D’un déjeuner à Leucate où il fut question de Macron, des médias, d’Angelin Preljocaj, de la danse de la mer et de la vie, notamment !

 

   

Jeudi 6 juillet. Leucate village, à la terrasse du 35 bis, avec Michel Arcens pour notre déjeuner estival. Un rituel qui, entre Perpignan, où il réside, et Narbonne, nous réunit chaque été, depuis trois ans déjà ! Un léger vent venu de la mer et notre table à l’abri du soleil créaient d’idéales conditions pour ce moment de partage amical. La présence discrète d’une clientèle étrangère ajoutait au tableau une touche de vie sociale exotique. Je ne sais pourquoi, une certaine nonchalance générale peu-être, donnait à cette jolie petite place un petit air d’Italie…

Je regarde souvent la rue où je vais comme si…

 

Je regarde souvent la rue où je vais comme si

J’avais depuis longtemps quitté l’émouvante surface

Du monde pour l’autre côté sans fond qui nous efface

Un jour ou l’autre sans retour mais libres de souci.

Je m’applique assez bien à ce délicat exercice

Pour que très vite mon regard cesse d’appartenir

A l’amas nuageux d’espérance et de souvenir

Auquel j’aurai donné mon nom…

Jacques Réda : « La course : Nouvelles poésies itinérantes et familières 1993-1998 ». Éditions Gallimard, 1999. Page 11 « Un citadin »…

Illustration     :  Photo prise dans une rue de Gruissan  avec mon Iphone 6S .

La Cranquette, et les songes de certains soirs d’été devant cette maison aux volets bleus…


J’ai longtemps rêvé, certains soirs d’été, devant cette maison aux volets bleus située en plein coeur du vieux Gruissan. Ses occupants, sous la  treille, goûtaient le calme et l’air frais du moment. Je m’imaginais alors les rejoindre autour de leur petite table basse sur laquelle reposaient des verres emplis d’une boisson fraîche. Une main m’attendait pour me conduire dans sa pièce la plus sombre où je m’installais entre les bras du fauteuil le plus profond.

L’imprimerie Farges, dernier vestige d’un centre ville qui perd son « âme » !


C’est dans le New York Times – et en français ! – qu’Adam Nossiter publie un très bel article (ici) titré : « En France, le déclin des villes de province est celui d’un marqueur de son identité. » Il nous amène à Albi, une ville qu’il connaît depuis presque 35 ans, pour y être passé à plusieurs reprises après l’installation de ses parents à Paris lorsqu’il avait 4 ans, pour en faire l’emblème, le témoin de ce déclin.

Ces micro-évènements qui font l’absurdité ou la beauté du monde | Contre-Regard.com

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je suis de ceux qui vibrent au micro-évènement d’une hirondelle posée sur un fil électrique à basse altitude, environ trois mètres, et qui se laisse approcher jusqu’à voir sa gorge blanche frémir sous un vent d’ouest de fin d’après midi, sur l’ancien chemin de halage du canal des Deux-Mers, au Somail, ce superbe hameau situé à quelques kilomètres seulement de Narbonne, malheureusement amputé de valeureux platanes rongés par une maladie incurable, qui jusqu’alors offraient aux promeneurs leurs ombres protectrices les jours d’intenses et brûlantes lumières d’été.

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