Débattre ?!

On appelle ça débat démocratique. Des faits. De la raison. Le respect du contradicteur. Balivernes.

On appelle ça débat démocratique. Des faits. De la raison. Le respect du contradicteur. Balivernes.

Un mois et demi au moins que les médias ne parlaient que de ça. Et que LFI misait sur la prise de l’Élysée. Finalement, le 10 septembre, rien n’a été bloqué. Ou si peu. Et vite dégagé.

Un café. Quatre hommes. Deux journalistes. Deux socialistes. Une phrase lancée à la cantonade : « On fait ce qu’il faut pour Dati. »
Une caméra planquée. La vidéo tourne. La toile s’enflamme.
Tout est là, visible, transparent. Trop visible. Et c’est bien ça le piège. On croit voir la vérité nue, mais ce n’est qu’un reflet. Derrière la façade, rien n’est clair. Pas plus la politique que le journalisme.
La transparence promet de laver plus blanc que blanc. En réalité, elle salit tout. Elle fabrique du soupçon. Elle tue la confiance. Elle nourrit le cynisme.
Le Parti socialiste sort encore un peu plus faible de cette comédie. Les médias publics encore plus fragiles. Et l’opinion, elle, n’y voit qu’une confirmation de ce qu’elle croyait déjà : tout est magouille.
C’est ça, le Mal d’aujourd’hui. Pas une faute, pas un crime. Juste cette opacité qui naît de trop de lumière. De la perte de tout secret. Tout comme, dans le « crime parfait », c’est la perfection elle-même qui est criminelle.
Citation : Jean Baudrillard : « Le Bien est ce qui veut se réaliser dans la transparence. Le Mal, c’est ce qui déjoue cette volonté. »
Illustration : Edward Hopper (Nighthawks) Quatre personnages. On voit tout, et pourtant, on ne comprend rien de ce qui se trame. L’intérieur est clair, l’extériorité floue, opaque.

Ah, l’acétamipride… Cette molécule a au moins un mérite : elle fait pousser les indignations comme du chiendent. Dernière récolte en date : le Conseil constitutionnel serait sorti de son rôle, se prenant pour une académie des sciences, et confisquant la voix du peuple. Excusez du peu : ce n’est plus le gouvernement des juges, mais leur impérialisme !

Je me méfie toujours des livres fraîchement parus, ces œuvres que la rumeur critique, souvent complaisante, encense ou démolit sans recul. Trop de bruit, trop d’échos parasites. J’attends que le temps fasse son œuvre, qu’il trie, qu’il efface ou qu’il consacre.