Eh bien voilà! Si le Front National est crédité de près de 30% des voix aux prochaines élections départementales , « c’est la faute à Zemmour! ». Et à Ruquier, qui , durant des années, lui aurait complaisamment offert des temps d’antenne de grande écoute et à succès. Il s’en veut terriblement notre Laurent qui pourtant jamais ne se couche . Repentant, il demande publiquement le pardon national. Sans aller jusqu’à solliciter l’interdiction expiatoire de produire ses émissions sur le service public audiovisuel. Y’a des limites au sacrifice!
À quelques jours des élections départementales, un surplomb général du contexte départemental m’a semblé utile:
1) Le rapport des forces électoral:
2) Le poids du FN aux dernières cantonales:
3) État des alliances électorales:
À gauche: le Front de gauche et les Verts partent séparément
À droite: union, de l’UMP aux centristes
À l’extrême droite: des candidats dans tous les cantons
4) Un contexte indécis:
Des résultats passés et des projections nationales connus, dans ce département, comme dans beaucoup d’autres, la majorité départementale se dessinera en fonction du taux d’abstention et des résultats du FN, dès le premier tour. Le nouveau mode de scrutin rend quasiment impossible des triangulaires au second…
Avec 30 % des intentions de vote mesurées, le FN devancerait l’alliance des forces UMP et UDI (28 %), reléguant les candidats du PS à la troisième place avec 20 %. Aucune des autres propositions ne passe la barre des 10 %: EELV recueillerait 7 %, le Front de gauche 6 %, l’extrême gauche 2 %. Il s’agit toutefois d’un sondage d’intentions de vote national, qui ne tient pas compte des particularismes locaux.
Selon un autre sondage, la droite (UMP, UDI, Divers Droite) est en tête des intentions de vote (32%) pour le premier tour des départementales le 22 mars, devant le FN (29%) et le PS-Divers Gauche (26%), selon un sondage Harris Interactive pour M6 publié dimanche. Derrière ce tiercé arrivent ensuite le Front de gauche (7%) , Europe Ecologie-Les Verts (3%), le MoDem (0,5%) et l’extrême gauche (0,5%).
Par ailleurs, plus d’un Français sur deux (54%) considère l’élection d’un conseiller départemental issu du Front national dans son canton comme une mauvaise chose. 20% estiment que ce serait « plutôt une bonne chose », 25% « ni une bonne ni une mauvaise chose », et 1% ne se prononce pas.
Les trois principales motivations du vote sont l’étiquette politique des candidats (qui jouent « beaucoup » pour 52% des personnes interrogées), les enjeux locaux (49%) et leur projet (46%). Entrent ensuite en ligne de compte les enjeux nationaux (38%), la situation personnelle des électeurs au quotidien (31%) et le bilan du conseil général sortant (26%).
5) Mais finalement un département qui devrait rester à gauche…
Partie 1 : Départementales: les grandes marques des partis se font discrètes, sauf le FN. Un véhicule de campagne, en revanche, se fait remarquer!
Madame la nouvelle commissaire de Narbonne emploie un langage direct.
Dans une de mes récentes chroniques narbonnaises, j’observais que les grandes « marques » politiques n’avaient plus, pour reprendre une image boursière, la côte. Leurs représentants, sur le marché électoral de gauche et de droite, tentant de maintenir leurs parts de marchés avec des « accroches » publicitaires aux contours flous. Avec, comme effet paradoxal, l’affirmation de l’image, et de la marque, du « nouvel entrant », à savoir le FN de Marine le Pen. Cette situation est évidemment le résultat, pour les partis dits de gouvernement, d’une « identité », commerciale -qu’on me pardonne le qualificatif – perdue. Les « clients » de ces partis, ne se reconnaissent plus, ou mal, en effet, dans l’offre qui leur est présentée; une offre, pour ne prendre que les seuls exemples du PS et de l’UMP, qui, dans l’exercice du pouvoir, se révèle vite n’être que de la « fausse » publicité. Car il y a des limites au théorème de Talleyrand selon lequel: « En politique, ce qui est cru devient plus important que ce qui est vrai. »
Il y a donc urgence à ce que soient redéfinis leur « produit », leur « marque » et leur « accroche » s’ils veulent encore exister et se rendre utile sur le marché politique et électoral.