Le tribunal de la conscience.

 

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Mes pages: Celle ci, de Rémy de Gourmont

 

Ref: Sixtine roman de la vie cérébrale (French Edition) (Remy de Gourmont)- Surlignement Emplac. 919-22  | ajouté : jeudi 23 février 2012 07 h 01 GMT+00:00

 

« Le tribunal fameux, le tribunal de la conscience, avec l’égoïsme pour président et les vices pour assesseurs, n’est-ce pas? Et lui aussi jugeait: au mépris de toute raison, il pesait l’impondérable et sondait l’impénétrable, c’est-à-dire la pensée d’autrui, sans réfléchir que l’on ne peut rien connaître en dehors de soi et que juger les hommes, en somme, c’est juger l’idée qu’on a des hommes. »

Les  » dieux  » ont toujours soif!

 

 

Noté en Novembre sur ma Kindle, mais toujours à méditer, surtout par les temps qui courent. Faut-il redire, ici, l’importance de cet auteur injustement oublié. Et de cet oeuvre en particulier. Une description et une analyse  » à l’os  » de l’esprit dogmatique.

 

Les Dieux ont soif (French Edition) (Anatole France)

– Surlignement Emplac. 1601-6  | ajouté : dimanche 27 novembre 2011 07 h 25 GMT+01:00

 

 » Maintenant, à la voix du sage, il découvrait des vérités plus hautes et plus pures; il concevait une métaphysique révolutionnaire, qui élevait son esprit au-dessus des grossières contingences, à l’abri des erreurs des sens, dans la région des certitudes absolues. Les choses sont par elles-mêmes mélangées et pleines de confusion; la complexité des faits est telle qu’on s’y perd. Robespierre les lui simplifiait, lui présentait le bien et le mal en des formules simples et claires. Fédéralisme, indivisibilité: dans l’unité et l’indivisibilité était le salut; dans le fédéralisme, la damnation. Gamelin goûtait la joie profonde d’un croyant qui sait le mot qui sauve et le mot qui perd. « 

La vie est un éternel problème, l’histoire aussi.

Mes lectures: toujours Flaubert, cet extrait de sa correspondance…

 

« Je prends un exemple : vous vous préoccupez beaucoup des injustices de ce monde, de socialisme et de politique.   Soit. Eh ! bien, lisez d’abord tous ceux qui ont eu les mêmes aspirations que vous. Fouillez les utopistes et les rêveurs secs. – Et puis, avant de vous permettre une opinion définitive, il vous faudra étudier une science assez nouvelle, dont on parle beaucoup et que l’on cultive peu, je veux dire l’économie politique. Vous serez tout étonnée de vous voir changer d’avis, de jour en jour, comme on change de chemise. N’importe, le scepticisme n’aura rien d’amer, car vous serez comme à la comédie de l’humanité et il vous semblera que l’histoire a passé sur le monde pour vous seule.Les gens légers, bornés, les esprits présomptueux et enthousiastes veulent en toute chose une conclusion ; ils cherchent le but de la vie et la dimension de l’infini. Ils prennent dans leur pauvre petite main une poignée de sable et ils disent à l’Océan : «Je vais compter les grains de tes rivages.» Mais comme les grains leur coulent entre les doigts et que le calcul est long, ils trépignent et ils pleurent. Savez-vous ce qu’il faut faire sur la grève ?   Il faut s’agenouiller ou se promener. Promenez-vous.   Aucun grand génie n’a conclu et aucun grand livre ne conclut, parce que l’humanité elle-même est toujours en marche et qu’elle ne conclut pas.   Homère ne conclut pas, ni Shakespeare, ni Goethe, ni la Bible elle-même. Aussi ce mot fort à la mode, le Problème social, me révolte profondément. Le jour où il sera trouvé, ce sera le dernier de la planète. La vie est un éternel problème, et l’histoire aussi, et tout. Il s’ajoute sans cesse des chiffres à l’addition. D’une roue qui tourne, comment pouvez-vous compter les rayons ? »

Correspondance, 4e série. 1854-1861 (French Edition) (Gustave Flaubert)  Surlignement Emplact. 2521- sur ma Kindle

Sur la prospective régionale.

   

Le dernier paragraphe de l’entretien accordé par J.P Volle au Midi libre de ce jour :

« La dynamique de métropole exige un cœur métropolitain de Sète à Lunel, c’est là que ça se passe tous les jours. Montpellier a su construire une image qui permet de penser qu’elle est attractive parce qu’elle a un plus. Pour cela, il faut que les entités fonctionnent en même temps. Dans le contexte politique actuel, on ne sait plus trop. L’idée de métropole doit pouvoir relancer une mécanique de débat d’idées et de projets. Dès à présent, il faut mettre en place des systèmes de gouvernance pertinents et efficaces sur les grands équipements, les grandes infrastructures et sur le fonctionnement quotidien. Si l’on continue de penser que cela se fait naturellement et que tout ira bien, je crois au contraire que tout ira mal. Cette mécanique métropolitaine permettra au Languedoc-Roussillon de se retrouver en 2030 avec une existence reconnue. »

Que j’ai commenté, en lui rappelant, Jean Paul Volle est un vieil ami, le document de prospective réalisé fin 80, dont Roger Brunet avait assuré l’animation scientifique et moi même la coordination des travaux.

 

Dans « Stratégie 2000 », donc, page 19, et ici en ligne, on peut lire également , sous le titre : Deux images du Languedoc-Roussillon en France et en Europe, ceci :

 

 

« Ces deux images ne revendiquent pas l’authenticité d’une méthode scientifique. L’ambition est plus modeste : mettre en perspective certains risques et certains atouts ; mesurer l’ampleur des défis à relever.

1 –    Le Scénario « prolongement des tendances actuelles »

 

Si les tendances constatées se prolongent sur les 15 ans à venir, dans un contexte économique international où la croissance se stabilise à son niveau actuel, et qu’aucune variable ne joue de rôle déterminant, on constatera les phénomènes suivants :

 

·      La croissance démographique, issue d’un solde migratoire positif, la création d’emplois, principalement dans le tertiaire, et la création d’entreprises se maintiennent à un rythme élevé par rapport à la moyenne française, mais l’augmentation de la population  active, corrélativement plus forte, aggrave la situation de l’emploi.

 

·      L’essentiel de la population supplémentaire, de l’emploi et des activités se fixe sur la partie orientale du littoral. La position, déjà acquise, de l’axe Montpellier-Nîmes se renforcera inéluctablement, mais dans des conditions difficiles : ségrégation spatiale emploi/habitat, problèmes d’organisation des transports, pressions foncières et sur l’environnement…

 

·      A cette augmentation du poids relatif de l’Est du littoral dans l’armature urbaine régionale, s’ajoute la poursuite du mouvement de retrait des activités et des hommes dans les zones de montagne et l’espace rural (PAC…). Les terres et villages « libérés » posent de redoutables problèmes de gestion : entretien, valorisation, protection etc…

 

En 2000-2015 les déséquilibres économiques, les divisions sociales et spatiales du Languedoc-Roussillon s’aggravent. La cohésion politique est menacée.

 

2 –    Le scénario souhaitable

 

La croissance économique nationale s’établit à un rythme plus élevé. Le mouvement de décentralisation d’institutions ou d’organismes publics d’enseignement et de recherche se poursuit et s’accélère.

 

·      La création d’emplois dans le tertiaire (du fait du maintien de la croissance démographique) et surtout la création d’emplois dans le secteur productif tendent à limiter la demande d’emploi régionale. Plus précisément, c’est le tertiaire supérieur qui connaît la croissance la plus forte et la plus rapide (chercheurs, enseignants-chercheurs…).

 

·      Dans les nouveaux arrivants, la part des personnes âgées est un peu plus importante. Des structures d’accueils (habitats), des services, et donc des emplois particuliers (santé, sport…) sont créés

 

·      L’allongement de la saison touristique et la commercialisation de nouveaux produits (tourisme culturel, tourisme rural…) induisent de nouveaux métiers… »

 

Nous sommes en 2012, et toujours, hélas, dans le premier scénario…


Eloge de l’ambiguïté.

   

 

 

Mes lectures :

Ceci, dans mon carnet de notes. Lire aussi Argoul sur Elliot Perlmann : «  Ambiguïtés »

« Les Lumières sont achevées. Il n’est pas besoin d’être un génie pour s’en apercevoir. (…) Le fondamentalisme est partout, qu’il soit religieux ou économique, et partout on constate une réaction face à la complexité, une tentative d’ignorer les contradictions et les énigmes de notre existence. Les gens ont un besoin maladif de la simplicité, de ces paradigmes en noir et blanc faciles à assimiler. Le moindre flou, la moindre ambiguïté sont perçus avec hostilité »