La longue marche du canal vers l’Aude.

Ce titre dans le Midi Libre du 31 juillet 2008:  » Conseil Régional La longue marche du canal vers l’Aude  »  Et le rédacteur de l’article consacré à cette dernière session présidée par G. Frêche de noter  » qu’il y avait du pain sur la planche, pas moins de 127 dossiers à trancher « . Joli sens de la métaphore ! On tranche donc les dossiers comme on tranche du pain, ou des têtes, et on fait marcher les canaux sur les fleuves, en Languedoc-Roussillon. Ce qui, après tout, n’est pas une si mauvaise façon de voir les choses…

Le retour du Triangle d’Oc.

En 2006, le jeune et nouvellement élu vice-président de la Région Languedoc-Roussillon, Eric Andrieu, décrétait que le Triangle d’Oc ( Narbonne-Béziers ) n’était pas un  » territoire pertinent « . Dans un billet du 18 octobre de la même année, je prédisais que G. Frêche, le moment venu, le contredirait. C’est fait. Hier, dans le Midi Libre de Patick Nappez qui, depuis la défaite de sa tête de turc d’ancien maire s’en prend désormais aux dames octogénaires qui se garent sur les trottoirs, nous est laconiquement annoncé que  » le président de la Région est fortement décidé ( le serait-on, mollement ? ) à initier ( pas très joli! ) de nouvelles coopérations entre les deux villes… » Parfait!  Il suffisait donc que Jacques Bascou soit élu maire de Narbonne pour que G. Frêche mette en cohérence son action avec la carte du développement économique régional. Et que les robinets des financements régionaux, coupés depuis 2006, reviennent alimenter un Triangle d’Oc désormais légitimé à gauche comme à droite. Pour avoir inscrit ce projet dans le schéma régional d’aménagement et porté cette initiative sur le terrain même de cette  » grappe urbaine « , je ne mégotterai pas mon  » plaisir « , tout en regrettant, une fois de plus, qu’il faille des alternances politiques pour reconnaître et assumer d’incontestables réalités socio-économiques.

Spécialiser nos collectivités locales…


C’est vrai, pour un dimanche, le sujet est un peu raide. Sans intérêt pour beaucoup, mais fort intéressant pour ceux qui , par métier ou mandat, réfléchissent à une meilleure organisation des politiques publiques. Pour le coup
, avec cette prise de position de  JP Ballingeant, le Président socialiste de l’Institut de la Décentralisation, qui, soit dit en passant, s’appuie sur le rapport Lambert, Ancien Ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire,nous voilà enfin sorti d’un débat idéologique qui, depuis des lustres, plombe toute tentative d’harmonisation des rôles et compétences des collectivités locales, entre elles, et entre elles et l’Etat.En plaidant nettement pour une spécialisation des compétences des collectivités locales,il fait oeuvre utile. Tout le reste est à l’avenant, clair, sérieux, responsable… A écouter, et entendre surtout, par nos nouveaux élus et leurs collaborateurs

JP-Balligand : impact de la RGPP sur les collectivités par lagazettefr










Quel Parc Naturel Régional de la Narbonnaise ?

Contribution publiée dans l’Indépendant du 19 avril 2008


« Dans un article publié le 16 avril dans vos colonnes, vous  informiez vos lecteurs sur le débat qui ne manquera pas d’avoir lieu, pendant les deux ans qui viennent, sur le renouvellement du label du Parc Naturel régional de la Narbonnaise. Ce qui nécessite la rédaction d’une nouvelle charte et la définition d’un nouveau périmètre en sachant qu’un nouveau refus de Gruissan conduirait à la « mort institutionnelle » du Parc.

 

Pour l’heure, intéressons nous, aux limites territoriales du P.N.R. On ne s’en souvient peut-être plus aujourd’hui, mais ces limites du PNR ont fait l’objet, lors de son lancement par la Région alors présidée par J. Blanc, d’âpres discussions, dans un contexte où la préoccupation principale n’était pas nécessairement de donner au territoire concerné une identité claire. A l’inverse, je pense plutôt que, dans la mosaïque des territoires de la Narbonnaise de l’époque, aucun d’entre eux n’a été sérieusement étudié, et retenu,  en fonction de l’homogénéité de ses caractéristiques naturelles et de sa vulnérabilité aux risques environnementaux.

 

Quand on regarde la carte de la Narbonnaise, on  observe en effet que la «  frontière » actuelle du PNR, est, en gros, structurée par l’ Y  autoroutier,  avec, du côté littoral, un axe à dominante lagunaire Fleury –Leucate, et de l’autre côté de l’autoroute A9  un axe à dominante Piémont Boutenac-Fitou. On ne manquera pas de constater aussi quelques « trous » : la partie bâtie de Narbonne et de Port la Nouvelle, ainsi que les communes de Gruissan et de Treilles. Un ensemble territorial, donc, particulièrement hétérogène, coupé en deux par l’axe autoroutier le plus chargé en trafic de camions de l’hexagone avec, d’un côté,  une zone lagunaire remarquable, sensible et très fragile, mais sans Gruissan ( ?!), et, de l’autre, de la plaine et du piémont.

 

J’observe, en outre, que, pour ce deuxième ensemble de plaine et de piémont il n’y a vraiment aucune raison objective tenant à ses caractéristiques physiques et environnementales pour le limiter à l’axe Boutenac- Fitou. Avec ces mêmes critères, le périmètre pourrait, en effet, s’élargir jusqu’à Lagrasse, Mouthoumet…. Voire au-delà !…

 

J’ajoute enfin que, si on prend en considération  les communes dites « associées » au P.N.R, on se retrouve au total avec trois sous-ensembles découpés par deux voies autoroutières et très différents du point de vue de leurs «  valeurs » et de leurs sensibilités environnementales. Un véritable patchwork cousu du fil d’une logique principalement politique. Une logique qui consistait à prendre la plus grande «  part de marché  » institutionnelle possible.

 

Mon point de vue, à présent que le débat est ouvert, est qu’il importe de redéfinir ce périmètre géographique totalement incohérent pour n’en conserver que le seul territoire lagunaire compris entre l’autoroute A9 et le littoral. Ce territoire est, en effet, le plus emblématique, le plus homogène et le plus sensible de la Narbonnaise.

 

Un PNR resserré au plan géographique et environnemental et, lui « tournant le dos », circonscrit par la seule A 9, devrait aussi revoir le champ de ses actions pour les adapter à ce nouveau territoire. Pour les autres, elles, pourraient, sans grandes difficultés, être transférées aux nouvelles intercommunalités (C.A.N, Communautés de communes, SYCOT, Pays,)

 

Ainsi, affecté d’une plus grande lisibilité géographique, environnementale et institutionnelle, le PNR gagnerait beaucoup en intensité. Ce qui compenserait largement ce que certains pourraient interpréter, à tort, comme une perte de substance. Dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, il est bien établi que l’efficacité n’est pas forcément  proportionnée à la taille. »

 

Aux actes citoyens!

 

Jean-Marie Pelt était, hier, à Narbonne, à l’invitation de Michel Moynier, dans un théâtre plein à craquer. On ne présente plus ce scientifique de haut vol, professeur émérite de biologie végétale, président de l’Institut européen d’écologie et vulgarisateur de grand talent (la loi de la jungle, les langages secrets de la nature…)

Séduit et « estomaqué », selon ses propres termes, par la volonté, l’énergie et les réalisations de la Ville de Narbonne dans la conduite de son développement, voulu «  durable », il est venu témoigner de son expérience et de ses connaissances pour soutenir le projet d’un nouveau quartier « zéro émission de CO2 ».

Sa conférence, brillante, a surtout mis en évidence le rôle des hommes en général et celui des décideurs en particulier dans la résolution des grands problèmes qui affectent nos écosystèmes. A cet égard, il a pointé du doigt les nombreux responsables des collectivités locales qui, comme avec la culture ou l’histoire, font du développement durable une « arme de communicants ».

Il est vrai que, dans ce domaine, Michel Moynier fait preuve de volonté et d’esprit de décision. N’hésitant pas à bousculer les habitudes, y compris celles de ses propres amis, il n’a pas tremblé pour mettre en place un nouveau plan de circulation, à quelques mois d’élections importantes, plus conforme aux exigences d’une cité « propre ».  Et, paradoxalement, son opposition, y compris «  verte », s’est retrouvée sur une ligne de défense « poujadiste » de défense du petit commerce du centre ville !

Une bien curieuse conception des valeurs de « progrès », en écologie, et de courage, en politique. Mais, rien n’étant jamais acquis à l’homme, surtout ses faiblesses, espérons…

Aux actes et aux « arbres », citoyens !