Le noir et le vert!

Un vent de panique souffle sur nos élites politiques. Les Suisses, par l’usage d’une démocratie participative et citoyenne souvent prise en exemple, viennent d’interdire la construction de nouveaux minarets. Et la bien-pensance de droite et gauche de leur balancer, des «  torrents de bonne conscience et de pieuses critiques sur l’attitude intolérable des Suisses qui n’ont rien compris aux leçons de l’évolution et de l’ouverture. » (P. Bigler) Parce ce qu’il va de soi, n’est ce pas, que les français consultés sur la même question auraient exprimé le désir contraire d’en avoir beaucoup, eux, des minarets ! Ne nous y trompons pas, cette salve d’indignations hypocrites vise surtout l’opinion française. Une opinion à qui l’on veut interdire toute réflexion sérieuse sur les raisons profondes qui motivent les tentatives de certains groupes religieux de vouloir occuper de « manière ostentatoire » l’espace public. A lui cacher par peur ou lâcheté que, dans l’esprit de certains dirigeants de « la communauté musulmane », il s’agit bien d’une « lutte symbolique » ouverte sur tous les fronts. Une offensive symbolique dont l’enjeu n’est pas de nature esthétique !!! mais politique : la reconnaissance publique de lois et droits spécifiques à une communauté. Car rappelons le, ni le foulard, ni la burqua, ni les minarets, dont je souligne qu’ils sont dissociables des mosquées, ne constituent des attributs obligatoires à la pratique de la religion musulmane. Et les Suisses, pour en revenir à eux, n’ont pas interdit par leur vote l’ouverture de nouvelles mosquées, contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire !  Alors, au motif que s’opposer à ce courant minoritaire mais très actif manifesterait un rejet et une stigmatisation de l’islam et  ne provoquerait que crispations et sentiment de rejet, faudrait-il donc se taire ou s’en faire le propagandiste honteux ? Certes, la tournure du débat en Suisse et sa conclusion politique par une interdiction constitutionnelle revêtent un caractère outrancier. Mais soulager notre mauvaise conscience et évacuer nos peurs sur leur dos tout en espérant «  anesthésier », en France, tout débat sur ce genre de dérives communautaristes, relèvent de la politique du pire. De celles qui, il n’y a pas si longtemps, ont fait le lit de l’extrême droite. Faut-il être aveugle au point de ne point voir que la réapparition du Front National sur ce terrain est aussi un « gain » pour les extrémistes verts dans leur stratégie de désarmement moral du camp républicain ? Sans honte et sans peur relevons donc ce défi sociétal plutôt que de nous défausser dans des postures morales et politiques mensongères…

De l’estime de soi…et des autres!

On connaît la distinction des ordres entre le juridico-politique et la morale (oh le vilain mot !), et ses effets sociaux. On peut, en effet, tenir des paroles attentatoires à la dignité d’une personne ou d’un groupe social et ne pas être condamné par la justice civile, par exemple. Autrement dit, respecter la loi et se comporter de manière indélicate et déloyale (la définition familière du salaud).Tous les jours ou presque l’occasion nous est donnée d’en relever l’insupportable existence, notamment dans l’espace public. A des degrés plus ou moins élevés, comme cette dernière relance des petites affaires concernant Julien Dray dont la fédération de l’Essonne n’a pas retenue la candidature pour les prochaines régionales. Exprimant de ce fait un souci de décence assez rare dans la vie politique pour ne pas être positivement remarqué. Un souci que ne semblent pas partager nombre de dirigeants politiques de droite comme de gauche pour qui, à l’instar de la présidente de Poitou-Charentes : « Il y a la présomption d’innocence. Julien n’est toujours pas jugé et je trouve quand même inadmissible de lui faire subir la double peine ». Des dirigeants qui savent très bien de quel tissu est fait le costume de Julien mais qui s’empressent de le recouvrir du manteau de l’hypocrisie la plus cynique au motif encore plus indécent de le faire payer par Martine Aubry. Témoignant ainsi d’une absence totale de sens moral et d’une piètre estime de soi. Quant à celle des autres…

Le temps passe et la bêtise règne!

Afficher l'image en taille réelleLa patte de Frêche dans l’Aude, où il fait campagne devant une presse locale en pamoison et des militants-élus subjugués : « Et ces châteaux que l’on dit cathares, il faut un plan de rénovation. Moi, je verrai bien un téléphérique qui permettrait d’accéder à Peyrepertuse ». Une de ses âneries habituelles qui laissent coi ses dévots et admiratifs ses commentateurs. Comme feu son projet de cosmodrome à l’embouchure de l’Aude lors d’une de ses précédentes campagnes électorales. Où son jet d’eau montpelliérain, qu’il voulait le plus haut d’Europe et d’une puissance aujourd’hui… « prostatique ». Sans oublier sa modeste ambition de rester dans l’histoire comme le Laurent de Médicis de Montpellier, et qui n’en retiendra, l’histoire, que son énorme et dévorante vulgarité !… Le temps passe et la bêtise règne…

De la haine de soi…


Je n’ai toujours pas digéré la page 6 du dernier Midi Libre dominical me demandant encore dans quel pays je vivais. Car non content d’être déclaré « monstrueux », si l’on en  croit Marie N’ , le bon  Sérillon en apporte la preuve en nous alertant sur un marché de la garde à vue qui serait d’après lui en pleine croissance : « …le contrevenant quel que soit son âge est menotté, embarqué, fouillé, mis à nu, sondé jusqu’à l’anus, homme ou femme…les policiers la joue massif …ils font du chiffre au même titre que les commerçants.. ». De quoi vous mettre la peur au ventre et vous inciter à vous réfugier à l’ambassade de la Corée du Nord pour y demander l’asile politique. La France étant désormais un monstre qui sonde jusqu’à l’anus, les dictatures ne peuvent plus être en effet qualifiées. Voilà comment l’absence de pensée et l’abus de langage transforment certaines de nos élites intellectuelles en propagandistes de la haine de soi au profit de ceux qui pratiquent la haine pour tous. Comme Christine Clerc, dans le même journal, qui compare Nicolas Sarkozy à Bouteflika et Moubarak au motif qu’il n’aurait rien fait pour faire rejouer le match de « la honte » de « la triche » et de la « lâcheté ». Juste après avoir noté, en passant : «  qu’on avait échappé au pire le soir du match Egypte-Algérie : seulement quelques magasins pillés… par des manifestants qui ont envahi les Champs-Elysées avec leurs drapeaux algériens ». Des manifestants qui étaient pourtant de jeunes français, et qui, ce soir là, exprimaient la haine de leur pays… De jeunes français que C. Clerc n’a pas voulu voir. Un grand malaise, au total, hélas identitaire et typiquement français (c’est la dernière phrase de  l’excellent article de Michel Richard dans cette m^me  page 6). Mais sans les mots pour le dire…

Une esthétique de tiroir-caisse!

André Navarro est le rédacteur en chef de l’agence narbonnaise de «  l’Indépendant ». De temps à autre il sort sa plume pour tracer la « ligne », aujourd’hui esthétique, de son journal. Le prétexte? Une déclaration de Michel Moynier, l’ancien maire de Narbonne, se demandant à propos de l’aménagement d’une terrasse de café, celle du Centaurée, « si l’Architecte des Bâtiments de France a été consulté, ou non, dit-il….pour en  connaître son avis. ». Un Michel Moynier à qui il est fait observé que l’avis dudit architecte, n’était pas parole d’évangile et que « le nouveau look de la MJC… » etc, etc. Bref, notre journaliste esquive la question posée par M.Moynier alors qu’il aurait pu lui demander, en retour, si la prolifération anarchique des terrasses du centre ville ( pour rester dans le sujet ) , leurs vêture « d’alu » et de revêtements plastiques, leurs stocks dominicaux de chaises et de tonneaux qu’il avait laissé faire en dehors de tout cadre normatif sérieux, notamment esthétique, avaient bénéficié, en son temps, de l’avis d’un comité d’experts en charge du « beau ». Tout alors ayant été permis, pourquoi donc ne pourrait-on plus, aujourd’hui, rien entreprendre? Ce que semble indiquer, en effet, les travaux de terrasses qui se multiplient dans l’espace public narbonnais. La continuité dans le changement, pour une fois clairement affichée! A croire que l’aménagement urbain de notre cité se confond  » substantiellement  » avec celui de  « nos  bistrots ». Et que, dans ce domaine,  » l’initiative privée  » la plus débridée et la laideur la plus affirmée président toujours à l’organisation et l’animation du centre ville…Une esthétique de tiroir-caisse! Que l’on attendait pas d’une nouvelle  » gouvernance de gauche « , pourtant si prompte à se prévaloir de la promotion et de la défense du  » bien public « . 

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