Dans le bureau du dernier étage où s’érigeait sa superbe, il s’adonnait au monologue, sourd à toute voix autre que la sienne. Ce rite singulier s’accentuait à la suite d’agapes. À quiconque osait l’interrompre, une feinte léthargie servait de bouclier. Méfiance ! Car l’instant d’accalmie à peine advenu, il resurgissait, renouant le fil de son discours interrompu.
Quoi de plus répugnant que le spectacle donné par la meute de tous ceux qui doivent mandats et notoriété au chef jadis adulé de La France Insoumise et qui font mine de découvrir aujourd’hui l’autoritarisme et le cynisme politique de Jean Luc Mélenchon ; quoi de plus répugnant en effet que d’avoir à supporter autant de lâcheté et d’hypocrisie étalées ainsi à la pelle, sans compter, sans honte ni reflux sur tous ces plateaux radios et télés graisseux et complaisants.
À part ça, les Halles de Narbonne étaient en deuil ce matin ; et il pleuvait. Le Racing Club Narbonnais avait pris quarante points, en demi-finale de Nationale, la veille au soir, à domicile et, circonstance aggravante, contre Carcassonne ; des Halles en deuil, disais-je, mais bondées et toujours aussi vivantes. À midi, le soleil brillait.
Le corps du pape François était encore chaud, que s’affrontaient déjà sur les ondes, télés et réseaux sociaux les chefs et militants politiques qui rêvent d’une église catholique réduite à ses seules dimensions culturelles et sociales, disons humanistes, et ceux, critiques sévères du défunt pape, qui vantent un catholicisme identitaire et conservateur, disons de type maurrassien. Inutile de dire ici, le peu de foi, façon de parler, le peu de respect, restons courtois, que j’ai pour ces hypocrites manipulations idéologiques et politiques.
L’inéligibilité de Marine Le Pen, si elle est confirmée en appel en 2026, ne sonne pas le glas du RN comme je l’entends et le lis ici ou là. Au contraire, je pense qu’elle pourrait bien marquer un tournant décisif dans l’histoire de ce parti. Lundi, le tribunal a rendu en effet un service inattendu au RN en achevant le long processus de sa dédiabolisation. Marine Le Pen a travaillé sans relâche à la modernisation de l’image de son parti, allant même jusqu’à obtenir le soutien d’intellectuels juifs et d’Israéliens, ce qui était impensable il n’y a pas si longtemps. Elle a certes atteint des sommets dans les sondages, mais un obstacle majeur restait : son nom de famille et sa dimension symbolique toujours vivante empreinte d’un passé OAS-Pétainiste. Les juges ont éliminé cette barrière en signant la fin de la dynastie Le Pen, et, ce faisant, ils ont ouvert la voie à une mutation historique au sein du RN. J’ajoute que, contrairement à l’époque de Jean-Marc Le Pen, le RN compte avec Bardella un numéro 2 aussi fort que le numéro 1. Un profil difficile à lier au canal historique du RN. Marine Le Pen aurait pu perdre à cause de son nom, Bardella peut-être pas.
Déjeuner à l’Auberge des Jacobins. Nous y avons nos habitudes. Vanessa est à l’accueil. André est en cuisine. Ils sont jeunes. Ils sont sympathiques. La cuisine est simple. Les prix sont […]
Hier matin, boulevard Gambetta. M… Avec lui, c’est comme ouvrir une radio. Toujours la même musique : ce qui casse, ce qui brûle, ce qui rate. Le reste, ce qui fonctionne, ce qui tient encore debout, […]
Il était assis là, droit comme il pouvait encore l’être. Une doudoune, un souffle un peu court, les gestes comptés. Sur ses genoux, un petit chien. Léger. Silencieux. Les yeux tournés vers la porte, […]
Je croyais que la culture était un bien commun. Une respiration. Je découvre qu’elle est surtout un territoire. À défendre. À verrouiller. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime […]