C’était lundi, sur BFM-TV. Invitée à commenter les résultats de l’élection partielle dans le Doubs, Nathalie Kosciusko-Morizet a préconisé des «solutions radicales» pour limiter l’essor du FN. S’interrogeant par exemple sur le fait de placer ces «dizaines d’enfants» qui, à Mulhouse, arrivent «tous les jours en retard (à l’école) parce qu’ils sont à la prière», sans même avoir pris la précaution de vérifier la véracité des faits. Démentie aussitôt par celui qu’elle a présenté comme son « informateur », elle s’est excusée en précisant: « contrairement à ce que j’ai déclaré sur la foi de mauvaises informations, seuls les parents sont concernés et aucunement les enfants». Mais le mal était fait. Quel crédit, à défaut de respect, peut-on encore accorder à l’endroit d’une « responsable » politique capable de balancer de tels mensonges ? Surtout dans une conjoncture politique où les nerfs, sur ce sujet, sont à vif…
La pollution de l’Arctique menace le pénis des ours polaires. La conséquence, nous informe « le Monde »: « un risque accru d’extinction de l’espèce en raison de l’échec de l’accouplement et de la fertilisation qui pourrait résulter d’os péniens affaiblis ».
Dans le Nord, toujours, mais à Lille, DSK, lui, est au centre d’un procès du « Carlton » sous haute tension. En cause, de torrides coïts en bandes, si je puis dire, très structurées.
Edwy Plenel est reçu sur tous les plateaux de télévision. On ne voit plus que sa moustache à la Léon. Sur Soir 3, vendredi, le présentateur lui demande si, pour lui, les musulmans sont des cibles . Des cibles… Quand il y a en eut 17: journalistes, policiers et juifs abattus pour venger le prophète. Indécent! Et Plenel d’accuser la laïcité, « agressive » et stigmatisante, qui serait responsable des « violences » physiques et verbales des jeunes français de culture musulmane. Attaque de la laïcité suivie de tout un discours misérabiliste sur l’immigration maghrébine. Sa thèse, vieille et permanente, comme son trotskisme culturel revendiqué : en agitant les querelles religieuses, on détourne l’attention des enjeux politiques et sociaux. Rosa Luxembourg n’écrivait-elle pas déjà : « La guérilla permanente contre les prêtres est pour la bourgeoisie française l’un des moyens les plus efficaces de détourner la classe ouvrière des questions sociales et d’étouffer la lutte des classes. » Tout, chez lui, est donc compris comme le résultat d’une situation économique et sociale donnée, ou plutôt subie. Mais il faudrait qu’il nous explique alors pourquoi les immigrations précédentes, l’espagnole – j’en viens – et la portugaise, qui n’ont pas bénéficié de logements, même en des quartiers isolés – dans ma petite ville, nous étions concentrés dans le quartier le plus délabré et vivions dans des quasi-taudis – ni de la Sécurité Sociale pour les artisans, ni RMI, ni RSA, ni CMU …, il faudra donc que Monsieur Plenel nous explique alors pourquoi les fils et filles de ces immigrés n’ont perpétré aucune violence armée, symbolique ou verbale envers les autorités de la République: éducatives ou sécuritaires, notamment. De ma seule et petite histoire, je retiens que me fut toujours enseigné par mes parents, dès mon plus jeune âge, que nous devions accepter la règle commune, à commencer par l’usage de la langue, et, en toutes circonstances, « faire au mieux ». À l’école, dans son entreprise, son syndicat , son parti… La laïcité, contrairement à ce que prétend monsieur Plenel, ne nous ne l’avons donc jamais perçue comme « agressive ». Prétendre aujourd’hui qu’elle l’est alors qu’elle vient de subir une agression d’une violence inouïe, c’est nous – m’ – en faire supporter la responsabilité. Et cela, je ne peux pas le supporter! Et à défaut de ne pouvoir le lui dire de vive voix, il m’aura au moins permis de l’écrire; et à certains lecteurs de partager un peu de ma colère à l’écouter ainsi discourir…
D’abord, disons que j’ai participé au rassemblement républicain du 11 janvier, et que j’y étais sans brandir une petite affichette, « Je suis Charlie » ou « Charlie ». Disons encore, que je ne cessais d’expliquer autour de moi, à des jeunes, et moins jeunes, voisins, ce qu’avaient de réducteur ces slogans et ce qu’en faisaient les « médias » : de l’auto-promotion! ; que j’étais aussi « flic », « juif » et « musulman », parce que eux aussi victimes des mêmes terroristes islamistes. Bref! que j’étais un citoyen français touché au plus profond de ses convictions philosophiques et politiques, et qu’un crayon planté dans des cheveux faisait une belle image, mais que cette image n’était pas celle de la France rassemblée dans toutes les places et les rues de ses villes et villages.
Le Premier ministre Manuel Valls a estimé ce mardi, lors de ses voeux à la presse, qu’il existait en France « un apartheid territorial, social, ethnique ». Apartheid! Eh bien, voilà le mot lâché, qui illustre mon billet de ce matin: le sens des mots n’a plus aucun sens, sauf celui d’attirer, par l’amalgame, l’anachronisme, etc…, la lumière des médias. Mais avec quels dégâts! Ainsi la France comparée à l’ancienne Afrique du Sud « blanche » et à son État fondé sur la ségrégation raciale, territoriale et sociale. Les terroristes islamistes ne pouvaient pas rêver mieux: un premier ministre qui parle leur langue et nourrit leur propagande et leur mythologie. Comme s’ils « possédaient » le cerveau de nos élites et dirigeants. La « guerre » des mots est très mal engagée. Serait-elle déjà perdue?