Mais qu’ils sont cons !

 

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Vraiment, qu’ils sont cons ! Encore sous le choc de la  mort dramatique du jeune Clément, tué par un groupuscule de fous furieux au QI de punaise et à la nuque raide, et au lieu d’exiger l’arrestation, le jugement et une sanction exemplaire de ces nazillons connus des services de police, on lit, sur Facebook et ailleurs sur le Net, on entend, sur les ondes et à la télé, des Ber et des Verts, que les responsables de ce crime odieux seraient les manifestants contre la loi Taubira, la droite, les cathos, Marine le Pen et que sais je encore… Pour ceux qui prétendaient vouloir pacifier des relations sociales tendues à l’extrême par leurs prédécesseurs, se lancer dans de pareils amalgames alors que les difficultés de toute sorte s’aggravent, que le chômage grimpe et que des sacrifices sont tous les jours demandés aux français, c’est tout simplement, je me répète, con. Cyniquement con! J’ajoute qu’à ce niveau de bêtise intéressée, l’instrumentalisation politique de la mort de Clément par nos professeurs de vertu n’a d’égale que la débilité mortifère de ses assassins… 

Pathétiques primaires à l’UMP !

 

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Cette dernière semaine se sont déroulées les primaires de l’UMP pour désigner celui ou celle qui affrontera la candidate désignée à la succession de Bernard Delanoë, Anne Hidalgo. A cette heure, on ne connait pas le résultat du vote des militants. La seule chose que l’on sache est que cette consultation fut et restera comme la marque des tensions idéologiques et culturelles qui traversent ce parti. Peu importe qui en sortira vainqueur, le résultat est pathétique… Contestations, bugs, fraudes pour certains ; et la presse, ravie, appelée en témoin intéressé…comme Marine le Pen, ce matin , sur Radio Classique, aux anges, si on peut dire… Sans vouloir jouer les devins, je prédisais ce scénario. Paris est en effet la scène emblématique d’un combat qui n’est pas seulement celui des ambitions et des talents. J’écrivais ceci le 22 mai: 

 » Tout juste commence-t-on a mesurer l’amplitude des tensions et des clivages idéologiques au sein de l’UMP. Le  » débat  » sur le mariage pour tous , la mobilisation de la quasi totalité des troupes militantes et de nombre de ses élus pour en empêcher le vote, témoignent à l’évidence d’un repli conservateur ( au sens politique du rejet du libéralisme, à tout le moins sur les moeurs et les valeurs ) . L’offensive, en interne, des tenants d’une ligne droitière affirmée sont à la manoeuvre et tente de conquérir des positions de pouvoir ou de faire battre des personnalités de sensibilité libérale. Paris et les primaires pour désigner le candidat ou la candidate de l’UMP pour tenter de ravir la mairie au PS, sont , à cet égard, particulièrement emblématiques de cette lutte fratricide. Le jeune leader de la  » Droite forte « , G. Peltier, vient ainsi d’appeler tout récemment ses soutiens à tout faire pour que NKMorizet n’ait pas l’investiture de son parti. Ce qui, compte tenu du faible engouement des militants pour ces primaires et de la forte mobilisation des anti NKM risque fort de se produire; et assurerait de ce fait l’élection d’Hidalgo quasiment sans combat. Les  » chefs  » de l’UMP ont perçu le danger et ont illico condamné cette manoeuvre. Mais au delà de la scène parisienne, se joue en réalité un autre combat beaucoup plus important pour l’avenir de ce parti: celui des tenants d’une ligne  » à droite toute « , qui veulent faire la jonction avec des thématiques jusqu’ici exclusivement proposées par Marine Le Pen, et ceux qui, tout en prenant en compte ces dernières, veulent  préserver son noyau libéral, y compris sur le plan des moeurs… Les investitures pour les prochaines municipales seront un test grandeur nature du rapport de force entre ces deux grands courants, sous la pression des organisateurs des grandes manifs contre le mariage pour tous; voire la naissance d’une sorte de Tea Party à la française. Décidément, on n’a pas fini d’en parler ! « 

Je ne retire ni n’ajoute une seule ligne

Hollande sur le chemin de Blair, Clinton et Schröder .

 

 

 

 

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«Je garde de la social-démocratie le sens du dialogue, la recherche du compromis et la synthèse permanente entre la performance économique et la justice sociale», a déclaré François Hollande à Leipzig. C’est à Bad Godesberg, en 1959, que le SPD « a franchi le pas», a-t-il rappelé , ajoutant: « Tout n’est pas transposable. » Mais de saluer cependant les réformes engagées il y a plus de dix ans par la gauche allemande: « Le progrès, c’est aussi de faire des réformes courageuses pour préserver l’emploi et anticiper les mutations sociales et culturelles, comme l’a montré Gerhard Schröder», a-t-il insisté. Ah ! ce Schröder, qu’il avait superbement ignoré quand il était premier secrétaire du PS et Jospin premier Ministre du gouvernement, préférant recevoir alors Oskar Lafontaine, le Mélenchon allemand de l’époque ; Schröder, qui était assis au premier rang à l’écouter l’ironie aux lèvres et se remémorant sans doute le conseil alors prodigué aux socialistes français  » faites donc les 35 heures Lionel, ce sera très bien pour les entreprises allemandes « … On connait la suite. Plus sérieusement, si cela se peut, nul ne saurait contester la mutation du socialisme français qu’est en train d’engager Hollande. Et ce discours de Leipzig en est l’acte fondateur. Le problème est que le modèle social-démocrate vanté, fondé sur le couple croissance-redistribution à la hausse pour tous, l’augmentation des prestations sociales et la préservation des acquits sociaux, est dépassé. La gauche allemande et Schröder pris en exemples, c’est déjà, en réalité, un social libéralisme assumé et pratiqué; et encore un gros mot, pour beaucoup de socialistes français ! Les mois qui viennent seront cependant décisifs et devraient accélérer ce passage, par dessus la social démocratie, à un social libéralisme français de fait. Les réformes de structures : retraites, assurance chômage, prestations sociales, en seront les marqueurs et sa vérité. Au grand dam de la gauche de la gauche et des écolos, mais, grâce à la solidité des institutions de la cinquième République, sans risques politiques majeurs pour le Président et son premier ministre. La France étant le pays le plus redistributif de l’ OCDE, pour la première fois dans son histoire, la gauche, qui détient tous les pouvoirs, va donc être conduite à engager des réformes sociales à la baisse…De sorte que l’on peut déjà affirmer, en ce début de l’an II de son règne , que François Hollande ne peut espérer se faire réélire qu’avec des voix du centre et… d’une partie de la droite. Les mêmes, mais en beaucoup plus grand nombre, qui ont fait défaut à Sarkozy… Si l’UMP et ses alliés n’arrivent pas à se doter d’un programme et d’un leader, ils en sont très loin, c’est jouable. Reste l’hypothèse d’un come-back de NS !… On en reparlera!

Hollande fait une politique de droite, et alors !

 

 

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J’ironise sur François Hollande, il est vrai, mais les esprits subtils auront quand même relevé que je ne cesse de noter son orientation libérale et européenne. Pour le dire de manière encore plus nette, il entraîne ses troupes et ses alliés sur des chemins de réformes que la droite au pouvoir n’auraient pu prendre par peur d’une explosion sociale et installe, dans la conscience sociale et politique de ses électeurs, un ensemble de thèmes et de pratiques considérés jusqu’ici comme appartenant au seul patrimoine de la  » réaction  » . Je n’en ferai pas ici la liste, mais, du pacte budgétaire à la limitation des déficits publics, la liste est impressionnante. Et puis souvenons nous que le PS défilait avec tous les syndicats pour s’opposer à toute réforme du système des retraites, après avoir contesté celle des régimes spéciaux… et qu’ Hollande aujourd’hui affirme qu’il la menera à son terme; et ce dans la suite logique de son prédécesseur à quelques petites variantes près. Sa dernière conférence de presse, inaugurale de l’an II, confirme cette orientation tout entière marquée du sceau de l’orthodoxie delorienne ( une tradition de centre-gauche penchant tout de même du côté droit! ) Sa majorité tangue et ses électeurs se rebiffent, mais la première n’a pas d’autres choix que de suivre son chef, et les seconds d’attendre les municipales pour éventuellement manifester leur mauvaise humeur. Plus crument encore, Hollande fait le sale boulot et la droite fait semblant de s’opposer. C’est de bonne guerre: elle est dans son rôle ! mais la véritable opposition est incontestablement du côté de Mélenchon! Au final, l’intérêt de l’UMP et de ses alliés ( et du pays…) est que la ligne Hollandienne soit consolidée; elle en tirerait de substantiels bénéfices si, par hypothèse, elle accédait au pouvoir dans trois ans…

De l’ utilité malgré tout des partis.

 

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Mauriac n’était pas fou des partis : « Encombrants, inutiles, ne pouvant plus servir à rien, les partis politiques traditionnels en France ressemblent à ces plantes d’appartements, dans leurs cache-pot énormes, qui ornaient les salons bourgeois de 1895, et que les dentistes de ce temps-là cravataient volontiers d’un ruban rose… Les vieux partis traditionnels français ressemblent de plus en plus à ces chrysalides vides que l’insecte laisse derrière lui, à de diaphanes peaux de serpents, à ces queues coupées de lézards qui remuent encore mais qui n’intéressent plus le lézard » !…Pour autant Mauriac aurait-il salué l’avènement d’une démocratie d’opinion ? Pas sûr. Et moi encore moins! Mais sa critique résonne encore. Il est vrai cependant qu’ils ont changé de forme. Finies les « masses » encartées et formées par des perspectives idéologiques et historiques à des changements de société lourds et radicaux. A présent, ce sont plutôt des organisations d’élus et de collaborateurs d’élus construites comme des machines à conquérir le pouvoir. Ils n’ont plus, ou si peu, ce rôle de lien et d’influence auprès du corps social, que détiennent désormais les grands médias et les instituts de sondage. Quant aux options programmatiques, elles sont élaborées ailleurs : dans des Thinks-Tanks, selon la méthode anglo-saxonne. Accordons leur cependant encore la sélection « d’élites » politiques, dont les plus importantes, pour les partis dits de gouvernement, ont été formées bien avant dans les mêmes grandes écoles (ENA, surtout !). Et puis enfin, dans le cadre d’une démocratie représentative, et malgré tous leurs défauts, ils constituent les seuls vecteurs par où se construisent et circulent les grandes options sociales. Cela dit, les opposants aux « mariages pour tous », récemment, ont démontré qu’un fort courant d’opinion pouvait désormais se passer d’eux. Epiphénomène, qui ne me semble pas remettre en cause fondamentalement cette fonction « d’expression » sociale, qu’elle soit par eux directement  rationnalisée, ou récupérée. Alors certes, Mauriac a des mots toujours d’actualité, mais, comme beaucoup d’autres choses, des partis, on ne peut, décidemment, en démocratie, s’en passer.

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