Aux Bernardins, le Président de la République a-t-il « bafoué » la laïcité ?

         

Hourvari ! Pétage de câbles, dirait plutôt mon petit-fils, sur les réseaux sociaux depuis la diffusion, hier, sur la « toile », non pas du discours d’Emmanuel Macron prononcé devant la « conférence des évêques » aux Bernardins, mais d’une « petite phrase », comme d’habitude sortie de son contexte.

«Nous partageons confusément le sentiment que le lien entre l’Église et l’État s’est abîmé, et qu’il nous importe à vous comme à moi de le réparer. » Et les chefs de meute de brandir les deux articles de la loi  de 1905 pour nous expliquer que les liens avaient été rompus depuis ; qu’Emmanuel Macron par cette entame de discours voulait les rétablir, reconnaître les cultes et légitimer le communautarisme… Bref, le Président  bafouerait la laïcité et saperait les fondations de notre République.

Je ne vais pas me lancer dans une longue analyse de ce bout de phrase présidentiel, mais tout «bêtement» indiquer que le lien évoqué par Emmanuel Macron n’est évidemment pas juridique, contrairement à ce que suggère intentionnellement ses détracteurs, mais social et politique (entendu au sens large du terme), comme l’Église doit, elle aussi, être comprise dans le sens classique de la «communauté des croyants» et non comme une institution « reconnue » (la  «reconnaissance» renvoyant à un statut juridique ou à des privilèges normatifs – rompus depuis 1905.)

Rien donc qui remette en question la laïcité, bien au contraire, dans le discours présidentiel. Un discours très clair au contraire sur la seule norme qui s’impose à tous, sans discussion ni aménagement : la loi de la République.

Je le cite :

«Je ne demanderai à aucun de nos concitoyens de ne pas croire ou de croire modérément. Je ne sais pas ce que cela veut dire. Je souhaite que chacun de nos concitoyens puisse croire à une religion, une philosophie qui sera la sienne, une forme de transcendance ou pas, qu’il puisse le faire librement mais que chacune de ces religions,de ces philosophies puisse lui apporter ce besoin au plus profond de lui-même d’absolu. Mon rôle est de m’assurer qu’il ait la liberté absolue de croire comme de ne pas croire mais je lui demanderai de la même façon et toujours de respecter absolument et sans compromis aucun toutes les lois de la République. C’est cela la laïcité ni plus ni moins, une règle d’airain pour notre vie ensemble qui ne souffre aucun compromis, une liberté de conscience absolue et cette liberté spirituelle que je viens d’évoquer. » 

Au fond, quand on lit attentivement ce texte, sans préjugés ni parti pris idéologique, on comprend quelle est la véritable intention du Président de la République : sortir les « catholiques » d’une instrumentalisation  à des fins électorales.

En effet, d’un côté, une partie de la classe politique (à droite et à l’extrême droite) a surjoué l’attachement aux catholiques ; et, ce faisant les a réduits « à cet animal étrange qu’on appelle l’« électorat catholique » … De l’autre (à gauche), les catholiques ont été relégués «par méfiance acquise et par calcul au rang de minorité militante contrariant l’unanimité républicaine. »

Ce qui lui permet d’affirmer, rejetant l’une et l’autre posture, que s’il était prêt à «écouter» l’Église sur les sujets sociaux (l’accueil des migrants…… ou éthique (PMA, fin de vie, etc. ), «l’État et l’Église appartiennent à deux ordres institutionnels différents, qui n’exercent pas leur mandat sur le même plan.» De sorte que cette dernière ne pouvait avoir qu’une voix questionnante et non injonctive.

Et de terminer son propos par cette remarque : «Nous devons, une bonne fois pour toutes, admettre l’inconfort d’un dialogue qui repose sur la disparité de nos natures, mais aussi admettre la nécessité de ce dialogue car nous visons chacun dans notre ordre à des fins communes, qui sont la dignité et le sens. »

Jean Pierre Denis, le rédacteur en chef de « la Vie » (excellent hebdomadaire !) ne se trompe d’ailleurs pas sur le sens général de ce discours, qui promet aux catholiques des «lendemains», disons, pour être charitable, moins oecuméniques…

Il y aurait bien d’autres commentaires à faire sur ce discours, notamment sur des points passés sous silence et qui pourtant prêtent plus à polémique que «le bout de phrase» abondamment jetée par les médias sur  les réseaux sociaux… Mais voilà, nous vivons, hélas, une époque où nous ne prenons plus le temps que de lire les gros titres, sans prendre celui de réfléchir aux textes qu’ils annoncent !

PJ : le discours du Président de la République est en lien ici  (format PDF)

Que sont ces idoles devenues qui jadis enflammèrent notre « jeunesse » !…


Ah ! Que sont ces idoles devenues qui jadis enflammèrent notre « jeunesse » ! Marx, Lénine, Mao, Castro, Ho Chi Minh… sous les drapeaux desquels nous chantions leur gloire. La Chine et Cuba éclairaient  nos vies, brillaient d’une humanité fraternelle. Les intellectuels y plantaient du riz ou coupaient des « cannes » sous l’autorité de jeunes gens qui chantaient « l’Internationale ».

Édouard Philippe :  » Euh… avec ces manifs, que de « Marcheurs » !…

Le croquis de la semaine de Denis Carrière :

 
     
 

Vous pouvez agrandir l’image en cliquant dessus. Tous les croquis et caricatures de Denis sont disponibles en cliquant sur Denis Carrière, en rouge, en haut et à gauche.

 
 

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De l’usage idéologique des « petites lignes » en Occitanie, comme ailleurs…

     

Je le confesse, jusqu’à dimanche matin j’ignorais le nom de l’élu de la Région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée qui, dans son instance exécutive, avait la « charge » des « mobilités ». Une lacune dans ma connaissance de l’institution régionale enfin comblée par la lecture du dossier dominical que le Midi Libre a consacré à « Ces petites lignes d’Occitanie qui ont tout des grandes » (!)

Jean-Luc Gibelin (PC), donc, puisqu’il s’agit de lui, y déroule un argumentaire qu’on peut aussi lire sur les nombreux tracts en circulation sur tous les réseaux à l’exception cependant du ferroviaire perturbé par des mouvements de grève dite – joliment – perlée .

Son souci, nous précise-t-il, à la première question posée par un anonyme journaliste du quotidien régional « est de veiller à ce que ces lignes à vocation touristique, à connotation historique, restent dans la convention TER… »

Mais s’interroge notre mystérieux rédacteur « 40 voyageurs par jour (en semaine) entre La Bastide et Mende, est-ce suffisant et rentable ? ». À quoi le « monsieur Train » de la Région rétorque qu’il «  n’est pas question d’accepter qu’on nous assène un niveau de présence et de fréquence… Je ne serai pas le vice-président qui ferme cette ligne ».

Autrement dit, n’y aurait-il qu’un voyageur par semaine sur cette ligne, elle serait maintenue. Comme toutes celles qui sont tout autant sous-utilisées… ou qui pourraient être réouvertes (je pense – j’ironise – à celles de mon environnement immédiat : Narbonne/Bize-Minervois ou, plus touristique encore, Narbonne/Mouthoumet…)

Qu’il faille maintenir en activité certaines lignes peu fréquentées, sans doute, mais, contrairement à ce qu’affirme Monsieur Gibelin, il lui faudra faire, quoi qu’il en dise, sur ce réseau des « petites lignes » aussi, des choix (comme dans le passé !).

En effet, entretenu pendant des années a minima (les financements ayant été orientés vers le réseau LGV et son déploiement) des investissements massifs et coûteux, hors de portée de la Région sont nécessaires sur l’ensemble du réseau (« petites lignes » et TER compris). D’autant qu’à cela s’ajoutent les demandes sans cesse réitérées, par la voix de sa présidente et celle de nombreux autres élus de métropoles, communautés d’agglomération et villes, d’ouvertures de LGV et de gares TGV, alors que la SNCF et l’État n’en ont pas  les moyens.

On peut donc  légitimement s’interroger sur ce que cachent en réalité les déclarations pétries de bonnes intentions  de monsieur Gibelin – il n’est pas le seul ! La clef pour comprendre cet ensemble de contradictions étant peut-être dans cette toute petite phrase – un éclair de lucidité ! – en fin de l’entretien cité : « Il y a des ayants droit au transport où qu’ils habitent ». Des ayants droit au transport, pas des ayants droit exclusivement au train, en effet… Ce qui suppose en vérité des choix, selon les territoires, pour les satisfaire, entre les différents modes de transport (Bus, covoiturage, train) en les rapportant aux moyens financiers disponibles ; et qui relève de la responsabilité d’un vice-président en charge des « Mobilités » et non de la seule SNCF !

De petites phrases au cours d’un entretien en disent parfois long sur de « petites lignes » ; en Occitanie comme ailleurs… 

Jeudi soir, une minute de silence et une réunion du conseil municipal aussi…

     

Jeudi, à 18h30, j’étais à l’ouverture de la réunion du conseil municipal de ma bonne ville de Narbonne. Dans la salle ouverte au public, quatre personnes environ -– à l’exclusion des deux ou trois agents de la police municipale. Quand Didier Mouly, le maire, a demandé aux conseillers municipaux présents d’observer une minute de silence en hommage au colonel Arnaud Beltrame, le vide de cette grande « salle commune » m’est apparu soudain comme le symbole même d’un certain état, disons « spirituel », de notre société. Je sais que cette remarque peut surprendre certaines personnes, mais, en la circonstance, sans doute encore pris par l’émotion du sacrifice de celui qui désormais figure au rang de nos héros nationaux, c’est ainsi que « j’écoutais » ce moment solennel de silence. Moment vite suivi d’une courte déclaration de Didier Mouly, annonçant qu’il demandait à son adjointe, madame Rapinat, d’étudier sur quel « boulevard ou bâtiment public » inscrire désormais le nom d’Arnaud Beltrame. Initiative qu’impatiemment j’attendais…

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