Moments de vie : « La magie de Noël » !

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Sa.26.11.2022
 
La magie de Noël.
 
Un immense Père Noël en matière plastique a été installé avant-hier sur la place, à quelques mètres seulement de ma porte d’entrée. Immensément gros et bedonnant, il a le même air ahuri, stupide et las que ceux, animés, postés dans les halls des grands magasins, un enfant sur leurs cuisses, attendant d’être pris en photo par des parents tout excités. Il arrive parfois que certains de ces petits garçons ou petites filles, effrayés ou lucides, pleurent. Alors, on n’a qu’une envie : les consoler.
Ce matin, un touriste espagnol a grimpé sur l’immense Père Noël trônant sur ma place. Il s’est assis sur ses cuisses et a fait grossièrement le pitre. Ses amis l’ont encouragé de la voix, pendant qu’ils le filmaient avec leurs portables. Tous riaient. Grassement. Alors, je n’ai eu qu’une envie : partir !
 
 
 
 
 
 

Un dimanche au cinéma ! Histoires de mères : « Saint Omer », d’Alice Diop .

 
 
 
 
 
 
 
 
Ma.15.11.2022
 
Dimanche au cinéma.
 
Dimanche après midi, dans la salle art et essai du Théâtre + Cinéma Scène nationale Grand Narbonne, j’ai assisté, en « avant-première », à la projection de « Saint Omer », le premier film de fiction d’Alice Diop. Un film présenté aussi en première mondiale à la Mostra de Venise en septembre et qui en est « sorti » couronné de trois prix, dont le prestigieux Lion d’Argent, Grand prix du jury présidé par l’actrice américaine Julianne Moore. La presse internationale, qui le couvre de louanges avant même sa présentation dans les salles françaises, le 23 novembre, est au diapason de cette reconnaissance.

Moment de vie : Au-dessus du temps le ciel sonnait creux

 
 
 
 
 
 
 
 
 
Di.6.11.2022
 
J’ai taillé le murier,
balayé ses feuilles
sèches
et noires.
Au toucher
elles craquaient
comme la neige gelée
sous le cuir.
Plus tard,
désœuvré,
j’écoutais la mer et les Albères
au loin voilée.
Le goût du sel venait au visage,
dans les yeux,
les narines.
L’air était peuplé de chimères,
de faux souvenirs.
Au-dessus du temps,
le ciel
immaculé
sonnait creux.
 
 
 
 
 

Moment de vie : Ce cinéma là reste un cinéma de vieux !

 
 
 
 
 
 
 
 
 
Sa.5.11.2022
 
Moments de vie. Quel cinéma ?!
 
Dans ma petite ville, je ne fréquente qu’une seule salle de cinéma. Labellisée « Art et Essai », elle est gérée par le Théâtre Scène Nationale du Grand Narbonne. Je peux m’y rendre à pied sans quitter les berges de la Robine, ce qui soulage ma mauvaise conscience de vieux « boomeur » écoresponsable de tous les malheurs du monde, sa programmation « élitiste » s’accordant en outre avec un vague désir « petit bourgeois » de distinction intellectuelle et sociale, que je refuserais d’admettre selon mon ami resté à 60 ans passé indécrottablement trotskiste, mais culturel, s’empresse-t-il de préciser. La semaine dernière, j’y suis allé voir « la conspiration du Caire ». Un film plutôt bien fait et distrayant que j’ai cependant trouvé un peu long. Dans la salle, comme toujours, seuls les fauteuils des rangées les plus hautes étaient occupés. J’ai aussi remarqué que les femmes étaient de loin les plus nombreuses et que les rares hommes qui les accompagnaient avaient leurs têtes couvertes de cheveux blancs, ou partiellement nues – l’une d’elles, devant moi, gênante, l’était complètement. Elle brillait ! Pour les autres mâles, je me suis aussi demandé s’ils n’étaient pas déjà allongés, sous terre, ou vautré dans leur canapé, face à la télé, à s’échauffer devant un match de foot, ou partis avec des amis cueillir des champignons – c’est la saison des cèpes ! J’ai aussi pensé que nous constituions ainsi un public de fonctionnaires à la retraite, avec certainement une forte proportion d’enseignants. L’avenir du cinéma, avec lui, me semblant très incertain. Un constat général d’ailleurs confirmé par Jérôme Seydoux, lu ce soir-là dans un entretien donné au journal « le Monde » sur le thème de la « crise du cinéma ». Loin des vanités des différents acteurs de cette industrie qui, sans jamais se remettre en cause, sont toujours à la recherche de bouc-émissaires, le coprésident du groupe Pathé, lui, énonce tranquillement et froidement sa vérité :  » […] ce cinéma reste un cinéma pour vieux. Avec des sujets, des thèmes, une façon de filmer, de monter, je dirais gentiment… un peu à l’ancienne. C’est la raison pour laquelle les jeunes ne vont pas voir de cinéma français.[…] Après le Covid-19, les jeunes sont revenus en salle regarder des films américains. Les retraités sont revenus aussi. Ceux qui manquent, ce sont les 25-59 ans. »
Ce soir, je n’irai pas dans ma salle attitrée. Rien d’intéressant au programme, en effet. J’ai donc loué sur « Prime vidéo », pour 1€99, les « Illusions perdues ». Un film qui, lors de sa sortie, avait été projeté dans une salle du complexe CGR. Un complexe situé dans le misérable décor urbain d’une zone commerciale, à la périphérie de la ville. Et que je fuis à l’idée de m’y rendre en voiture et de devoir, dans une de ses salles, aspirer par le nez des effluves de pop-corn et des odeurs de vieilles moquettes souillées. J’ai aussi promis à ma petite fille, hier, une soirée ensemble devant notre écran de télévision. Elle choisira un film sur une plate-forme de vidéo, m’a-t-elle assurée… « Ça sera bien, papy ! »
 
 
 
 
 

Moments de vie chez mon gastro-entérologue.

 
 
 
 
 
 
 
 
Je.27.10.2022
 
Moments de vie chez mon gastro-entérologue.
 
Chez mon gastro-entérologue, les consultations se déroulent toujours selon le même protocole. Après les salutations d’usage, très courtoises et très décontractées, je lui expose d’abord les raisons et les symptômes qui m’ont amené dans son cabinet.

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