Les voix de l’Europe.




Pascal Lamy, le patron de
l’O.M.C , en spécialiste des négociations internationales et de l’Europe ( il fut le directeur de cabinet de Jacques Delors quand ce dernier présidait la Commission Européenne ), le dit : « Si un Européen prend la parole sur une sujet, puis un autre sur le même sujet, personne n’écoute. Personne n’écoute parce que, soit c’est la même chose et cela devient ennuyeux, soit c’est différent et, en fin de compte, cela n’influencera pas le résultat. Donc, la bonne solution, si je peux me permettre, c’est au moins de s’assurer qu’ils s’expriment au travers d’une seule bouche. Pas d’une seule voix, une seule bouche, sur chacun des sujets à l’ordre du jour. Ce serait un grand progrès ».

Et pourtant, en juin, pas moins de sept Européens participeront au sommet du G20 : Herman Van Rompuy, le tout nouveau président permanent du Conseil européen, dont le poste a été créé en décembre dernier, lors de l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, José Luis Rodriguez Zapatero, le Premier ministre espagnol qui exerce ce semestre la présidence tournante de l’Union européenne et les dirigeants des quatre plus grandes économies européennes: Allemagne, France, Royaume-Uni et Italie.
Comment, dans ces conditions, parler d’une seule voix à travers la même bouche ? Et peut-on sérieusement envisager que ce groupe des  » sept  » aux voix discordantes soit entendu, compris et respecté. En Europe d’abord. Pour l’être ensuite dans le monde…
C’est à ce genre de détail, si je puis dire, que l’on mesure le chemin qui reste à parcourir à notre vieux continent pour se hisser à la hauteur des enjeux économiques et politiques du monde contemporain.
Un monde où les raisons de croire en un avenir meilleur s’affirment désormais sur les rives du pacifique et celles d’en envisager la fin dans les esprits de nos pays européens.

Des pays fatigués et vieillis dont l’arrogance diplomatique ne masque plus le  » désarmement moral  » de leurs peuples. A l’exemple du nôtre, qui n’a de cesse de jouer  » sa révolution  » et qui croit , se faisant, être dans le sens de l’histoire . Et qui l’est, sans doute aucun. Mais orienté vers le passé…

Le plus dur est devant nous.

Avant de tenir chronique dans la Croix, Alain Vernholes le faisait dans le Monde. L’économie est son sujet. Ou plutôt les politiques publiques économiques. Sa dernière, datée du 8 février 2010, est titrée «Le plus difficile est pour demain». Sa conclusion est qu’il faudra 10 à 12 ans d’équilibre budgétaire pour retrouver le niveau d’endettement qui était le nôtre en 1997 (60% du PIB ) et, en conséquence aussi serrer les budgets de l’Etat, des collectivités locales et de la sécurité sociale. Donc réformer sans désordre, agir sans autoritarisme et assainir les comptes publics en évitant le risque de la stagnation économique. Trois « grands écarts » qu’une droite fatiguée pourrait refiler à une gauche pas très motivée afin de gérer la crise sociale que ne manquera pas de produire ces ajustements budgétaires au combien nécessaires!Mais qui en contrepartie de ce transfert démocratique de la gestion du pays à la gauche lui permettrait, à l’occasion d’élections intermédiaires, de reprendre, mairies, départements et régions… En attendant, observons à la manœuvre les gouvernements espagnols, grecs et portugais, socialistes et sous pression des marchés financiers. Un avant goût de ce qui pourrait, peut -être, nous échoir un jour…

Le rire pour rester sérieux.





« Et si le handicap structurel
économique de l’Aude avait été une demi-chance pour que la crise se passe ici, un peu moins durement que dans des départements fortement industrialisés ? »  C’est le message que tenait à faire passer Madame le Préfet de l’Aude lors de sa dernière conférence de presse .
 Un peu comme si Dominique Strauss Khan, le patron du F.M.I, affirmait que le sous développement du Burkina Faso avait été une grande chance et que  la crise financière et la montée du chômage avaient moins affecté ses habitants que ceux des pays industrialisés ou en voie de développement.
Un détournement du sens des mots et des réalités comme on en trouve des centaines dans la bouillie médiatique qui nous est quotidiennement servie.
Il fut un temps où je m’en indignais.J’ai désormais pris le parti d’en rire.
Le seul instrument qui nous reste pour rester sérieux…

La claque des syndicats de Véolia.


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« N
ous ne pouvons accepter qu’à des fins purement politiciennes, certains continuent à dénigrer notre Groupe au travers d’attaques personnelles contre son ancien PDG….Les représentants syndicaux des Organisations syndicales présentes au sein du Comité de Groupe France de VEOLIA ENVIRONNEMENT ne peuvent que dénoncer ce genre de polémique qui ne rapporte qu’à certains politiciens et aussi à certains concurrents économiques. »

Texte signé par tous les syndicats de VEOLIA, y compris la CGT. Un coup de tonnerre dans le mundillo médiatico-politique. Et qui renvoie les Bayrou, Hamon et d’autres, trop nombreux pour être cités (sans oublier l’immense cohorte des éditorialistes prétendument informés) dans le sac de politiciens prêts à tout pour tenter de conquérir quelques parts de marché idéologiques. Une chose était de critiquer la double rémunération de Proglio, ce que j’ai fait, une autre de contester sa légitimé à cumuler une fonction non exécutive chez Véolia et ses responsabilités opérationnelles à EDF. Un « cumul » motivé par la volonté des deux entreprises de nouer des partenariats stratégiques. Non seulement pour elles, mais aussi pour la France et sa filière énergie-environnement. Demain, (j’écris ce billet pendant que se déroule l’émission de TF1 : « Sarkozy et les français ») on ne pourra plus dire ou penser que les syndicats ont le réflexe nécessairement démagogique. Pour le coup, ceux de Véolia viennent de donner une sérieuse leçon à la gauche politique. Une leçon de sérieux. Sous la forme d’une claque qui devrait résonner encore longtemps dans l’arène politique. Comme celle donnée sur les fesses d’un cancre. Pour le sortir de ses rêves…

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