Hier, je n’étais pas devant mon téléviseur, ma tablette ou mon smartphone à regarder en direct la cérémonie d’hommage rendue par la Nation, dans la cour d’honneur des Invalides, aux 130 victimes des attentats du 13 novembre, à Paris. Je ne me suis pas attardé, non plus, sur les longues séquences de sa retransmission aux 20 heures des grandes chaînes de télévision. J’ai passé outre aussi sur les commentaires de la petite confrérie des grands éditorialistes parisiens de radio et de télévision. Et, pour aggraver mon cas, je n’ai pas suspendu un drapeau tricolore à ma fenêtre.
Dessin réalisé et envoyé au journal Midi Libre par Tom, 10 ans, et Laura, 6 ans et demi. 129 drapeaux en hommage aux 129 victimes du 13 novembre. Depuis, une victime en plus est décédée à l’hôpital.
Ce matin, j’ai reçu dans ma boîte de réception le dernier article de mon amie blogueuse Nathalie. Remarquable d’intelligence et d’équilibre, je le reproduis ici in-extenso. Il me semble en effet utile, dans ce temps où l’esprit d’analyse se confond souvent avec l’esprit de clocher idéologique, de donner à lire ce texte, afin de mettre un peu de clarté dans des débats aussi passionnés que volontairement obscurs. Entre bien-pensance sociétale de gauche et mal-pensance réactionnaire et identitaire, il y a, il faut, que se déploie un espace de réflexion à même de nous permettre de véritablement penser une situation d’une très grande complexité.
La lecture de certains textes, et commentaires, sur Facebook, sur ma pageet celles de certains de mes amis, a provoqué chez moi un sentiment que je ne saurais mieux exprimer que par la reproduction de cette citation de Milan Kundera:
Pierre Dumayet est mort un jeudi, le 17 novembre 2011. Il y a 4 ans. Il avait 88 ans. Avec sa femme Françoise, ils vivaient pendant les longs mois du printemps et de l’été dans une maison dominant l’étang de Bages. Cet homme, à l’époque où la télévision se réduisait à une seule chaîne, a « produit » de grandes émissions qui ont marqué durablement les hommes et les femmes de ma génération: « Cinq colonnes à la Une », « Lecture pour tous »… C’était aussi un écrivain. « Un écrivain du soleil, de la sieste railleuse et de l’apéritif rieur… », comme l’écrit joliment Serge Bonnery.