Réchauffement climatique, transition énergétique, nouveaux usages aussi des coeurs de ville – ce sont de moins en moins des espaces commerciaux, au sens traditionnel du terme – , de la part des résidents permanents, comme des touristes, notamment, contraignent les élus à penser la ville (et y vivre) autrement.
Après six mois de quasi-suspension de l’action politique gouvernementale pour cause de crise des « gilets jaunes » et de grand débat orchestré par le Président de la République lui-même, le gouvernement en tire toutes les conséquences, institutionnelles et politiques, dans ses relations avec les élus locaux. Des élus locaux qui, objectivement, lui ont permis de reprendre le contrôle politique de ce mouvement social de grande ampleur (moins par le nombre de ses manifestants d’ailleurs que par son dynamisme et la durée de leur mobilisation).
A moins dʼun an des élections municipales, lʼinstitut de sondage Opinion Way vient de dévoiler son étude « Les Français et lʼengagement citoyen pour les élections municipales » réalisée auprès dʼun échantillon de 1001 personnes représentatives de la population française. « Quʼattendent les Français des candidats et de leur programme en vue des élections municipales de mars 2020 ? », sʼinterroge Frédéric Micheau, directeur des études dʼopinion dʼOpinion Way.
Très intéressant « papier » signé Ludovic Dupin, publié dans Novethic, qui démontre que, contrairement à ce qui est habituellement diffusé dans les médias, l’économie de marché, n’est pas, en soi, un mode de production contradictoire avec la préservation de l’environnement. Dans un récent billet, j’avais d’ailleurs déjà indiqué que de gigantesques marchés s’ouvraient désormais à elle…
D’emblée, l’auteur dément l’idée reçue selon laquelle chaque génération nouvelle serait porteuse d’une identité particulière radicalement différente de celles de leurs devancières. Une idée qui a sans doute une part de vérité s’agissant des modes culturelles, mais pas pour les valeurs qui sont des orientations beaucoup plus stables. Seconde illusion, sur le plan des valeurs, les jeunes seraient radicalement différents des adultes. Sur certains points, oui, mais pas de façon radicale.
Quels sont donc les traits saillants de cette édition 2018.
Tout d’abord, ce qui frappe et étonne, c’est que les jeunes se déclarent massivement plutôt satisfaits de la vie qu’ils mènent. Ceux qui se déclarent insatisfaits (en se plaçant en deçà de 5 sur une échelle de 1 à 10) ne représentent que 7% des 18-24 ans. « En réalité la jeunesse est de plus en plus polarisée entre les sortants sans diplôme dont la situation se dégrade d’année en année mais qui ne forment qu’une petite minorité de la jeunesse (13% des sortants avec le brevet des collèges au mieux selon le ministère sur les années 2013-2014-2015) et ceux qui parviennent à acquérir une qualification même d’un niveau modeste. »
Un relatif optimisme individuel de la majorité des jeunes qui se combine à une forte défiance à l’égard de la société et de ses institutions — comme pour les adultes ! Par exemple, seuls 30% des jeunes disent avoir confiance dans le Parlement (ils étaient 46% dans ce cas en 1981). Défiance qui s’exerce aussi à l’égard des individus : seuls 27% des jeunes (comme des adultes) disent « qu’on peut faire confiance à la plupart des gens », 72% déclarant « qu’on n’est jamais assez prudent quand on a affaire aux autres ». Un sentiment d’intégration sociale de longue date nettement plus faible que dans les pays de culture protestante, mais qui s’aggrave d’année en année.
Toutes les institutions ne sont pas néanmoins rejetées par les jeunes. En effet, parmi les institutions qui recueillent au moins 70% de confiance (une grande ou une certaine confiance), on trouve l’armée et la police ! Un résultat qui montre bien que l’image médiatico-politique de la jeunesse est complètement faussée.
À cette demande d’autorité s’ajoute une demande de protection. En effet, les autres institutions plébiscitées par les jeunes étant le système de santé, le système de sécurité sociale, le système éducatif. Une demande d’État qui ne signifie pas pour autant un rejet de l’économie de marché —l’idée de « concurrence » est plus acceptée que refusée…
Après les élections européennes, il est apparu que les jeunes politiquement mobilisés avaient indéniablement été attirés par le vote écologiste. Là encore, il convient d’être prudent, pour la simple et bonne raison que les jeunes politiquement mobilisés sont très peu nombreux.
De manière générale, sur le plan politique, les attitudes des jeunes suscitent de l’inquiétude. Seuls 43% des jeunes de 18-24 ans considèrent comme « absolument important » de vivre en démocratie. Et une forte minorité exprime un attrait certain pour les solutions politiques autoritaires. 8% des jeunes de 18-24 ans disaient en 1999 que « ce serait une bonne chose que l’armée dirige le pays », ils sont 20% à adhérer à cette idée en 2018 ; et 24% considèrent que ce serait une bonne chose (très bonne ou assez bonne) que « d’avoir à la tête du pays un homme fort qui n’a pas à se préoccuper du Parlement ni des élections ».
À l’évidence, les résultats de cette enquête mettent en évidence que la défiance sociétale chez de nombreux jeunes commence à atteindre le cœur même des valeurs démocratiques et républicaines. Il serait irresponsable de ne pas en prendre acte. Le temps presse pour tenter de l’enrayer…
*L’enquête est réalisée tous les neuf ans depuis 1981 (1990, 1999, 2008, 2018).
Picasso Pablo (dit), Ruiz Picasso Pablo (1881-1973). Paris, musée national Picasso – Paris. MP72. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]