Sarkozy la certitude d’être le meilleur et de ne rien devoir à personne, n’a jamais payé sa dette à Delors qu’il ignore. Il l’a utilisé comme tremplin, sans jamais le remercier de l’avoir aidé à monter. Ce traitement inélégant tient-il de la haine recuite d’Hollande pour la fille, Martine Aubry?
La charge présidentielle isole. Hollande décide seul, se recroqueville à l’Elysée, écrit Cécile Amar. Et le grand mou pique de plus en plus de colère contre ministres et collaborateurs. Car l’image de Hollande ne correspond pas sur ce point à la réalité. Le mensonge de son ministre Cahuzac sur ses comptes en Suisse ne fera que le conforter dans l’idée qu’il ne peut faire confiance à personne. Seul. Il décide et s’énerve de ce que les autres font. Un président de la Ve encore plus monarchique qu’à l’habitude, se méfiant de sa cour. En revanche, le mi-chèvre mi-chou de ses décisions est largement illustré par le mauvais scénario du début de mandat. Léonarda, accueillie mais sans sa famille, et le prisonnier gracié à moitié, El Shennawy étant les meilleurs exemples de cette politique de gribouille. Il n’est pas frontal, dit de lui son premier ministre Jean-Marc Ayrault. Fuyant?
Hollande est persuadé que le mariage pour tous de son quinquenat restera dans l’histoire. Il fait remarquer que partout, la crise a mis le peuple dans la rue en Europe. Sauf en France. De quoi se satisfaire? Il donne rendez-vous à la fin de son mandat pour son bilan, répète que la courbe du chômage va s’inverser mais repousse l’échéance.
Tout cela est dans le livre. Son auteur ne brille pas par son style. On aurait aimé que Raphaelle Bacquet ou Florence Aubenas s’emparent du sujet. C’eut été autre chose. Ce qui est drôle d’ailleurs, c’est que le passage le plus et le mieux écrit est signé…. François Hollande. Quand il écrivit sous le nom de Caton une partie du livre consacrée à Delors et Rocard. Extrait: Delors, c’est un être retenu à force d’être réservé, un faut doux, un gentil qui titille et peut devenir méchant. Il a l’orgueil de ceux qui n’ont pas toujours été reconnus à leur juste valeur. Il se réfugie dans les idées, les nuages d’où un Dieu quelconque viendrait le décrocher ». C’est autrement plus imagé et enlevé que le style de Cécile Amar. Ca va mieux en le disant, non?